Le Bilan : F1 Esports 2022.

FORMULA.

La sixième édition des F1Esports touchait à son terme la semaine dernière après une lutte féroce pour le titre entre cinq pilotes. C’est un nouveau champion qui fut sacré en la personne de Lucas Blakeley après trois dernières courses de haute volée ! Retour sur ce dernier Event et bilan de cette saison 2022 particulièrement mouvementée...

Les champions.

Après une formidable saison 2021 où il s’est révélé, Lucas Blakeley a confirmé les attentes de la meilleure des manières avec le titre de champion pilotes. L’émotion de l’Écossais lorsque le drapeau à damiers tombait à Yas Marina témoigne de l’incroyable dévouement de Blakeley pour cette compétition, et l’accolade avec son coéquipier Bardia Broumand, qui était aussi dans la course au titre au début de la dernière semaine, témoigne du succès à tous les égards de la saison de Mclaren Shadow Esports.

Avec 2 poles positions, 4 victoires, et 12 courses sur 12 dans les points (son pire résultat cette saison fut une 7e position), Blakeley résiste à Rasmussen et Ronhaar notamment pour aller chercher son premier titre mondial et le premier titre constructeur pour McLaren. Le rôle de Bari Broumand dans ce succès n’est pas non plus à négliger. L’Iranien de 19 ans termine cette saison à une très solide 4e place avec 6 podiums et une énorme constance. Il confirme les excellentes dispositions qu’il avait montrées en 2021 dans cette même structure.

Les challengers.

Décidément pour Red Bull Esports, les saisons se suivent et semblent se ressembler. La structure autrichienne s’est à nouveau inclinée face à une écurie menée par Veloce cette saison, comme en 2021. Malgré une nouvelle énorme saison de Frederik Rasmussen, qu’il considère pourtant comme « la pire de sa carrière », aucun titre ne viendra remplir les armoires du côté de Milton Keynes. Pourtant, le Danois a encore prouvé son incroyable constance, en terminant 11 fois sur 12 dans les points avec une dernière semaine de haute volée: 3 podiums dont une victoire à Yas Marina. Rasmussen échoue à 8 points du champion Blakeley. Sa douzième place au Mexique, alors qu’il partait en pole position est un point tellement majeur dans la course au titre pilotes. Côté constructeurs, Red Bull a souffert de la méforme de Marcel Keifer, auteur d’une saison très décevante. Ayant pris part à toutes les courses, Kiefer ne glane que 36 unités cette saison, contre 173 pour Ramsussen...

La surprise de la saison, elle est là. Un peu à l’image de la saison 2021 d’Aston Martin, l’équipe Haas F1 Esports, portée par un pilote, termine la meilleure saison de son histoire. Plus encore, sur la seule saison 2022, les 177 points de la structure franco-américaine représentent plus du double de l’entièreté des points marqués par la structure entre 2018 et 2021 ! Le rookie Thomas Ronhaar, vainqueur des F1 Esports Pro Exhibition 2022, termine logiquement meilleur rookie de la saison et 3e du championnat 2022 avec 2 victoires, 7 podiums et 4 pole positions. Le Neerlandais de 16 ans aura époustouflé les suiveurs par sa pointe de vitesse, notamment sur un tour ou encore en contre-la-montre. Cependant, à l’image de Blakeley la saison dernière, Ronhaar fut bien esseulé cette saison. Ses coéquipiers Matthijs van Erven et Piotr Stachulec ne marquent que 12 points quand Ronhaar en plante 165. Dans la lutte face au duo McLaren, l’absence d’une voiture aux avant-postes fut particulièrement handicapante. On a déjà hâte de voir la suite pour la structure R8G Esports de Romain Grosjean qui devra désormais trouver un second pilote pour épauler Ronhaar et espérer jouer les deux titres en 2023.

Les autres.

Après une saison 2021 de très haute volée, avec les titres de champion pilote et constructeur à la clé, Mercedes AMG Esports doit se résoudre à rendre ses couronnes. La faute dans un premier temps à une saison particulièrement décevante de Dani Moreno. L’Espagnol ne fut pas en mesure de s’adapter à la nouvelle physique du jeu et ne prit part qu’à la première moitié de la saison. Le 3e pilote, le rookie Jake Benham, 16 ans, ne put faire mieux que 4 points en seconde partie de saison, rendant la tâche très difficile pour l’obtention du titre constructeurs. Du côté du championnat pilotes, Jarno Opmeer fut un prétendant au titre tout au long de la saison, mais le champion n'était finalement pas en mesure de bien négocier la dernière semaine de course et un abandon dès la 10e course du championnat au Japon mit fin à ses chances de titre.

Alfa Romeo a profité du renforcement de la tentaculaire structure Veloce qui possède désormais trois écuries (Alfa Romeo, Mclaren et Mercedes), pour proposer une équipe plus compétitive cette saison. La structure de Hinwill remplace ainsi Simon Weigang, Filip Presjnader et Thijmen Schutte par Dani Bereznay, Nicolas Longuet, et Tomek Poradzisz. L’équipe termine cette saison au 5e rang avec 120 points, et une victoire de Longuet au Brésil pour finir la saison sur une bonne note. Le Français a pris part à la totalité des courses cette saison mais s’est retrouvé plus en retrait que l’an passé et n’a jamais vraiment pu prendre part à la course au titre. Daniel Bereznay eut quelques coups d’éclat au cours de ses 8 courses cette saison mais ne termine la saison qu’au 12e rang. Enfin, le rookie Poradzisz, 16 ans était très attendu en début de saison, mais le Polonais, certainement pris par la pression et la compétitivité du championnat, n’est pas parvenu à se mettre en valeur et finit la saison qu’avec un point. À voir donc la saison prochaine.

Avec un line-up assez stable, la saison d’Alpha Tauri est une réussite, avec une solide 6e place au championnat et 39 points marqués de plus. Si Sebastian Job a confirmé qu’il était un pilote compétitif même sur les jeux F1, la structure italienne a surtout trouvé en Josh Idowu un pilote solide pouvant marquer régulièrement des points. Après une première saison d‘apprentissage chez McLaren, Idowu a pu prendre part à plus de courses cette saison et s’est à chaque fois montré très à son avantage. Le Gallois de 19 ans s’est ainsi offert trois podiums, une pole position au Brésil ainsi que 5 arrivées dans les points en 8 courses, finissant meilleur marqueur de son équipe (7e avec 62 points). Le vétéran Joni Tormala, avec un petit point, ne fut de son côté pas vraiment à son avantage cette saison et semble être sur une pente descendante.

Une saison à nouveau décevante pour la Scuderia Ferrari Esports. Depuis son arrivée en 2019 et malgré un duo qui promettait, les hommes de Maranello ne sont jamais parvenus à sortir du milieu de tableau. Cette année encore, Brendon Leigh et David Tonizza, accompagnés de Fabrizio Donoso, terminent l’exercice 2022 à une décevante 7e place au championnat constructeurs. C’est encore moins bien que la saison passée. Depuis son titre, Tonizza est méconnaissable et Brendon Leigh, malgré quelques fulgurances, n’est jamais parvenu à retrouver son niveau de 2017 et 2018. Malgré un nouveau cadre, Fabirizio Donoso est de son côté toujours en difficulté en termes de performances. Leigh finit ainsi la saison au 8e rang du classement pilotes, Tonizza n’est que 14e avec 16 points en 6 courses tandis que Donoso, avec plus de courses que Tonizza, termine la saison au 15e rang avec 14 points. On doute que Ferrari, attaché à son identité italienne, mette de côté Tonizza. Pourtant, un duo qui serait plus en adéquation avec les performances actuelles et non pas des « gloires passées » semblerait plus pertinent la saison prochaine pour que le cheval cabré monte un palier qu’il n’est pas en mesure d’atteindre depuis maintenant 5 ans.

Après une saison 2021 exceptionnelle grâce à l’énorme saison de Lucas Blakeley, Aston Martin est rentré dans le rang de manière assez logique. Avec Simon Weigang comme leader d’équipe, John Evans, pilote rookie et Manuel Biancollila qui, en 3 saisons, n’a marqué que 12 points, les attentes étaient assez faibles. Les résultats en piste ont conforté ces attentes malgré une première partie de saison intéressante de Simon Weigang qui a marqué l’intégralité des points de l’équipe cette saison sur les 5 premières courses. Cependant, l’Allemand n’a clairement jamais été en mesure de prendre le rôle de leader que possédait Lucas Blakeley et Aston Martin devra trouver un vrai leader en termes de performance pour sortir de ce marasme.

La version new-look d’Alpine Esports fut très compliquée, de manière plutôt attendue. Avec un effectif rajeuni suite à l’apport en milieu de saison du jeune Luke Smith, 16 ans, en provenance de l’académie, Patrik Sipos et Filip Presjnader n’auront pu rivaliser avec la saison précédente. Pire encore, cette saison est le pire résultat pour la structure depuis l’arrivée des structures esports en 2018. Après le départ de Nicolas Longuet et Fabrizio Donoso, l’objectif de performances à moyen terme en incorporant des pilotes à potentiel explique de manière assez simple cette brusque chute des performances. On attendra de voir la saison prochaine les progressions des pilotes de la structure française menée par la Race Clutch pour juger de la nouvelle vision mise en place cette saison. La saison de Patrik Sipos, à son avantage la saison dernière, fut plus compliquée. Le Hongrois doit s’habituer avec son nouveau statut de leader, l’avenir nous dira si le costume n’est pas trop grand pour le hongrois.

Malgré un projet esportif particulièrement solide sur plusieurs plateformes, Williams Esports termine cette saison au dernier rang du championnat, ponctuant une longue dégringolade depuis la saison 2018. Les hommes de Grove ne sont pas parvenus à performer sur cette nouvelle formule. Une déception mesurée tant Williams semble s’obstiner autour du projet Alvaro Carreton qui après 5 saisons en championnat, semble clairement montrer ses limites. L’Espagnol termine cette année à une très anonyme 19e place au championnat en ayant pris part à toutes les courses. Dans une structure très espagnole, Carreton semblait pourtant être mis dans les meilleures dispositions après une saison 2018 prometteuse, terminée au 9e rang. Cette stagnation entre 2018 et 2020 puis une claire régression à partir de 2021 doit pousser la structure à faire des changements en profondeur dans sa dimension F1 pour performer autant qu’ils le font sur des simulations comme iRacing ou Rfactor. Daniele Haddad et Cshanaka Clay, en provenance d’Aston Martin, n’ont de leur côté récolté que 3 points à eux deux.

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En bref, cette saison nous a offert du spectacle et des surprises, comme l'Esports nous y a habitué avec le temps. Il sera intéressant de voir, à l'avenir, les réflexions des différentes structures pour mener à bien leurs projets. Entre des têtes d'affiche qui doivent se maintenir au niveau, des gloires du passé qui ont soif de revanche, et des jeunes loups aux dents très longues, l'avenir s'annonce animé sur les serveurs de Codemasters, ou d'ailleurs... Et nous, on suivra ça, ici, ou ailleurs...