Débrief Juniors : FIA F3, FRECA.
Ce weekend, il fallait être flexible pour suivre la Formule 3 et la Formule Alpine en plus de la Formule 1, et des autres événements sportifs. Bon, si vous devez rattraper l'une de ces deux catégories, nous nous mettons d'accord pour vous dire de foncer sur la Formule 3, qui a inondé le Castellet de spectacle. A Zandvoort aussi il y a eu des inondations. Mais des vraies. Et c'était le truc le plus spectaculaire du weekend..
FIA F3.
Quel weekend donc en FIA F3 ! En comparaison à la FRECA, qui aura mis en rogne Percy (Debrief très salé ci-dessous), la trentaine d'acteurs de ce championnat nous auront régalé du début à la fin !
Et c'est en partie grâce à nos Français, qui ne se seront pas privés pour briller à domicile. Enfin, ce fut surtout le cas de Victor Martins, qui a éclaboussé le paddock de son talent. Qualifié troisième le Vendredi, il nous promettait une très belle course le Dimanche. Mais c'était sans compter sa vitesse, son agressivité et son intelligence de course, le Samedi, qui lui aura permis de monter sur le podium à deux reprises. Second pour la Course 1 après une fabuleuse remontée, et quelques tours en tête, il termine troisième le soir, et finira son weekend par une quatrième position à la porte du podium. En bref, c'est le meilleur bilan comptable du weekend. Et de loin. Bien plus discret, Clément Novalak a lui aussi offert aux supporters un très bon weekend. Très régulier dans ses résultats (P5, P6, P5), il aura même montré en Course 1 un rythme très performant. Le plus intéressant dans tout ça reste ses déclarations d'après weekend, puisqu'il s'excusait de ses performances « moyennes ». On a hâte de le voir au sommet de sa forme alors..! Nos deux autres Frenchies, terminent, comme à Barcelone, plus loin. Pierre-Louis Chovet, remplaçant ponctuel de László Tóth (positif au Covid), aura très rapidement été dans le rythme de ses coéquipiers. Il se sera même imposé, pendant un temps, comme le meilleur du trio. Enfin, Reshad de Gerus aura lui aussi brillé, lors de la Course 3, quand il sera le seul à passer les pneus slicks sur une piste séchante. Paris gagnant, puisqu'il enchaîne meilleurs tours sur meilleurs tours, et remonte jusqu'à une belle 21e place, compte tenu du retard qu'il avait après son arrêt.
Au Castellet, les Français n'ont pas été les seuls à briller, loin de là. En tête du championnat en arrivant, Dennis Hauger a conforté sa première place grâce à deux secondes places en Course 2 et en Course 3. Il se fait tout de même voler la vedette, deux fois, la première par l'un de ses coéquipiers (nous y reviendrons), la seconde par Jack Doohan. L'Australien profite d'une piste détrempée et d'un rythme impressionnant pour remonter, petit à petit sur les pilotes de tête. Hauger qui avait pourtant creusé un écart assez important se retrouve dépassé par le rythme fabuleux de Doohan, qui ne lui laisse aucune chance. Une victoire au panache, tout comme Aleksandr Smolyar en Course 1. Pour résumer très grossièrement, la construction de la course est presque la même : il est dans le groupe de tête, laisse les pilotes se battre, économise ses gommes, et attaque quand tout le monde se relâche. Bilan, il prend la tête à deux tours de la fin, privant Victor Martins de sa première victoire en FIA F3.
Bon, on a parlé de deux vainqueurs, il nous en reste donc un dernier : Arthur Leclerc. Son premier meeting, à Barcelone, avait été extrêmement compliqué.. Et celui du Castellet commençait aussi mal..! Encore une séance de qualification manquée, cette fois-ci sur une casse mécanique, qui le fait partir à la dernière position. Difficile donc de briller.. Enfin, en théorie. Mais à l'image de ce weekend, le spectacle aura été de mise, et les dépassements étaient légion, puisque depuis le dernier emplacement de la grille, Arthur Leclerc remontait au 12e rang, pour se hisser en pole pour la Course 2 ! Une Course 2 maitrisée, dominée, et donc logiquement remportée. Le lendemain, encore de la dernière position, il offre une autre remontée fabuleuse, jusqu'à la 13e place cette fois-ci. Il devait se réveiller, on peut dire que ce fut en partie le cas. Et avec la manière.
Une performance qui contraste avec Schumacher et Fittipaldi, tous les deux décevants, là où eux aussi devaient améliorer leurs performances. Ils auraient par exemple pu prendre exemple sur un Juan Manuel Correa fabuleux, qui ne cesse de m'impressionner depuis son retour à la compétition, l'Américain se hissant deux fois dans le Top 10. Ce fut également le cas d'Ayumu Iwasa, champion de la FFSA F4 cuvée 2020, qui termine trois fois dans les points, notamment après une Course 1 très solide, où il sera cependant pénalisé pour un dépassement hors des limites de la piste.
Pour tous ces pilotes, le prochain rendez-vous est pris en Autriche. Une petite semaine de pause bien méritée, avant de rejoindre la Formule 1 au Red Bull Ring, sur un circuit où le spectacle n'est même pas une question.
La FIA F3 en bref.
Qualification – Pôle position de F. Vesti.
| V. Martins P3, C. Novalak P6, P.L. Chovet P25, R. de Gerus P26.
Course 1 – Victoire de A. Smolyar, suivi de V. Martins et de C. Williams.
| C. Novalak P5, P.L. Chovet P18, R. de Gerus P19.
Course 2 – Victoire de A. Leclerc, suivi de D. Hauger et de V. Martins.
| C. Novalak P6, P.L. Chovet P15, R. de Gerus P25.
Course 3 – Victoire de J. Doohan, suivi de D. Hauger et de C. Collet.
| V. Martins P4, C. Novalak P6, R. de Gerus P26, P.L. Chovet DNF.
+ Des dépassements, des dépassements et encore des dépassements !
+ Les révélations ou confirmations sur chaque course : Martins, Doohan, Smolyar, Iwasa, Leclerc, etc...
-- Les erreurs d'Arthur Leclerc en Qualifications, malgré un immense rythme. C'est dommage.
-- Aucun vainqueur français ce weekend
(Oui bon, c'est forcé, mais en même temps il y a eu très très peu de négatif en F3 ce weekend..)
FRECA.
Voici une interview de Victor Martins par nos confrères de Formula Scout, samedi dernier, après deux courses totalement folles de Formule 3 où il a effectué seize dépassements : « J’ai dit aux gars de MP [son équipe NDLR.] après la Course 1 : « C’est une blague ! j’ai fait plus de dépassements en une course en F3 que dans toutes les courses que j’ai faites en Formule Renault l’an passé. » […] Je suis si heureux d’être en F3. L’année dernière, la voiture de Formule Renault [Tatuus F.3 T-318, la même que cette année en FRECA] n’était vraiment pas bonne pour dépasser, c’était si dur, et il n’y avait presque aucun dépassement durant les courses. ».
Oui, vous l’aurez compris, ce sera un Débrief assez salé de ma part, une fois n’est pas coutume. Après une très belle manche au Castellet, la FRECA est retombée dans ses travers de début de saison. Sur le circuit étroit de Zandvoort, réputé pour ne laisser aucune place à l’erreur, mais aussi réputé pour ne pas favoriser les dépassements, on n'a observé presque aucun dépassement lors des deux courses. À la rigueur, un ou deux dépassements à la faveur du départ ou d’une relance de Safety Car, tout au plus. Quand on compare au spectacle de la F3 (et de la F1) au Castellet ce même weekend, ça fait mal. C’est connu depuis 2019, la Tatuus F.3 T-318 est un échec. Le Britannique Jonny Edgar le disait aussi sur un salon Discord de F3 : « Personne n’aime cette voiture. Elle est lente et lourde, on ne prend pas de plaisir. ». Pendant les deux courses de 30 minutes, on a eu le droit à une véritable procession sans dépassement, que ce fût long… Espérons que la FRECA fasse quelque chose pour la saison 2022, et lance un appel d’offres pour une nouvelle voiture.
Sur le plan sportif, tout s’est joué aux Qualifications. L’équipe dominatrice, ART GP, a de nouveau été à la fête avec deux poles et deux victoires de l’imbattable Grégoire Saucy, et deux podiums de l’Italien, Gabriele Minì, encore à distance respectable de son coéquipier suisse. Du côté des autres favoris, c’était un peu la soupe à la grimace. Notamment du côté de l’autre équipe française, R-ace, qui est totalement passée à côté de son sujet à Zandvoort. Un manque de rythme assez criant pendant tout le weekend, qui a été sauvé par une excellente première séance de qualifications, où Hadrien David fût un remarquable troisième, quand Hadjar sauvait une huitième place. En course, David inscrivait le seul podium de son équipe du weekend, alors qu’Hadjar sauvait quelques points. Chez les autres favoris, ce n’est guère mieux : Alex Quinn n’a marqué qu’un point, Zane Maloney, quatre…
Paul Aron (Prema) a été assez régulier avec une quatrième et une septième place, qui lui permet de grappiller quelques points sur ses adversaires. Ses coéquipiers furent encore une fois transparents. Mais au championnat, derrière Saucy, c’est bien nos Français qui sont 2e et 3e du championnat ! Mais David, Hadjar, Maloney, Aron et Minì se tiennent tous en sept petits points. Grâce à toutes les déceptions des favoris, les équipes néerlandaises se sont réveillées à domicile, avec notamment le pilote argentin, Franco Colapinto (MP). Excellent troisième de Formule Renault en 2020, il est enfin monté sur son premier podium de l’année, quand ses deux coéquipiers Kas Haverkort et Oliver Goethe ont marqué des points. Mari Boya et Francesco Pizzi chez Van Amersfoort ont réalisé un solide weekend pour marquer de précieux points.
Les pilotes de FRECA s’octroient maintenant une pause d’un mois bien méritée. On entamera la deuxième moitié de saison à Spa-Francorchamps les 24 et 25 juillet, un circuit toujours très apprécié !
La FRECA en bref.
Qualifications – Pôles positions de G. Saucy.
| H. David P3 et P15, I. Hadjar P8 et P13, A. Bardinon P28 et P28
Course 1 – Victoire de G. Saucy suivi de G. Minì et de H. David.
| I. Hadjar P6, A. Bardinon P26.
Course 2 – Victoire de G. Saucy suivi de F. Colapinto et de G. Minì.
| I. Hadjar P12, H. David P14, A. Bardinon P27.
+ Grégoire Saucy, Gabriele Minì… les ART sont inarrêtables. L’équipe française est dans un monde à part.
+ Le réveil des Néerlandais à domicile : MP Motorsport remonte sur le podium, Van Amersfoort inscrit de jolis points.
-- C’était trop. Surtout en comparaison au spectacle de la F3 au Castellet, la FRECA a paru si morne, si monotone ce weekend. Presque aucun dépassement tout au long du weekend.
-- Le manque de rythme des R-ace presque incompréhensible. On se demande comment Hadrien David a pu sauver un podium alors que son équipe était hors du coup tout le weekend.
Cocorico.
À des milliers de kilomètres d’ici, sur un autre continent, un autre Français, ancien pensionnaire de F2, a encore une fois réalisé un très joli spectacle : Giuliano Alesi. Le Français, exilé au Japon depuis le début d’année, avait déjà fait taire les critiques en remportant la plus grande victoire de sa carrière, en Super Formula à Autopolis. Maintenant, on voulait le voir continuer ces performances, et être régulier au plus haut niveau. Ce weekend, l’ancien pilote Ferrari Driver Academy était de nouveau engagé en Super Formula et en Super Formula Lights, sur le Sportsland Sugo. Sérieux neuvième en Super Formula, il a inscrit des points importants. Mais c’est en Super Formula Lights, l’antichambre, qu’il a été le plus impressionnant. Déjà monté sur sept podiums en huit courses, on attendait sa première victoire. Il a fait mieux ce weekend : deux poles positions, deux victoires, face notamment aux locaux Teppei Natori et Ren Sato, qui connaissent ces circuits depuis des années. Encore un très joli weekend du Franco-Japonais, qui s’épanouit parfaitement dans sa nouvelle vie, dans le pays de sa mère. Jean Alesi peut être fier, tous les efforts consentis pour son fils n’ont finalement pas été vains.
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