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P.W.

LE BILAN : FFSA F4.


FORMULA.
FORMULA.

« NON ÇA NE POUVAIT PAS BIEN SE FINIR !!! ». C’est par ces mots que n’aurait pas reniés un Julien Fébreau en folie que mon live-tweet de l’ultime course de la saison de FFSA F4 se terminait. Le final tant redouté était arrivé : les deux prétendants au titre s’accrochaient dans le dernier tour. Car oui, la Formule 1 n’est pas la seule à avoir eu un final controversé. La Formule 4 française aussi. Et c’est seulement un mois et demi après cet incident, que les décisions d’après-course ont été confirmées suite à un passage devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), confortant donc le titre amplement mérité d’Esteban Masson qui succède à Ayumu Iwasa au palmarès.


Le champion : Esteban Masson.

Quelle saison de la part du Franco-Canadien de 17 ans ! Auréolé d’un titre de Champion de France de karting Junior en 2019, Esteban décidait de ne pas brûler les étapes et de faire une année supplémentaire en karting avec les adultes en Senior. Bien lui en a pris visiblement, car il semble avoir énormément pris en maturité, en expérience et en gestion de course durant cette année-là. Quand certains de ses adversaires ont pris du temps à prendre leurs marques au début de saison, Masson démarrait pied au plancher et assommait le championnat d’entrée de jeu (4 victoires sur les 7 premières courses, 4 poles sur 4), et ce, malgré une malchance prononcée, marquée par des problèmes mécaniques.

Mais il y a eu deux tournants dans la saison du protégé de Didier André : tout d’abord la Course 2 en Hongrie, où il est envoyé en tonneaux par Macéo Capietto, son plus proche rival au classement. Un incident qui sera classé comme simple incident de course par les commissaires, mais entre les deux jeunes hommes, plus rien ne sera jamais comme avant et les deux ne s’adressent plus la parole. Masson enchaîne ensuite son plus mauvais weekend de l’année à Lédenon : « Honnêtement, le seul weekend où je n’étais pas content de ma performance. Je sais que les mauvais weekends peuvent arriver parfois. C’est un circuit très particulier et je ne l’ai pas bien cerné », puis une manche compliquée à Monza où malgré une vitesse évidente, il se fait de nouveau percuter par un adversaire.

Le second tournant ? Au Paul-Ricard, où il renoue avec la pole et la victoire. Lors de la dernière séance de qualifications à Magny-Cours, il colle trois dixièmes à tout le monde, comme au début de saison... Comme si au fond, Lédenon et Monza n’étaient que des incidents de parcours, et que l’unique leader de la saison, c’était lui. Malgré un Macéo Capietto remonté à égalité avant la dernière manche, Esteban Masson a su se mettre en position favorable pour le titre grâce à un excellent dernier weekend. Lors de la dernière course, c’est lui qui menait la course et qui volait vers le titre. Et malgré l’imbroglio du dernier tour, le Français de 17 ans a finalement bien été sacré Champion de France de Formule 4 FIA et FFSA, avec six victoires mais surtout neuf poles en quatorze qualifications, qui montrent la domination de Masson cette année.


Le challenger : Macéo Capietto.

Le grand rival de la saison de Masson fût donc Macéo Capietto, d’un an et demi son cadet. La relation entre eux n’a cessé de se détériorer tout le long de la saison pour atteindre son apogée à l’ultime course. Mais ce serait si injuste de ne retenir que ça de la très brillante saison de Capietto, incontestablement l’une des révélations de l’année au niveau international en Formule 4. Après un début malchanceux à Nogaro (problème mécanique), il s’est très vite remobilisé pour enchaîner les podiums puis les victoires (Magny-Cours, Hungaroring, Lédenon puis Monza). Une progression constante lui permettant de faire la jonction avec Masson au championnat.

Le final entre les deux aura été extrêmement tendu déjà au Castellet puis à Magny-Cours, mais ces deux-là nous ont offert un spectacle incroyable tout le long de l’année. Alors oui, Capietto ne finit que troisième au championnat au final, mais il méritait très largement cette place de vice-champion. Il lui a peut-être manqué un peu d’expérience pour pouvoir l’emporter. Mais ne l’oublions pas, Macéo n’a que quinze ans. Et une très prometteuse carrière devant lui.


Les outsiders.

L’Australien Hugh Barter est un inespéré vice-champion de France de Formule 4. Grâce à tous les événements de fin de saison, il termine même à six petits points de Masson au classement FIA. Même s’il semblait en mesure de jouer le titre en début de saison au même titre que Masson ou Capietto, il a vécu un gros passage à vide en milieu de campagne. Cependant, sa fin de saison montre que lui aussi a beaucoup de talent à revendre.

Un poil derrière, les redoublants Daniël Ligier (4e) et Owen Tangavelou (5e) ont été de belles surprises. Après une première saison compliquée l’an dernier, le Franco-Néerlandais et le Franco-Vietnamien n’ont cessé d’enchaîner les podiums tout le long de la saison (10 pour Ligier, 5 pour Tangavelou). Une jolie rédemption même s’ils regretteront le fait de n’avoir pas pu empocher une première victoire.


Les futures pépites.

Ils ont commencé la saison en débarquant sur la pointe des pieds, du haut de leurs (seulement !) quatorze ans, mais ils ont fini l’année en enchaînant podiums et victoires et en tutoyant les sommets. Le Champion Junior, Alessandro Giusti (6e au général), a vécu une fin de saison absolument étincelante. Après un début de saison assez timide, on a pu observer chez le jeune Parisien une progression constante. D’abord en qualifications, puis dans un second temps en course. Une fois fêté son quinzième anniversaire (en Septembre), il a enflammé la FFSA F4 avec sa première pole position (à Monza), son premier podium lors d’une course standard sans grille inversée (au Castellet) puis un meeting final épique à Magny-Cours où il est monté sur les trois podiums avec une victoire, excusez du peu. Oui, sur cette fin de saison, Giusti était a minima au même niveau que Barter, voire Capietto.

Elliott Vayron est un cas un peu particulier. Il a rejoint la Formule 4 française en cours de saison et était donc inéligible pour marquer des points. Finaliste de FEED Racing cette année, le simracer de la R8G Esports a très rapidement montré pourquoi tant de gens croyaient en lui. Dès son deuxième weekend en Formule 4, à Monza, il fût absolument intouchable, sur la pluie comme sur le sec, dominant de la tête et des épaules les deux courses du weekend. Et même si sa fin de saison fût moins éblouissante, Vayron a tout de même décroché une victoire supplémentaire et deux quatrièmes places. Bref, Vayron et Giusti... Ca promet pour 2022 !


Des pilotes qui n’ont pas démérité.

Le Franco-Indonésien Gaël Julien (7e au général) a réalisé une très belle première saison. Parti seul de chez ses parents restés en Indonésie, son adaptation est visiblement réussie et à saluer. Soulignons aussi une belle régularité de sa part avec en point d’orgue son unique mais très large victoire à Lédenon. Chez les Juniors, le Suisse Dario Cabanelas (8e) finit vice-champion. Très proche de son rival Giusti en début de saison, il n’a pas su l’accompagner dans sa progression, notamment en fin d'année.


Les deux Juniors Enzo Géraci (9e) et Pierre-Alexandre Provost (11e) auront passé une grande partie de leur saison ensemble. Et on aura vu une belle progression de leur part en fin de saison, récompensée par des podiums lors des courses à grille inversée. Il sera intéressant de voir s’ils pourront continuer leur progression car les deux, malgré leur classement final assez lointain, ont montré de belles choses.

La saison fût assez compliquée pour le Réunionnais Noah Andy (10e), redoublant comme Ligier et Tangavelou. Malgré un podium à Magny-Cours en début d’année, il lui a manqué un peu de chance parfois, mais aussi peut-être un petit plus pour concurrencer les pilotes de devant. Enfin, la féminine du plateau Angélina Favario (13e) a vécu une saison extrêmement compliquée. La progression attendue n’a pas su venir. Si elle se battait avec Provost, voire Geraci en début d’année, ces deux-là ont progressé et Favario a fini la saison isolée en queue de peloton, même battue par des pilotes débutants qui découvraient la voiture lors du dernier weekend de la saison.


Quel avenir pour la promo 2021 ?

Un avenir très prometteur sans aucun doute. Sans nul doute, c’est l’une des promotions les plus talentueuses de ces dernières années. Par exemple en 2020, seuls Iwasa, Sato et Hadjar (à la rigueur Meguetounif aussi) sortaient du lot et semblaient destinés à un brillant avenir en sport auto et dans les catégories supérieures en monoplace.

L’étape suivante logique après la Formule 4, est la Formule Régionale Europe par Alpine (FRECA). Le management du champion Esteban Masson l’a bien compris, même si la FIA F3 n’était pas écartée au début. Il a ainsi participé à de nombreuses journées de tests d’après-saison en FRECA, avec FA Racing by MP, puis l’équipe tenante du titre R-ace GP et y a brillé en étant fréquemment l’un des tous meilleurs pilotes. Rien de signé pour le moment, mais il s’est clairement distingué.

Restons vers la FRECA, où Daniël Ligier et Owen Tangavelou ont également enchaîné les journées de tests pour la petite équipe G4 Racing. Contrairement à la saison de F4, c’est Tangavelou qui s’est le mieux accommodé de sa nouvelle voiture, évoluant souvent à la lisière du top 10, quand Ligier se montrait un peu plus en difficulté derrière.

Concernant Macéo Capietto, le jeune Français semblait se diriger vers la F4 italienne où il avait effectué plusieurs tests et déjà plusieurs courses. Cependant, les plans semblent avoir changé récemment et l’objectif est clairement la FRECA maintenant. Après avoir découvert la voiture lors de tests privés avec Prema, il a ensuite participé à des essais collectifs avec G4 Racing et s’est constamment invité dans le top 5, voire le top 3... Et ce face à des pilotes pourtant redoublants et/ou dans des équipes considérées comme plus expérimentées (Haverkort, Beganovic, VAR, Prema…).

Concernant le vice-champion Hugh Barter, l’avenir semble un peu plus flou. L’Australien a seulement fait deux-trois journées d’essais collectifs de F4 espagnole, avec MP Motorsport puis Campos Racing. L’intérêt de passer de la F4 France à la F4 Espagne ne saute pas vraiment aux yeux, étant donné que le niveau moyen de la formule de la FFSA est probablement supérieur à celui de son voisin ibérique.

Et évidemment, il y aura des redoublants l’an prochain, qui referont une nouvelle saison en FFSA F4. Alessandro Giusti et Elliott Vayron semblent parmi les mieux placés pour en découdre pour le titre. Gaël Julien a déjà annoncé son envie de rempiler dans le championnat. On retrouvera sûrement des pilotes invités en fin de saison 2021, comme Pablo Sarrazin (fils de Stéphane), Romain Andriolo ou Enzo Peugeot. D’autres pilotes aux profils aussi variés que ceux de Thomas Scibilia (3e de FEED Racing) ou d’Augustin Bernier (champion de France Junior de kart 2021 et frère de Victor) pourraient aussi venir garnir les rangs de la FFSA F4.


Bref, un très bel avenir attend tous ces pilotes. Et même si leur avenir ne se trouvera pas en monoplace pour certains, on a déjà vu de très belles reconversions notamment dans le championnat de France FFSA GT. Alors encore une fois, merci messieurs pour cette sublime saison. On a très hâte de connaître la suite de l’histoire, en F4, en FRECA ou ailleurs !


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