top of page
P.W.

LE BILAN : FRECA.


FORMULA.
FORMULA.

Le rideau se ferme sur la première saison de la Formule Régionale par Alpine. Et quelle saison ! Après deux années de division, la Formule Régionale et la Formule Renault Eurocup se sont réunies pour fusionner et créer un championnat européen majeur, parfaite étape entre la F4 et la F3, accueillant les équipes les plus renommées des formules de promotion (ART, Prema, R-ace, MP, Arden...). Après cette saison inaugurale où les enjeux n’auront pas manqué, il est l’heure de tirer un bilan sur la FRECA et sur les pilotes qui en ont fait l’actualité, pour aussi voir ce qui les attend en 2022. Sur les 44 pilotes ayant pris part à au moins une course, 14 sont montés sur le podium et 8 ont gagné une course. Mais c’est pourtant un homme qui a retenu une grande partie de l’attention, un champion incontestable...


Le champion : Grégoire Saucy.

Quelle incroyable saison de la part du pilote helvète qui s’apprête à fêter dans quelques jours son 22e anniversaire. Saucy faisait partie des outsiders a minima en début de saison, en raison de son expérience et de sa présence au sein de l’équipe tenante du titre ART GP. Mais nul n’attendait le pilote suisse à pareille fête. Il me confiait vers la mi-saison que c’est avant tout l’excellent feeling avec ART qui pouvait expliquer sa saison : « Franchement, c’est l’entente... C’est un tout en fait, c’est l’entente avec mon ingénieur, j’ai un nouvel ingénieur cette année, j’ai l’entente avec le team, avec mon mécanicien, on a vraiment une très très bonne équipe, je suis vraiment à l’aise avec les pneus Pirelli cette année, donc ouais c’est vraiment un tout en fait ».

Huit victoires et huit poles en vingt courses, dans un championnat aussi serré, c’est un tour de force remarquable. Incontesté leader de son équipe, le Suisse a assommé le championnat d’entrée de jeu en signant trois victoires sur les quatre premières courses. En comparaison, nul autre que Saucy n’a gagné plus de deux fois cette saison. Bref, l’homme fort de la saison c’est lui.


Les Français au top : Hadrien David et Isack Hadjar.

Mais Grégoire Saucy était loin d’être le seul francophone à briller en Formule Régionale Alpine. Deux jeunes Français étaient à la fête et ils étaient coéquipiers : Hadrien David et Isack Hadjar. Pour le premier nommé, c’était déjà la deuxième saison dans ce championnat, après une année 2020 compliquée en Formule Renault. Lui qui envisageait d’arrêter le sport automobile à l’issue de cette année, reçut alors un appel de Thibaut de Mérindol (directeur de R-ace GP) au meilleur moment pour le signer pour 2021. Neuf podiums, deux victoires et une pole plus tard, David a été un sublime vice-champion d’Europe de Formule Régionale. Même quand R-ace semblait dans le dur sur certaines manches (Zandvoort, Mugello), il parvenait à extraire le meilleur de sa voiture pour arracher un podium ou le moindre petit point. Et quand R-ace était dans le coup, il était constamment sur le podium. Après avoir très longtemps attendu sa première « vraie » victoire en FRECA (déjà vainqueur au Castellet mais après la disqualification de Saucy pour infraction technique), il a dû attendre l’ultime manche de Monza pour l’obtenir, en même temps que sa première pole. Pour résumer, une saison impressionnante de maturité.

Plus jeune de quelques mois, Isack Hadjar faisait lui sa première saison en Formule Régionale. Après un très bel hiver en F3 Asie où il se battait face à Daruvala, Chovet ou un certain Guanyu Zhou, le Français a rapidement progressé. Dès la deuxième manche à Barcelone, il signait un premier podium et tapait dans l’œil du pilote Red Bull Sergio Perez qui en parlait à Helmut Marko. Et lors du weekend suivant à Monaco, Hadjar était imbattable. Tel Pourchaire en F2, il fût intouchable, décrochant sa première victoire sur le Rocher pour sa première fois sur ce circuit mythique. Le soir même, il rencontrait le Dr. Marko et rejoignait le Red Bull Junior Team. La suite de la saison fût un peu moins rose, mais Isack est revenu au meilleur moment lors de l’ultime manche à Monza, terminant deuxième puis premier des deux courses ! Cinquième au général, il fait un parfait champion Rookie de FRECA.


Les autres vainqueurs.

Cinq autres pilotes ont pu remporter des courses. L’Estonien Paul Aron (17 ans, 3e au général) fût le plus régulier d’entre eux, tenant la dragée haute à Hadrien David dans la bataille pour le titre de vice-champion jusqu’à l’ultime course. Après de multiples podiums, Aron a profité de la supériorité de sa Prema au Mugello pour remporter les deux courses de ce weekend, mais ce fut insuffisant pour garder Hadrien David derrière lui au championnat. Le Barbadien Zane Maloney (18 ans, 4e au général) était le coéquipier de David et Hadjar chez R-ace. Peut-être moins éblouissant que les deux Français, il est peut-être celui qui a fait le moins d’erreurs (notamment au départ où David/Hadjar ont parfois été en difficulté). Il a signé son unique victoire à Monaco, bien aidé par l’étroitesse du circuit, qui lui a permis de retenir un Hadjar en folie.

Un peu derrière, l’Argentin Franco Colapinto (18 ans, 6e) a vécu une saison mitigée. Troisième de Formule Renault l’an dernier derrière Martins et Collet, il n’a pas pu monter en F3. Après un début de saison cauchemardesque (0 point en 8 courses), Colapinto s’est remobilisé pour finir la fin de saison en boulet de canon avec deux victoires et trois poles sur les weekends de Spielberg et de Valence. Enfin, le Russe Mikhael Belov (20 ans, 8e) a rejoint la FRECA en cours de saison avec la petite équipe G4 Racing. Rapide et régulier, il a enchaîné les arrivées dans les points et a réussi à s’imposer à deux reprises. Une excellente surprise. Enfin, David Vidales (19 ans, 10e) a remporté la toute première course, puis... Plus rien ou presque. Il a disparu des radars et a finalement réalisé une saison très moyenne.


Les autres pilotes.

Il n’a peut-être pas gagné, mais il a récolté quatre podiums et finit Vice-Champion Rookie : l’Italien Gabriele Minì (7e au général) venait avec énormément d’espoirs, notamment de l’autre côté des Alpes, où il avait presque une pancarte de favori malgré son jeune âge (16 ans). Tenant du titre de F4 italienne, le protégé de Nicolas Todt a réalisé une belle saison, mais il lui a manqué quelque chose pour faire une saison phénoménale. Et il a surtout été éclipsé par Hadjar (côté Rookies) et par Saucy (au sein de son équipe). Les pilotes Arden (Alex Quinn, 9e, et William Alatalo, 11e) ont été fidèles à eux-mêmes : réguliers, bons, constants mais sans véritable « plus ».

D’autres Rookies se sont signalés sur certaines courses mais n’ont pas réussi à être constants sur la longueur. Dino Beganovic, à l’instar d’Hadjar, avait impressionné en F3 Asie et bénéficiait d’une énorme cote, ainsi que du soutien de Ferrari. Le Suédois a au final fait un flop (13e) mais a fini sa saison par un podium et une pole, ce qui montre le potentiel du garçon. Mari Boya (14e) et Gabriel Bortoleto (15e) n’étaient pas dans des équipes de pointe mais sont montés sur des podiums.

Enfin, passons rapidement sur l’expérimenté Patrik Pasma (12e) qui a rejoint ART GP en cours de saison. Il se voyait enfin offrir une chance dans un top team mais ne l’a pas saisie et a été totalement anonyme. Le Néerlandais Kas Haverkort (16e) est une déception. Il a passé la saison tel un fantôme, malgré les promesses entrevues l’an dernier en F4 espagnole et en Formule Renault. Son compatriote Thomas ten Brinke (17e) a malheureusement mis un terme à sa carrière à l’âge de 16 ans, ne supportant plus la pression de ce sport, après un début de saison où il fût largement dominé par ses coéquipiers Saucy et Minì.

Encore derrière, Pietro Delli Guanti (18e) n’a pas démérité pour sa modeste équipe Monolite. Rosso, Pizzi ont été trop transparents. Le tenant du titre Gianluca Petecof a rejoint KIC en cours de saison mais a été très décevant, avec cinq petits points en huit courses. Le fils de Rubens Barrichello, Eduardo, a été totalement anonyme (29e), pas aidé, c’est vrai, par son équipe JD Motorsport totalement à la dérive. Côté Français, Alexandre Bardinon a été, comme à son habitude, en queue de peloton (33e). Pilote invité, Sami Meguetounif a montré de jolies promesses sur les deux manches auxquelles il a participé. Les deux seules filles, Léna Bühler et Belén Garcia clôturent le classement en 38e et 39e position.


Quel avenir pour la promo 2021 ?

L’étape logique après la FRECA, c’est la FIA F3. Mais ce qui est logique n’est pas forcément toujours applicable, pour des raisons de budget principalement. Fort heureusement, la logique sera bien respectée pour le champion d’Europe 2021 Grégoire Saucy, qui a d’ores et déjà signé pour ART GP en F3. En outre, il s’est distingué aux essais d’après-saison de F3 où il a dominé plusieurs séances.

De même, Zane Maloney devrait rejoindre Trident en F3, et notre champion Rookie national Isack Hadjar devrait signer avec Hitech Racing avec le soutien de Red Bull. Les confirmations officielles sont encore à attendre toutefois. Franco Colapinto pourrait continuer avec MP Motorsport, mais en F3. David Vidales pourrait filer du côté de l’écurie Campos.

Eh oui, vous aurez noté deux absents de taille : Hadrien David et Paul Aron, pourtant 2e et 3e de FRECA cette année. Le Français s’était préparé à une telle éventualité depuis quelques temps déjà et semble prêt à rempiler pour une nouvelle saison en FRECA. Cependant, Hadrien David est en discussion avancée pour rejoindre un Junior Team F1 (qui pourrait être Alpine ou Ferrari). Il a participé à de nombreux tests en FRECA avec R-ace GP, mais aussi à des tests sur d’anciennes GP3, préparées par Prema Racing il y a une semaine... Bref, difficile d’y voir clair pour le moment, mais ça travaille fort en coulisses.

Pour Aron, protégé de Mercedes F1, la suite logique semblait une montée en F3 chez Prema après avoir brillamment défendu les couleurs de l’équipe italienne en FRECA. L’Estonien de 17 ans avait même participé aux essais d’après-saison de F3, mais il semble qu’il ait finalement été devancé par Bearman et Leclerc, placés par Ferrari, et Crawford, par Red Bull. Ces dernières semaines, il a de nouveau enchaîné les tests en FRECA. Très, très décevant de ne pas voir David et Aron en F3 malgré leur talent évident...

De même, certains devraient redoubler en FRECA mais cela parait plus logique : Gabriele Minì a déjà resigné avec ART et visera le titre en 2022. Kas Haverkort change d’équipe et a rejoint Van Amersfoort. Ce sont les deux seuls pilotes confirmés pour le moment. Cependant, beaucoup d’autres pilotes ont testé intensément en Novembre et Décembre. Beganovic, Boya, Bortoleto, Barrichello (ça fait beaucoup de B non ?), entre autres. Ils seront évidemment rejoints par de nombreux Rookies, venant de la F4, française comme italienne ou allemande.


Enfin, j’aurai une pensée particulière pour l’équipe italienne JD Motorsport qui disparait après 25 ans d’histoire dans les formules de promotion. Septuple championne de Formule Renault Eurocup (entre 1996 et 2006), JD était une référence de la Formule Renault, et a accompagné des pilotes vers la F1 (comme Enrique Bernoldi ou Gianmaria Bruni). Les années 2010 ont montré un long déclin, malgré un petit rebond symbolisé par des victoires épisodiques de Lorenzo Colombo, Ugo De Wilde ou David Vidales ces dernières années. L'année 2021 fût une catastrophe, où les pauvres Tommy Smith, Eduardo Barrichello et Ido Cohen étaient perdus vers la 25e position. L’an prochain, Trident étend ses activités après avoir obtenu le titre des Equipes en F3 et récupèrera la place de JD, et aura de bien plus importantes ambitions que la 25e place. Alors bon vent à JD Motorsport.


Nous aurons donc eu une superbe saison 2021 avec de nombreuses révélations, mais peut-être pas assez de batailles en piste, roues dans roues. Même s’il y a eu assez peu de dépassements, cela devrait changer en 2022 avec l’arrivée d’un « push-to-pass » permettant aux pilotes de dépasser plus facilement. On pourra aussi regretter le nombre trop élevé d’interventions de la Safety Car, liées à des sorties de piste ou des accidents de pilotes, pas vraiment au niveau, naviguant vers la 25e-30e place... Peut-être y a-t-il trop de voitures dans ce championnat finalement.

Enfin bref, ne boudons pas notre plaisir. Ce championnat de FRECA est splendide et nous a offert une sublime première saison. L’avenir s’annonce radieux pour le championnat, et le plateau 2022 pourrait bien être encore plus relevé que celui de cette année.


Comentarios


PARTENAIRES.png
LOGO BLABLA 3.png
  • YouTube
  • Twitter
  • Instagram
  • Facebook
bottom of page