Pré-Grille Juniors : FRECA 2022.
- P.W.
- 21 avr. 2022
- 9 min de lecture

Début de la seconde saison de Formule Régionale Europe par Alpine (FRECA) ce weekend à l’Autodromo Nazionale di Monza !
Avec presque 40 pilotes engagés (dont 6 Français) pour la saison entière, la FRECA est devenue un championnat incontournable de la scène européenne de la monoplace. La première année fût passionnante, dominée par l’inattendu Helvète Grégoire Saucy, mais aussi marquée par les incroyables performances de nos Français Hadrien David et Isack Hadjar, ou encore de Paul Aron, Michael Belov, etc.
Quelques mois après la conclusion de cette saison inaugurale, la FRECA est donc de retour avec de nombreux changements, de nouvelles équipes, mais surtout un nouveau plateau de pilotes, encore plus étoffé que l’année précédente.
Les nouveautés.
Evidemment, l’un des principaux changements est l’arrivée du push-to-pass, un système destiné à favoriser les dépassements, grands absents de la saison précédente. Cependant, les critiques sur le manque de dépassements s’étaient atténuées en fin de saison dernière, notamment avec l’aide de circuits propices aux manœuvres.
De plus, avec presque 40 pilotes engagés sur la saison, les qualifications seront désormais divisées en deux groupes à chaque manche. Le meilleur temps des deux groupes obtiendra la pole position. Tous les pilotes du groupe avec le poleman, partiront ensuite 3e, 5e, 7e, etc. Le meilleur temps de l’autre groupe partira 2e, et les pilotes derrière lui dans son groupe s’élanceront 4e, 6e, 8e, etc. Donc oui, nous pourrions avoir le pilote partant 3e qui aurait fait un temps plus rapide que le 2e...
Notons que les groupes seront déterminés selon l’ordre du championnat. Groupe A avec les 1er/3e/5e... au championnat, groupe B avec les 2e/4e/6e...
Parmi les nouvelles équipes, nous accueillons deux teams italiens, au prestige bien différent. L’équipe championne de F3 en titre, Trident, remplace JD Motorsport, avec des ambitions à la hauteur de leurs moyens et de leur expérience.
Race Performance Motorsport (RPM) est nouvelle dans le paysage du sport automobile et essaiera de marquer les esprits pour leur première saison, même si l’équipe semble déjà en crise après la démission de son directeur sportif après les essais de pré-saison...
Assez bavardé, passons maintenant aux pilotes, car il y a beaucoup à dire ! Entre talentueux pilotes qui joueront le titre et jeunes rookies venant de la F4 qui voudront les titiller malgré leur faible expérience, une bonne vingtaine de pilotes sortent du lot !
Les favoris expérimentés.
Est-ce le favori naturel du championnat ? En sa qualité de vice-champion en titre et de son tout frais statut de pilote affilié Alpine, Hadrien David (R-ace) a clairement une tête de champion. Le Français de 18 ans aurait mérité de passer en F3 mais n’a pas pu réunir le budget pour un top team, et donc retourne en FRECA. Cependant, des essais de présaison compliqués ont un peu tempéré les ardeurs côté français. Mais l’objectif reste clairement le titre.
L’Italien Gabriele Minì (ART) fût le pilote le plus convaincant aux essais de pré-saison. ART GP a toujours amené l’un de ses pilotes vers le titre depuis qu’ils ont rejoint la Formule Régionale en 2020 (Martins puis Saucy). Le palmarès du protégé de Nicolas Todt parle pour lui, Minì a un énorme talent et cela pourrait bien être son année.
Attention à Paul Aron et Dino Beganovic (Prema), tous deux étant soutenus par des équipes de F1, respectivement Mercedes et Ferrari. Aron est dans la même situation que David, bloqué par son budget malgré une 3e place finale l’an dernier. Beganovic, quant à lui, n’aura plus d’excuses et devra jouer le titre pour sa seconde année dans la discipline. On l’a vu souvent très rapide, que ce soit en Formule Régionale Asie ou en FRECA, mais parfois trop brouillon dans ses batailles en piste pour concrétiser.
Même s’ils ne font pas partie des top teams R-ace/ART/Prema, Mikhael Belov (MP) et Kas Haverkort (Van Amersfoort) ont de beaux atouts. Le Russe (pilotant sous drapeau neutre) a réalisé une saison partielle 2021 folle avec la petite équipe G4 Racing (2 victoires, 8e en ayant manqué les 4 premières manches) et fera cette fois une saison complète.
Pour Haverkort, c’est déjà une année décisive dans sa carrière. Champion d’Espagne de F4 en 2020, il est totalement passé au travers de sa saison 2021 de FRECA malgré sa réputation d’« énorme crack ». Les tests hivernaux étaient prometteurs pour le Néerlandais.
Du côté des top teams, des pilotes un ton en-dessous de David et Minì pourraient bien surprendre. Mari Boya (ART), 14e l’an dernier avec VAR, rejoint une équipe habituée à jouer devant. Meilleur pilote de son équipe l’an dernier, il avait montré une jolie progression au cours de la saison. Mais il devra s’acclimater à un nouvel environnement, de nouvelles méthodes de travail au sein d’ART.
Constat similaire pour Gabriel Bortoleto (R-ace), 15e l’an dernier avec FA Racing. Belle progression en 2021, le Brésilien a notamment surpris aux essais en dominant David, au contraire de Boya plus en retrait par rapport à Minì.
Les rookies ambitieux.
C’est dans cette catégorie qu’on retrouve notamment cinq de nos six Français engagés en FRECA. Chauvinisme oblige, commençons par eux dans un premier temps.
Le Franco-Marocain Sami Meguetounif (MP) est celui qui est dans la meilleure équipe. Avec deux meetings l’an dernier, il a déjà une petite expérience du championnat. Après une saison compliquée en F4 ADAC, handicapé par les performances de son équipe R-ace, il rebondit dans une équipe de premier plan. Très régulier lors des tests hivernaux, il pourrait être une très bonne surprise, et pourrait même peut-être jouer le titre de Rookie de l’année...
Deux Français sont coéquipiers cette année : Esteban Masson et Victor Bernier (FA Racing by MP). Le premier est tout simplement le champion de France de F4 en titre. Révélation des essais de post-saison l’automne dernier, il a été plus en difficulté cet hiver. Son coéquipier Bernier sort de deux années en F4 ADAC chez R-ace (5e puis 4e), où il était l’unique leader d’une équipe à la dérive. Le voilà enfin en FRECA (après avoir échoué à réunir le budget l’an dernier), et, au vu de ses performances en essais, il semble bien décider à jouer les points à la régulière.
Le pilote le plus jeune du championnat est Français et bien connu du public de FORMULA : Macéo Capietto (Monolite), 3e de FFSA F4 l’an dernier. Il passera à la catégorie supérieure avec l’une des plus petites équipes du plateau. Cependant, cela ne l’a pas empêché de marquer les esprits aux essais en luttant parfois sur certains jours avec les Prema, ART, etc.
Autre promu de la FFSA F4, Owen Tangavelou (G4) aborde une saison décisive pour sa carrière comme il le rapportait à FORMULA il y a quelques semaines. Il a surpris aux essais, mais il faudra confirmer maintenant.
Chez les autres rookies, Laurens Van Hoepen (ART) sera à surveiller de très près, étant l’un des rares pilotes à passer du karting à la Formule Régionale, sans passer par la case F4.
Sebastian Montoya (Prema), fils de Juan Pablo, aura aussi beaucoup d’attente autour de lui, après sa sublime campagne en Formule Régionale Asie cet hiver (3 rounds, 3 poles, 2 victoires), face à des pilotes bien plus expérimentés.
Un pilote Red Bull sera engagé cette année en FRECA avec le Mexicain Noel León (Arden), champion de F4 nord-américaine (NACAM). Dilano van’t Hoff (MP) est aussi très attendu, après sa saison ultra-dominatrice en F4 espagnole. Attention à ne pas reproduire le même schéma que son compatriote Haverkort qui sortait aussi d’une campagne victorieuse en F4 hispanique avant de rejoindre MP en FRECA.
Le vice-champion de F4 britannique Matías Zagazeta (G4) était l’un des pilotes les plus rapides de son équipe. Le Suisse Joshua Düfek (VAR), 6e de F4 italienne, a aussi de solides arguments avant le début de la saison.
Enfin, le trio de la nouvelle équipe Trident est entièrement composé de rookies. Et, bonne nouvelle, de rookies prometteurs ! Le plus attendu est sans aucun doute, Tim Tramnitz, vice-champion de F4 italienne et allemande. Ses coéquipiers ne sont pas en reste avec Roman Bilinski, excellent 7e de GB3 (ex-F3 britannique) avec 3 victoires, en ayant loupé les deux premières manches. Leonardo Fornaroli, 5e de F4 Italie, devrait être au rendez-vous. Bref, un trio homogène qui pourrait bien être la jolie surprise de l’année.
Les autres.
Cette catégorie un peu fourre-tout se divisera en deux sous-catégories. Les pilotes bons, mais dans lesquels on ne voit pas vraiment un potentiel extraordinaire, mais qui devraient tout de même bien figurer. Et les pilotes qui n’ont un peu rien à faire dans ce championnat mais qui doivent leur place dans le championnat uniquement à leur budget.
Du côté des top teams, on a tout d’abord Lorenzo Fluxá (R-ace). Lointain 25e l’an dernier, il devrait quand même marquer des points au vu de son équipe, mais il devrait figurer à distance respectable de ses coéquipiers.
Le Paraguayen Joshua Dürksen (Arden), 7e de F4 Italie après trois saisons dans la catégorie, est un bon pilote, mais difficile de déterminer ce qu’il peut viser.
Eduardo Barrichello (Arden) a déjà une saison d’expérience dans les pattes, une saison qu’il avait terminée sans le moindre point. C’est déjà la saison de vérité pour le fils de Rubinho.
Le redoublant Pietro Delli Guanti (RPM) sera le leader naturel de sa toute nouvelle équipe. Classé 18e l’an dernier sur une très modeste Monolite, l’Italien n’avait pas démérité.
Chez les rookies, Pietro Armanni (Monolite) n’a rien montré dans sa carrière en F4, mais ne fût vraiment pas mauvais lors des essais hivernaux. Idem pour Nicolas Baptiste (FA Racing). Ces deux-là devraient être loin de leurs coéquipiers français, mais attention tout de même.
Axel Gnos (G4), fils du propriétaire de l’équipe, revient pour une deuxième saison, après n’avoir marqué aucun point, mais ambitionne de progresser et de jouer les points.
Soulignons aussi la présence d’Hamda Al Qubaisi (Prema). Avec un unique podium en F4 Italie sur plus de deux saisons, c’est bien trop peu, mais l’Emiratie semble avoir un petit potentiel tout de même et fût loin d’être ridicule en Formule Régionale Asie.
Enfin, dans les pilotes qui ne méritent pas vraiment leur place en FRECA, nous retrouvons malheureusement 2 féminines. Les 38e et 39e du championnat 2021, Léna Bühler (R-ace) et Belén García (G4) reviennent avec les mêmes équipes que l’an dernier. Pas beaucoup d’objectifs pour ces deux-là.
Enfin passons très rapidement sur Han Cenyu (Monolite) et Levente Révész (VAR), habitués au fond de classement en F4 italienne.
Le trio de l’équipe finlandaise KIC Motorsport est très homogène, comme celui de Trident, avec 3 rookies, mais tous trois très loin du niveau attendu (Francesco Braschi, Piotr Wiśnicki, Santiago Ramos).
Enfin, OVNI absolu, Keith Donegan (RPM) n’a pas encore été confirmé mais pourrait rouler cette année. L’Irlandais de 25 ans, propriétaire de sa propre équipe et ancien pilote (9e de Pro Mazda en 2018, 3e division de l’IndyCar). Très rouillé après trois années passées en Irlande sur les bancs de la faculté, il semblait progresser après chaque journée d’essais.
Pré-Grille Juniors : FRECA.
C’est dans la cathédrale de la vitesse et le circuit le plus rapide du calendrier que nous commençons cette saison 2022. Peut-être pas le tracé le plus représentatif des performances de chacun, il pourrait d’ailleurs donner de fausses informations sur l’efficacité du nouveau push-to-pass. L’an dernier déjà, les dépassements avaient été légion à Monza. Donc s’il y a des dépassements et des courses mouvementées ce weekend, ne crions pas victoire trop vite et ne disons pas que le push-to-pass a tout résolu.
Côté performances, l’an dernier, R-ace avait été à la fête avec notamment des podiums 100% R-ace, en profitant notamment des guerres intestines entre les pilotes Prema. Aux essais de pré-saison, début avril sur ce même circuit, cependant, l’équipe vendéenne était très discrète. Et c’est Prema qui semblait la plus rapide, tout comme Belov, Haverkort, ou... Capietto ! Le Français peut être une très jolie surprise ce weekend, même s’il faudra garder les pieds sur terre. Ce n’est qu’un rookie qui est dans l’une des équipes les plus modestes.
Programme.
VENDREDI
Essais libres 1 – 10h15
Essais libres 2 – 15h20
SAMEDI
Qualifications 1 Groupe A – 9h40 – Chaîne Youtube de la FRECA
Qualifications 1 Groupe B – 10h00 – Chaîne Youtube de la FRECA
Course 1 – 16h00 – Chaîne Youtube de la FRECA
DIMANCHE
Qualifications 2 Groupe A – 9h25 – Chaîne Youtube de la FRECA
Qualifications 2 Groupe B – 9h45 – Chaîne Youtube de la FRECA
Course 2 – 14h10 – Chaîne Youtube de la FRECA
Le pronostic.
C’est si difficile de donner un pronostic en FRECA... L’an dernier, le plateau de pilotes était déjà ultra-compétitif et serré, et au final Grégoire Saucy avait tout écrasé sur son passage. Le pilote ART Gabriele Minì peut-il lui succéder ? C’est personnellement ce que je crois. L’Italien semble porté par son équipe et jouera, a minima, les victoires régulièrement.
Personnellement, je le vois donc champion, d’une courte tête devant Hadrien David que je vois avoir un peu de retard au début de saison, mais finir ensuite en boulet de canon. Beganovic ou Belov pourraient compléter ce podium, tandis que je vois Aron un peu régresser dans la hiérarchie.
Côté Français, je vois un apprentissage à la dure pour la plupart d’entre eux, mais je vois des points réguliers pour Bernier, Capietto, Meguetounif et Masson, voire des podiums en fin d’année.
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