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Le Bilan : FIA F3 2022.


FORMULA.
FORMULA.

Encore une fois, la FIA Formule 3 a montré qu’elle était LA meilleure formule de promotion. Ce titre ne souffre d’aucune contestation, et ce n’est clairement pas cette saison qui me fera dire le contraire. Batailles en piste, enjeux, suspense, dépassements, compétitivité, les plus grands jeunes talents du monde entier se sont battus en F3 cette année, représentant les plus grandes équipes de Formule 1 (Alpine, Ferrari, Red Bull, Williams…).


Cette saison nous aura tenus en haleine jusqu’au dernier tour et même après, grâce à un somptueux final, avec six pilotes jouant le titre à la dernière course. La F3 s’est retrouvée après une année 2021 plus mitigée et assez particulière avec le format à trois courses par weekend. Et pour fêter cela, c’est un Français qui s’est imposé au bout du compte, pour ponctuer de la plus belle des façons cette année.



Les champions.

Victor Martins (21 ans) était attendu au tournant. Excellent 5e chez MP l’an dernier, le Francilien avait rejoint ART avec pour objectif le titre, ce qu’aucun pilote non-Prema n’avait réussi à faire. Ce n’aura pas été un long fleuve tranquille, mais le pilote Alpine Academy a réussi sa quête. Constant et régulier, Martins n’aura gagné qu’à deux reprises dans le premier tiers de saison mais c’est sa présence quasi-permanente dans le top 5 qui lui a fait gagner le titre. En tant que pilote redoublant, la pression était sur ses épaules, et au contraire de Leclerc ou de Crawford, il n’a pas failli. En F2 l’an prochain chez ART, il pourrait être le coéquipier rookie de l’ultra-favori Théo Pourchaire qui aurait beaucoup à perdre, quand Martins aurait tout à gagner...


Zane Maloney (19 ans) avait mal commencé l’année. Très rapide, il avait craqué en partant en tête-à-queue tout seul à la relance de la Safety Car alors qu’il menait la course à Imola. Que cela semble loin... Quelques mois plus tard, il a enchaîné trois victoires sur les trois dernières courses principales, arrachant le titre de vice-champion et de meilleur Rookie, lui permettant de rejoindre le Red Bull Junior Team en 2023. Il semblait tout bonnement inarrêtable, et il a même frôlé le titre promis à Martins : une pénalité de cinq secondes en plus pour track limits, et le Barbadien était sacré.


Ollie Bearman (17 ans) a vécu une saison similaire à celle de son rival barbadien. Très rapide d’entrée de jeu, il a péché par une agressivité mal canalisée (son attaque désespérée sur Saucy à Imola pour le podium en est la preuve). Mais il a fini cette saison comme un boulet de canon avec cinq podiums sur les six dernières courses principales. Peut-être regrettera-t-il son manque de P1 (une victoire en course sprint, 0 poles), mais honnêtement c’est un détail. Il a renvoyé ses coéquipiers pourtant plus expérimentés (Leclerc, Crawford) à leurs études, et a pris sur eux un avantage décisif au cours de la saison, dans la lutte pour un volant chez Prema en F2.


Isack Hadjar (18 ans) n’est peut-être que le 3e Rookie au classement général final, mais c’est peut-être la plus grande révélation de la saison. Le Français a impressionné dans une Hitech, habituée au ventre mou du peloton (avec des pilotes pourtant talentueux comme Hauger et Iwasa), quand Maloney et Bearman roulaient dans des top teams (Trident et Prema respectivement). C’est une prestation de très haute volée qu’a rendu Hadjar pour sa première saison complète chez Red Bull. Celui qui a mené pendant une bonne partie de l’année le championnat s’en veut certainement pour cette erreur à l’ultime séance de qualification à Monza alors qu’il était parti pour la pole. Qu’importe, l’impression laissée n’en reste pas moins excellente. Trois victoires, dont une sublime en course principale avec meilleur tour et pole position sur les terres du constructeur autrichien. Hadjar a pris rendez-vous avec l’avenir, et sera à surveiller en F2.



Les challengers.

Roman Stanek (18 ans), ancien crack de la Formule 4, avait eu un passage éclair en F3. Peu préparé, il avait galéré pendant deux saisons, mais la lumière a fini par venir en 2022. Pilote Trident, il a été un peu éclipsé par l’éclosion de son coéquipier Maloney. Mais il a constamment passé sa saison aux avant-postes. Un cran en dessous d’un Martins, mais leurs saisons peuvent être comparables.


Pour sa seconde année chez MP, Caio Collet (20 ans) devait passer un cap. Protégé de l’Alpine Academy, le Brésilien a fait une saison satisfaisante, mais il termine seulement huitième, bien loin de la course au titre. Il devrait se diriger vers le LMP2, avec le soutien du constructeur français. À l’inverse, son voisin argentin Franco Colapinto (19 ans) fût l’un des coups de cœur de beaucoup, pour sa première saison. Leader de la nouvelle équipe VAR, il a brillé avec deux victoires, cinq podiums et une pole. Au point de taper dans l’œil dans une Académie F1 ? Ça se pourrait...


Dixième pour sa troisième saison, le Russe Alex Smolyar (21 ans) a vu une saison logiquement perturbée par sa situation financière précaire, due au retrait de SMP Racing et de la situation géopolitique. On l’a vu parfois jouer devant, mais bien trop épisodiquement pour s’assurer un avenir en monoplace. Le jeune pilote Williams Zak O’Sullivan (17 ans) a brillé chez la petite équipe Carlin avec notamment deux podiums et une pole. Il a confirmé que l’équipe britannique avait fait le bon choix avec lui. Maintenant il lui faudra confirmer chez la meilleure équipe : Prema, où il sera attendu comme LE favori. Un statut pas évident à gérer.



Les autres.

Arthur Leclerc (22 ans) a perdu gros cette année. Lui abordait justement cette saison dans la peau du favori. Fort d’un titre en Formule Régionale Asie pendant l’hiver, on pensait qu’il avait trouvé la recette magique pour performer. Mais avec une victoire et deux petits podiums, le Monégasque a fait trop peu. Dominé en interne par le rookie Bearman, il a aussi montré une fébrilité étonnante comme en Hongrie où il s’est accroché avec son coéquipier, lui valant des critiques acerbes de son team. Le volant qui lui était promis en F2 est passé à Bearman, et il devra se contenter de DAMS, une équipe sur la pente ascendante.

On pourrait dire pareil pour Jak Crawford (17 ans), dont Red Bull attendait qu’il domine la F3 comme Hauger en 2021. Ce ne fût clairement pas le cas. Et quand on a vu Leclerc avoir des hauts très hauts (et des bas très bas), l’Américain a manqué de performances vraiment marquantes.

La saison de Grégoire Saucy (23 ans) avait si bien commencé. Le pilote ART était même à la lutte avec Martins et décrochait son premier podium très rapidement. Un second aurait du suivre à Imola, mais c’était sans compter sur une attaque peu contrôlée de Bearman. Et après ça, le néant. Le Suisse a manqué de confiance et va devoir se remobiliser en 2023, où il devra mener l’équipe. Kaylen Frederick (20 ans) devait être le leader expérimenté de Hitech cette année. Régulièrement dans les points au début, il a totalement coulé sur la seconde moitié du championnat. Et surtout face à Hadjar, la comparaison fait mal...


Pepe Marti (17 ans) était la révélation de la Formule Régionale Asie cet hiver. Sublime vice-champion, il n’a pas existé en F3, lointain 26e avec deux points. Espérons qu’il aura une seconde chance.



Jonny Edgar (18 ans) était censé jouer le titre avec Trident mais sa maladie de Crohn l’a empêché de remplir ses objectifs. Après avoir manqué plusieurs manches, il a fait un joli retour avec de nombreuses entrées dans les points. Il devrait perdre le soutien de Red Bull, mais il sera à surveiller l’an prochain en F3. Juan Manuel Correa (23 ans) est monté sur son premier podium depuis 2019, mais reste très irrégulier. Une montée en F2 est possible mais serait-elle vraiment méritée (en dehors du sublime symbole que serait son retour ?). Ses performances en endurance devraient le faire réfléchir et essayer cette discipline à plein-temps.

Kush Maini (22 ans) a vécu une saison surprenante entre performances inattendues et erreurs stupides. Une seconde année en F3 pour apprendre la constance aurait été plus logique que de la F2, on verra bien. David Vidales (20 ans) a mené Campos dans une saison compliquée, sauvant une victoire à Barcelone. Un avenir au Japon semble s’esquisser pour lui. Le loufoque Finlando-Éthiopien William Alatalo (20 ans) a impressionné avec la très moyenne Jenzer, et mériterait bien mieux, mais le budget semble être le problème principal pour lui. Reece Ushijima (19 ans) a été irrégulier, mais a montré plus de potentiel qu’on le pensait, comme le montre son podium à Silverstone.

Enfin, soulignons les impressionnantes piges de deux pilotes qui rejoindront la F3 à plein-temps l’an prochain. Champion EuroFormula Open, Oliver Goethe (18 ans) fût l’auteur d’une sublime 4e place à Spa, après son terrible crash à Blanchimont la veille. Tout ça sur une modeste Campos. Il fût remplacé par Sebastian Montoya (17 ans), le fils de Juan Pablo, qui aura réalisé une très belle qualif à Zandvoort, lui permettant de finir deux fois dans les points.



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Que cette saison de Formule 3 fût belle. Probablement la meilleure depuis la création du championnat. Deux Français auront explosé aux yeux du monde, deux purs produits de la FFSA, passés par toutes les étapes du karting national et par la F4 française. Alors, félicitons encore la FFSA pour les travaux, pour ce modèle que les autres pays nous envient.

La Formule 3, elle, a de belles années devant elle. Et même s’il sera difficile de réaliser une saison aussi incroyable en 2023, les talents qui arrivent de la Formule Régionale, de la F4, sont si prometteurs. C’est LA formule de promotion incontournable, bien plus plaisante à regarder que sa grande-sœur la F2 par exemple. À l’arrivée, il n’y a qu’un seul champion. Mais pour un seul champion, combien de pilotes du plus haut niveau révélés ? Une demi-douzaine peut-être. Combien de pilotes de F1 parmi cette promotion 2022 ? C’est toujours difficile à savoir, et le plus dur reste encore à venir l’an prochain pour eux avec la F2. Et même si les résultats suivent, tout est une question d’opportunités en F1. Mais voir deux ou trois pilotes de F1 dans cette promotion ne relève pas de la chimère. On a hâte de lire la suite de l’Histoire, qu’elle soit sur ce site ou ailleurs...


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