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T.L.

LE BILAN : FIA F2.


FORMULA.
FORMULA.

Sur le papier, cette saison de Formule 2 avait tout pour nous faire passer une année de folie. On retrouvait un plateau très compétitif, composé de pilotes confirmés dans les catégories jeunes, de pilotes en pleine ascension, et de jeunes loups aux dents très longues. Rares étaient les pilotes qui n'avaient, a priori, rien à faire ici. Mais toutes ces promesses sont vite tombées à l'eau quand le calendrier est venu découper une saison déjà un poil en-dessous de nos attentes... Il y avait tout de même à boire et à manger, et c'est ce que l'on va voir aujourd'hui.


Oscar Piastri, gagnant mais perdant.

Plus la saison avançait, plus l'Australien coaché par Mark Webber s'imposait comme le principal favori pour décrocher la couronne en fin d'année. Et spoiler alert, il a été la prendre, avec la manière. Si l'on reprend sa saison, hors abandons, il n'aura terminé qu'une seule fois hors des points, et ce fut à une P9, soit à la porte de ces derniers. Toutes les autres courses de sa saison se seront terminées dans le top 8, avec un bilan de 6 victoires, 11 podiums, et 5 pole positions. Un Oscar Piastri intouchable en fin de saison, qui était véritablement au-dessus du lot.


Avec cette campagne 2021 idéale, il s'inscrit en tant que vainqueur de la Formule 2, après deux saisons déjà conclues sur des titres : la FIA Formule 3 en 2020 et la Formule Renault Eurocup (ancêtre de la FRECA) en 2019. Un parcours digne d'un Charles Leclerc ou d'un George Russell, qu'on ne verra pas aussi doré malheureusement, puisque l'avenir d'Oscar Piastri ne sera pas en Formule 1 en 2022. Une lourde déception tant ce garçon mérite sa place, et tant son potentiel peut être un véritable vent de fraicheur en Formule 1. Il aura tout de même un petit lot de consolation, en étant le pilote de réserve d'Alpine, ce qui lui offrira de longues séances de simulateur, et quelques FP1 dans la saison.



Guanyu Zhou, perdant mais gagnant.

Si Oscar Piastri ne sera pas sur la grille de Formule 1 en 2022, ce sera le cas du pilote Chinois Guanyu Zhou, le principal adversaire de l'Australien durant toute cette saison 2021 de FIA Formule 2.


Alors, pour désamorcer toutes les bombes possibles, Zhou mérite amplement sa chance dans l'élite selon moi. Et bien qu'il ne se soit pas emparé du titre, son annonce chez Alfa Romeo pesant surement dans la balance, sa campagne 2021 reste très correcte : 4 victoires, 9 podiums, une pole position, et seulement quatre résultats hors des points sans compter les abandons. Pendant la première partie de la saison, c'est d'ailleurs lui qu'on voyait bien parti pour être sacré champion... Son début de championnat était tout simplement parfait, avec deux podiums et une pole position à Bahreïn. Puis Monaco, une nouvelle victoire, un podium en Azerbaidjan, puis une passe sans étincelles qui lui a sûrement fait perdre son momentum accumulé depuis la saison passée.



Robert Shwartzman, perdant et perdant.

L'an dernier, il échouait dans la conquête de la couronne face à un Mick Schumacher plus réaliste, et à la fin de saison optimale. Cette année, c'est lui qui aura haussé son niveau en fin d'année, sans pour autant réussir à s'emparer d'un titre que beaucoup lui promettaient il y a deux ans. A vrai dire, beaucoup l'envoyaient déjà en Formule 1, tant ses performances étaient impressionnantes en FIA Formule 3. Malheureusement pour lui, le Russe est un excellent exemple qu'il ne faut pas brusquer les jeunes talents, et qu'il est important de ne pas brûler les étapes. Je te regarde Théo Pourchaire...


Là où en 2020 c'est sa fougue et son impatience qui lui aura coûté le titre, en 2021 c'est très certainement sa malchance et sa mécanique qui auront été ses bourreaux. Parce que si l'on regarde ses résultats tout au long de la saison, ils sont excellents ! Deux arrivées hors des points : P15 à Silverstone en Course 2, et P10 à Monaco en Course 1 après un abandon la veille... Sinon, ce sont 8 podiums dont deux victoires, et des arrivées toujours aux alentours du top 5. Une constance incroyable qui sera passée en second plan des performances majeures de son coéquipier... Il aura tout de même permis à Prema de décrocher le titre du côté des Constructeurs.


Mais cette non-conquête du titre, ajouté à une saison dans l'ombre des deux leaders (même s'il termine P2 au classement général), lui aura définitivement fermé les portes de la Formule 1. Là où en fin de saison dernière, certains l'envoyaient chez Haas, voire chez Alfa Romeo, cette année son nom n'a même pas été envisagé. Il se destine plutôt à de l'Endurance, au sein du projet Ferrari.



Un midfield compact et disputé.

Hormis ce trio de tête, tous les weekends, c'était une petite dizaine de pilotes qui pouvaient prétendre à la victoire. Certains plus pertinents que d'autres, c'est évident...


Pour satisfaire notre côté chauvin, on va parler de Théo Pourchaire en premier. Cela devait être une saison d'apprentissage pour le Français. Ça l'a été, à la dure... Et ce ne sont pas ses blessures de Bakou et de Jeddah qui diront le contraire. Sur la piste, c'est un très bon premier bilan, avec deux victoires, dont une à Monaco, une deuxième place et une pole, toujours sur le Rocher. Une si bonne première impression qu'une étiquette de favori est déjà collée sur son dos pour la saison à venir... Avec des promesses de Polichinelle entre lui et Alfa Romeo, il se doit de confirmer son niveau et son potentiel s'il ne veut pas perdre ses chances d'accéder à la Formule 1. Mais attention de ne pas le propulser trop vite dans l'élite... On a vu des pilotes promis à de très belles choses se retrouver sur la touche... Je te regarde Robert Swhartzman...


Devant lui au classement final, intercalé juste derrière le trio de tête, on retrouve Dan Ticktum. Ah Danny... Danny, Danny, Danny... Une saison à l'image de ce pilote : en dents de scie, aussi bonne que mauvaise, avec parfois des manœuvres dignes d'un génie de la course, et parfois des tentatives aussi risquées et délicates que si l'on posait un éléphant dans un magasin de porcelaine... Deux victoires, 7 podiums, une saison correcte pour celui qui ira en Formule E l'an prochain. Finalement, je ne sais pas trop quoi dire de lui, si ce n'est qu'il reste fidèle à lui-même : un bon con. Il est bon. Mais il est con. (no offense)


Parmi les autres vainqueurs, et pilotes capables de sortir des prestations XXL, on retrouve les trois pilotes de la firme Red Bull engagés en FIA Formule 2 cette année : Jüri Vips, Jehan Daruvala, et Liam Lawson. Pour le premier, c'était une saison où l'on attendait de le voir en haut du classement. Des résultats bons mais sans plus qui confirment que la Formule 1 ne lui est pas destinée. Idem pour Liam Lawson, qui aura tout de même été plus convaincant dans ses manœuvres en piste. Les deux auront été constants, avec quelques beaux coups, et quelques moments de gloire. Une régularité qui n'aura pas été le fort de Jehan Daruvala... Pour le pilote Indien, c'est soit tout, soit rien... Il n'est pas réellement présent, puis d'un coup il décide de nous rappeler qu'il existe et qu'il est bon, avant de se rendormir. Espérons que sa saison 2022, certainement chez Prema, sera différente, et qu'il retrouvera son niveau de la Formule 3.



Des petites déceptions.

Dans ce lot du midfield, et juste un poil en retrait, on retrouve des pilotes que l'on attendait plus haut...


Felipe Drugovich, impressionnant l'an dernier, n'aura pas été aussi séduisant cette saison. Il termine à 80 points derrière son coéquipier qui s'est battu pour le titre, sans avoir remporté la moindre course, et en ayant obtenu que quelques podiums. Une campagne qui promettait, dans une bonne équipe, dans laquelle il pouvait potentiellement appuyer son excellent rythme de course à des réglages très économiques pour les gommes, mais force est de constater que la magie n'a pas opérée...


Il en va de même pour Marcus Armstrong, que l'on peut imager à un souffler qui retombe année après année. Ses passages en F3 étaient très bons, prometteurs, une première saison de Formule 2 correcte, mais aucune progression depuis. C'est dommage et décevant.


Mais peut-être pas autant que Christian Lundgaard qui se dirigera vers l'Indycar en 2022, dans un championnat majeur qui devrait lui permettre de s'épanouir. C'est un peu le même schéma que Marcus Armstrong, à la différence que les gens accordent encore beaucoup d'espoirs au pilote Danois. Malgré un excellent début de carrière en Formule 4, son ascension n'aura pas été aussi glorieuse. Et après une première année de Formule 2 satisfaisante, c'est une grosse déception de le voir régresser autant. Pour lui non plus la Formule 1 ne semblait pas être quelque chose d'atteignable, mais le voir autant en retrait est vraiment décevant...



Pour conclure...

Le très gros point noir de cette année était finalement le calendrier. Bien que le choix des circuits n'était pas si mauvais, le fait qu'une épreuve ait lieu toutes les 5 ou 6 semaines est tout bonnement inimaginable pour une catégorie qui se veut être l'antichambre de la Formule 1. Les équipes étaient en pleines négociations pour la saison à venir que la Formule 2 n'était même pas à sa mi-saison, et que les pilotes n'avaient pas roulé depuis plus d'un mois... Impossible de suivre et de se rappeler des événements précédents tant le calendrier général de la monoplace est chargé. Et même, pour ces pilotes, ce n'était pas du tout épanouissant...


Sinon, on peut se réjouir d'avoir eu une saison disputée jusqu'à l'avant-dernier meeting de la saison. Deux pilotes au-dessus du lot qui se battaient pour le titre, avec un midfield bien compact et de très nombreux pilotes capables de venir s'immiscer dans quelques luttes pour de gros points, des podiums et des victoires. Tiens, ça me rappelle quelque chose comme résumé ça...


Allez savoir si la saison prochaine sera aussi intéressante, plus, ou moins... Le papier fait moins rêver, mais on n'est pas à l'abri d'une bonne surprise avec de très gros talents qui viendront s'installer dans cette catégorie. La trêve fait du bien, mais on a déjà hâte !


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