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  • T.L.

Le Bilan : Formule 1 2022.


FORMULA.
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Si 2021 était sûrement la saison la plus éprouvante et la plus spectaculaire qui nous ait été donnée de voir, 2022 fut une saison bien plus calme et prévisible. Mais elle n'a pas été pour autant une saison chiante et sans intérêt, puisque même si la domination du Champion est indiscutable, elle n'était pas absolue chaque weekend, et la concurrence autour de lui était dans le même univers. Grâce à une nouvelle réglementation, le field s'est grandement rapproché, les voitures peuvent se suivre, et les pneus se dégradent moins. Une grande réussite pour la FIA, qui ne devrait être que le début d'une multiplication du spectacle sans artifices.



Les champions.

Inévitablement, cette année, les champions se sont Red Bull et Max Verstappen. Le duo est peut-être au sommet de son art, avec une collaboration qui n'est pas sans rappeler des ententes Schumacher/Ferrari, ou Hamilton/Mercedes. C'est simple, même si chaque weekend la lutte pour la victoire était réelle, à la fin, c'est toujours Super Max qui l'emportait... Enfin ça l'a en tout cas été à 15 reprises, faisant du Hollandais le nouveau recordman du nombre de victoires en une saison. Avec 9 poles positions, 20 tops 10, et 5 meilleurs tours, c'est tout simplement le meilleur bilan de la saison sur tous les plans, et de très loin.


Très loin devant son coéquipier qui termine à 149 unités. Alors difficile de blâmer Sergio Pérez pour le résultat, tant Verstappen était sur sa planète, mais la comparaison fait tout de même mal pour le Mexicain. Un rythme de course nettement inférieur, des erreurs bien plus fréquentes, et surtout, une P2 au classement général qui lui échappe alors que sur la moitié de la saison, la Red Bull était bien supérieure aux Ferraris. Bon, ces positions ne sont qu'anecdotiques puisqu'on ne se souviendra que du champion et de ses records, mais elles sont tout de même révélatrice d'une saison en dents de scie pour Checo, bien qu'il réalise ici son meilleur bilan en carrière. Le regard est maintenant braqué vers 2023, où les choses pourraient bien se passer différemment...



Les challengers.

Au début de la saison, on pensait les ranger dans la catégorie du dessus. Un doublé à Bahreïn, rapidement 50 points d'avance sur la concurrence, Charles Leclerc et Ferrari s'avançaient en 2022 comme les grands favoris, permettant enfin à la Scuderia de renouer avec la victoire. Mais encore et toujours, il manque quelque chose à Ferrari... Cette année, c'était du développement, de la stratégie, et il faut l'avouer, de la réussite.


Charles Leclerc réalise tout de même une excellente saison en terminant vice-champion, et en signant 8 poles positions pour 3 victoires. Mais cette saison est aussi bourrée d'erreurs de pilotage, comme malheureusement c'est trop souvent le cas avec le Monégasque. Idem pour son coéquipier, Carlos Sainz, qui qui termine P5 au général avec 2 poles pour une victoire. Un bilan bien plus moyen pour l'Espagnol, mais là aussi on retrouve des erreurs qui coûtent cher. Beaucoup plus de ce côté du garage d'ailleurs.


Mais le cas Ferrari était plus complexe. Bien plus complexe même. Une équipe en progression constante qui nous donne l'impression de stagner, voire de régresser... Des erreurs de stratégie bêtes, des arrêts aux stands ridicules, des fautes d'inattention impardonnables en Formule 1, et un management bien trop doux. Tous ces points sont, à mon avis, la cause du non-sacre du Cheval Cabré. C'est en tout cas ce qu'en a pensé la direction Ferrari, qui a décidé de remplacer Binotto par Vasseur. Un chantier important attend le nouveau Team Principal français, et il pourrait bien être le seul avec les épaules pour le mener à bien...



Plus loin au début de la saison, très loin même, Mercedes s'est assez nettement retrouvée deuxième meilleure force du plateau en fin de saison. Un travail monumental abattu par l'écurie allemande et par Lewis Hamilton qui a largement sacrifié la première moitié de sa saison pour identifier les problèmes de cette voiture, et y trouver des solutions. Un début de campagne laboratoire qui explique donc sa P6 au classement général, et, pour la première fois depuis son arrivée dans la discipline, une absence de victoire. Malgré tout, cela reste une saison excellente, une saison de véritable champion qui s'est mis au service de son équipe, le tout après un final 2021 qui aurait largement pu le décourager.


C'est George Russell qui a été le premier à bénéficier de tout le travail abattu par le septuple Champion du Monde. Bilan pour lui : 20 top 10 (le seul à atteindre Verstappen), et une pole position pour une victoire. Sans compter sa régularité monstre qui lui a permis de terminer quasi systématiquement dans le top 5. Une saison très solide, très intéressante et très encourageante pour le Britannique qui confirme d'ores-et-déjà que les espoirs placés en lui ne sont pas vains. Avec une voiture 2023 qui devrait être plus compétitive d'entrée de jeu, il faudra se méfier des Flèches d'Argent, et de son duo de pilotes au service du Roi...



Les autres.

Cette année, le meilleur des autres s'appelle Lando Norris. Un meilleur des autres convaincant, toujours dans les bons coups, avec 17 entrées dans le top 10 et le seul podium hors top team de la saison. Pourtant, à l'instar de Mercedes, McLaren partait de loin ! Une voiture ratée, difficile à comprendre, qui réagissait parfois idéalement et qui parfois était un véritable bateau. Toujours est-il que le travail abattu par Norris et son équipe pour sortir la tête de l'eau est remarquable, et que cette P7 au général est loin d'être volée.


Ce qui enterre d'autant plus Daniel Ricciardo qui ne cesse de sombrer. Classé P11 en fin de saison, avec seulement 7 petites entrées dans les points (contre 17 pour Norris...), il était temps que ça s'arrête pour l'Australien. Cette philosophie de voiture n'est tout simplement pas adaptée à son pilotage, et il n'aura jamais réussi non plus à rentrer dans le moule McLaren. C'est dommage et terriblement décevant pour un pilote qui est loin d'être une tanche, au contraire, et qui avait avec McLaren l'opportunité de construire un véritable projet. Malheureusement c'est tout l'inverse qui s'est produit, et l'Australien quitte la Formule 1 sur une note particulièrement salée...



Si McLaren s'est illustré avec Norris, c'est Alpine qui a le mieux travaillé en équipe dans le reste du peloton. Respectivement P8 et P9, Esteban Ocon et Fernando Alonso concluent ici une bonne saison pour Alpine qui a bien pris le tournant 2022. Alors tout n'était pas parfait, notamment du côté des stratégies, où il y aura encore beaucoup de travail à faire, mais cela reste un bilan très satisfaisant avec deux pilotes très solides.


Esteban Ocon est sans doutes sur la meilleure saison de sa carrière, face à un coéquipier que tout le monde annonçait au-dessus. Il a su démontrer son talent et son intelligence, et confirmer au moins à son écurie qu'il est un bon pilier central pour tenter de bâtir un projet. Un pilier bien plus stable que la tornade Fernando Alonso, qui ne cesse de répéter, en boucle, le même schéma. On le pensait changé chez Alpine, il n'en était rien. Malgré un pilotage fabuleux et des coups d'éclat à la hauteur de son talent, Alonso reste le pilote vicieux et imbu médiatiquement qui n'hésite pas à plomber son équipe à la première occasion. Cette année, la faute principalement à une mécanique défectueuse (c'est assez légitime pour le coup), et à des incidents avec son coéquipier et d'autres pilotes, où il n'est selon lui qu'une simple victime (là, il y a plus débat...). En bref, l'Espagnol quitte le navire pour rejoindre Aston Martin, et pour sûrement secouer une nouvelle équipe, encore...



Aston Martin, parlons-en justement ! Là on sort un peu des bilan élogieux et des titres honorifiques, mais sans tout jeter pour autant. Car comme les équipes citées au-dessus, le travail fourni par l'équipe est très bon. Une voiture qui, en début d'année, semblait ratée, et qui s'est avérée en fin de saison être une candidate régulière pour les petits points. Notamment grâce à Sebastian Vettel qui réalisait ici sa dernière saison dans l'élite. Un départ la tête haute avec une saison très solide bien que dans l'ombre à cause du manque d'or autour de son cou. Mais ça n'enlève en rien tout le mérite du quadruple Champion du Monde, avec 10 arrivées dans le top 10, le meilleur bilan dans la seconde moitié du tableau.


Pour son coéquipier le bilan est un peu plus mitigé. Autant parfois il démontrait qu'il n'est pas un mauvais pilote, autant par moments il nous rappelait que les finances de papa sont une des raisons de son maintien en Formule 1. Une saison compliquée pour Lance Stroll donc, qui sera associé à un Fernando Alonso redoutable pour 2023. Si cette campagne 2022 aurait dû, selon moi, être sa dernière, il se pourrait bien que les espoirs ne durent pas bien plus s'il se fait écraser par l'Espagnol en 2023. Et en un sens c'est dommage parce qu'il a démontré être un bon pilote, et que son parcours en Juniors est loin d'être ridicule. Mais je pense simplement qu'il n'a pas le niveau de régulièrement performer en Formule 1, et que c'est trop juste...



Tout l'inverse de Guanyu Zhou chez Alfa Romeo qui, bien qu'arrivé grâce à une grosse mallette pleine de billets, à démontrer être un pilote travailleur et appliqué. Alors oui, le bilan comptable fait mal face à Valtteri Bottas, puisque le Chinois est P18 quand le Finlandais est P10. Mais il faut regarder plus loin que ça...


En début de saison, la voiture est très bien née, et est l'une des grandes surprises des premières manches. Bottas, à l'aise, capitalise très vite et marque de gros points. Puis la voiture stagne quand les autres autour progressent, et elle n'est plus en mesure de se hisser dans les points. Et c'est à ce moment-là que Zhou passe devant son coéquipier, aussi bien en Qualifications qu'en rythme de course. Sans compter les abandons douloureux qui privent de gros points le rookie. Globalement, cette saison Alfa Romeo est intéressante, avec un Zhou très convaincant et un Bottas au rendez-vous quand il le pouvait, bien que décevant par la suite.



Même constat pour Haas qui était à la fête en début de saison et qui a très vite arrêté son développement. Kévin Magnussen aura su saisir toutes les opportunités, à n'importe quel moment de la saison, en témoigne sa pole position extraordinaire au Brésil, quand Mick Schumacher était dans l'ombre. Un manque de lumière qui coûte d'ailleurs sa tête au pilote allemand, remercié par l'écurie américaine. Un renvoi injustifié selon moi, mais qui est plus la cause d'une forte mésentente en interne plutôt que d'un bilan sportif insuffisant. Cela reste un bilan correct pour deux bons pilotes, bien évidemment à des phases différentes de leurs carrières, et avec des armes et un bagage différent, ce qui explique l'écart, mais ce n'est pas une saison à jeter intrinsèquement. C'est l'ensemble de la structure Haas qui, en revanche, devrait se remettre en question...



Idem pour AlphaTauri qui sort d'une saison terriblement pénible. Un Yuki Tsunoda absolument transparent, dans les points à 4 petites reprises seulement. C'est guère moins bien que son coéquipier, Pierre Gasly, dans les points lors de 6 courses. Outre une voiture ratée et un développement nul, l'équipe a été en proie à de nombreux problèmes techniques, notamment avec ses freins. Une plaie qui aura très fortement énervé Pierre Gasly qui, comme depuis deux ou trois ans, est en mesure d'extraire plus de résultats de sa monoplace qu'elle n'a de potentiel. Mais cette année ça n'a juste pas fonctionné... Ca a d'ailleurs précipité son départ du côté de chez Alpine. Reste à voir ce que le concept 2023 sera capable de donner, et si l'arrivée de Nyck de Vries sera bénéfique, ou non...



Enfin, pour terminer, on va parler de Williams. Logiquement dernière, l'écurie n'arrive décidément pas à redécoller. Si l'on n'avait pas d'attente en Nicholas Latifi, qui a confirmé ce positionnement en obtenant le pire bilan de l'année, on n'en avait pas beaucoup plus en Alexander Albon. Pourtant, ce dernier nous aura surpris ! Trois arrivées dans les points, quelques coups d'éclat, en course et en Qualifications, et un bilan très solide bien que mathématiquement cela ne ressorte pas. J'ai peur que malgré tout, l'équipe n'ait personne pour véritablement développer une voiture, Albon étant encore jeune et Logan Sargeant (qui remplacera donc Latifi) étant un rookie. Avec en plus de cela le départ de Jost Capito et de François-Xavier Demaison, l'avion Williams n'est pas près de redécoller...



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Finalement, que faut-il retenir de cette saison ? On va se concentrer sur le positif, et se dire qu'une lutte à trois équipes est très fortement envisageable pour l'avenir. En 2022, on aura vu l'Histoire s'écrire, avec une domination sans partage sur le plan comptable, mais loin d'être barbante en course. Et puis un field resserré, des weekends où l'on ne savait pas trop à quoi s'attendre, le tout grâce à une philosophie aérodynamique totalement réussie. Si cette saison 2022 fut bonne, elle nous laisse avec de grands espoirs pour l'avenir, avec un vivier de jeunes pilotes important, et des pilotes déjà en place au sommet de leur art. Logiquement, 2023 et la suite devrait être encore meilleure, et on aura plaisir à suivre ça, ici, ou ailleurs...!


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