Débrief : Turquie 2021.
En 2020, l'Istambul Park faisait son grand retour au calendrier en tant que circuit intérimaire pour compléter la saison. Cette année, idem. Et comme l'an dernier, la pluie s'est invitée dans ce weekend. De quoi intensifier les différentes sessions, redistribuer quelques cartes, et nous offrir un weekend plein de suspens...
On va directement tuer celui qui concerne le vainqueur, puisque c'est le Finlandais Valtteri Bottas qui s'est imposé à l'issue d'un weekend très solide. Poleman (suite à la pénalité de Lewis Hamilton pour changement de composants moteurs), leader incontesté, au rythme rapide et constant, il n'aura commis aucune faute pour aller signer le meilleur tour en course et faire grimper son bilan comptable à 26 points. Son coéquipier n'était pas en mesure de jouer la victoire à cause de sa pénalité, Bottas devait donc répondre présent pour aider l'équipe dans sa quête du titre Constructeurs, mais aussi éviter à l'une des deux Red Bull de terminer trop haut, et d'empocher de gros points au détriment de Lewis Hamilton. Et il a répondu présent Bobo ! Plus globalement, les quatre pilotes des deux équipes de pointe ont répondu présents. Toujours côté Mercedes donc, Hamilton avait, sans sa pénalité, le rythme pour s'imposer. Parti 11e, il n'a pas eu trop de mal à remonter dans le top 5. Avec un pilotage dont lui seul a le secret, et une gestion tout aussi unique, il arrivait à placer sa monoplace sur le podium avant de devoir rentrer aux stands vu l'état de ses gommes. Cela ne s'est pas vu sur les écrans, mais les Intermédiaires de Sir Lewis Hamilton s'étaient transformés en des pneus complètement slicks, d'ailleurs très usés puisque Pirelli a rapporté de très grosses cloques sur la surface. Enfin bref, dans une petite cacophonie entre le Britannique et son équipe, ce sont les deux Red Bull qui en profitent. Max Verstappen termine juste derrière Bottas, quand Sergio Perez complète le podium. Pour le Hollandais, la course a été calme. Très calme. Il s'est contenté de suivre Bottas, sa voiture ne lui permettant pas de pouvoir attaquer le Finlandais. De son côté, le Mexicain s'est montré un poil plus agressif. D'une part en défense, face à Lewis Hamilton, qui permet d'ailleurs à Super Max de ressortir devant le Britannique après son arrêt. Puis ensuite, quand Perez s'est retrouvé 4e, derrière Leclerc, il n'a pas hésité à attaquer pour remonter et profiter de la perte de rythme du Monégasque. Une attaque bien placée, pour un résultat important.
Vous l'aurez donc peut-être compris, Charles Leclerc termine sa course au pied du podium. Une performance surprenante pour cette Ferrari que l'on ne voyait pourtant pas du tout à son aise sur le tracé turc. Mais que ce soit lui ou Carlos Sainz, la pluie, la piste, et les nouvelles spécificités de cette SF21 ont été autant de facteurs qui ont propulsé les Rouge sur le devant de la scène. Leclerc est d'ailleurs passé à un rien de terminer sur le podium, voire, si toutes les planètes s'étaient alignées, de remporter la course. De son côté, Carlos Sainz aura animé toute la première partie de l'épreuve, avec une remontée folle, lui permettant de terminer à la 8e position. Juste derrière Lando Norris, un peu plus en difficulté ce weekend, et bien devant Daniel Ricciardo, complètement absent... Eliminé en Q1, il sera resté scotché au fond du peloton pendant une bonne partie de l'épreuve. Un weekend à oublier pour l'écurie de Woking qui perd de précieux points au classement Constructeurs.
Derrière ce beau monde, on retrouve presque comme d'habitude Pierre Gasly, auteur d'une course discrète mais très sérieuse, qui lui permet de marquer encore de gros points. Puis, dans les autres pilotes du top 10, on a été un peu surpris... Bon, Lance Stroll pas tellement, puisque l'on sait qu'il aime la pluie, et que le tracé de l'Istambul Park lui réussit plutôt pas mal. Mais le voir se maintenir à une belle 9e place, est une belle performance. Mais la plus belle, et la plus osée selon moi, c'est celle d'Esteban Ocon qui lui permet de terminer 10e. Le Français aura profité que la course soit déclarée humide pour ne pas avoir l'obligation de s'arrêter, et compléter les 58 tours de course avec les mêmes pneus. Il est le seul à avoir été au bout de cette idée, et pour Alpine ça a payé ! Il y avait un très beau coup à jouer d'ailleurs pour Fernando Alonso, mais le premier virage ne lui aura pas fait de cadeau cette fois-ci...
Belle performance à la porte des points pour les deux Alfa Romeo qui, dans l'anonymat le plus complet, auront profité des conditions de course pour remonter du fond de la grille. Même s'il n'y a aucun point à la clé, c'est une très belle performance pour une équipe qui était facilement la dernière force à l'issue des Qualifications.
Enfin, il est intéressant de noter la propreté de cette course. Malgré des conditions très difficiles, et beaucoup de batailles, tous les pilotes auront été propres. Il y aura eu quelques légers contacts, mais pas le moindre morceau de carbone arraché, et pas un seul abandon. C'est là que l'on voit que l'on a 20 des meilleurs pilotes au monde.
Qui a le plus perdu ?
Fernando Alonso. Avec des Qualifications de très haut rang, l'Espagnol avait de quoi nous vendre du rêve. Une bonne position pour le départ, un gros rythme, une aisance assez développée sur une piste qu'il connaît très bien, le tout dans une voiture qui se comportait étonnamment très bien de son côté du garage. Mais tous les espoirs de Nando furent balayés dès le premier virage, quand Pierre Gasly le percute et le fait repartir très loin dans le peloton. Alonso commettra d'ailleurs une erreur dans la foulée, en allant percuter Mick Schumacher. Entre une pénalité de 5 secondes et un rythme qui s'est effondré, les très gros points espérés par Alpine sont partis très loin et très vite...
Qui a le plus gagné ?
Ferrari. McLaren semblait avoir fait le trou après ses récentes très belles performances, et surtout, son doublé à Monza. Mais ce weekend nous a encore une fois prouvé qu'il ne faut jamais rien prendre pour acquis en Formule 1, surtout pas en 2021 ! Avec ce gros weekend de Ferrari, l'écurie basée à Maranello revient à huit petites longueurs de celle de Woking. Les prochains tracés devraient, vraisemblablement être typés pour la McLaren plutôt que pour la Ferrari, mais entre Sotchi et Istanbul, on est plus à l'abri de rien ! Ce sont au final de gros points marqué, qui font beaucoup de bien sur le plan comptable, et qui peuvent permettre aux Rouge de rêver de cette troisième place au championnat des Constructeurs.
En bref.
+ L'Istambul Park. Qu'il est beau et intéressant ce tracé. On en veut encore !
+ Les quatre hommes de tête qui répondent présents, avec un Valtteri Bottas victorieux.
+ Un weekend stratégique, spectaculaire, propre, en bref, un superbe weekend !
– Fernando Alonso qui avait une opportunité en or, mais qui a été coupé dans son élan.
– Les quelques erreurs de pilotage en Qualifications et en Course, à cause de la pluie.
– Vettel qui tente le pari des pneus tendres, et qui se plante complètement.
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