Débrief : Styrie 2021.
La pluie qui était attendue ne vint jamais. Malgré cette petite déception, le spectacle était au rendez-vous de ce weekend de course autrichien. Avec des voitures ultra proches, grâce à un circuit très court, ce qui nous a offert des Qualifications très disputées, et avec de la bagarre à tous les niveaux dans le peloton, il est évident que l'on va attendre avec impatience le retour du Red Bull Ring dès ce weekend, pour le Grand-Prix d'Autriche.
Devant, comme je m'y attendais, ce sont les Red Bull et plus précisément Max Verstappen qui ont dominé. La bagarre était peut-être la moins intéressante du peloton, et entre les deux prétendants au titre, elle était peut-être la moins serrée. En effet, du début du weekend jusqu'à l'arrivée du Grand-Prix, rien ne semblait pouvoir venir perturber le Hollandais. Ni un Lewis Hamilton et une Mercedes en retrait, ni des freins récalcitrants, ni des pneus usés. Une masterclass de Mad Max, qui reprend encore un peu d'avance au classement, et qui permet à son équipe de faire de même. Malgré ce retard sur le pilote de tête, Mercedes complète le podium grâce à ses deux pilotes, auteurs de courses solides et au maximum de la capacité de leurs monoplaces respectives. Valtteri Bottas parvient à redorer son blason, avec une meilleure qualification que son coéquipier, puis avec une belle remontée de la 5e place à la 3e. Oui, pour Bottas c'est une remontée. Blague à part, c'est un très bon weekend, dans la mesure où la voiture ne pouvait pas délivrer mieux, et où Verstappen était intouchable. Les Allemands auront réussi à surpasser Sergio Pérez, lui aussi auteur d'un bon weekend, puisque relativement en retrait de son coéquipier. Finalement, devant, tout était très bien.
Juste derrière par contre, il y a eu, comme on s'en doutait, du très bon, et du moins bon. Mais on ne s'attendait pas à ces résultats.. Bon, Lando Norris assoit encore un peu plus son statut de véritable « meilleur des autres », en se qualifiant 5e, en partant donc 4e à la suite d'une pénalité de Bottas pour un travers dans la voie des stands, et parvient pendant un temps à tenir tête au quatuor infernal de tête. Bon, les choses reviennent à la normale, et Norris réussit tout de même à rester dans cette position de leader du second groupe. Juste derrière, assez étonnamment, on retrouve les deux Ferrari. En fait, jusqu'à la mi-course environ, le weekend des Italiens était celui que l'on attendait : une séance de qualification difficile mais correcte (P7 et P13), et un début de course délicat sur les gommes. Cela s'est même compliqué pour Charles Leclerc, qui a dû changer son aileron avant dès le premier tour après un petit contact aux lourdes conséquences avec Gasly. Mais arrivé la mi-course, Carlos Sainz se place derrière Norris, et la flèche Charles Leclerc remonte tout le peloton pour se blottir derrière son coéquipier. Une superbe performance, qui laisse espérer de belles choses pour ce weekend. Au contraire de Daniel Ricciardo, plus en difficulté que jamais avec sa voiture.. Surclassé par Norris en Qualifications, il subit une perte de puissance en course, avant de perdre du rythme dans son pilotage. Il termine à une lointaine et douloureuse 13e place..
Les dernières places pour les points ont été très disputées. En fait, pendant la quasi-totalité de la course, un train d'une dizaine de voitures était visible, de la 7e/8e place, jusqu'à la 15e/16e place. A la fin, ce sont Stroll, Alonso et Tsunoda qui parviennent à s'emparer des points restants. Un trio d'équipe aux performances bien différentes tout au long du weekend. Encore une fois, Aston Martin a démontré tout son talent dans l'exploitation de sa voiture. Même si Sebastian Vettel ne rentre pas dans les points, encore une fois une voiture verte se hisse dans le Top 10 quand ils n'y semblent pas invités. Fernando Alonso lui aussi nous balance à la figure sa grinta si caractéristique, en surclassant un Ocon en difficulté, frustré, pour placer son Alpine dans les points. Enfin, Yuki Tsunoda limite la casse pour Alpha Tauri, avec un Pierre Gasly encore une fois très fort, mais dont l'accrochage de début de course lui demandera d'abandonner.. Et pour une fois, à ce « petit » groupe, on peut ajouter Alfa Romeo qui, bien qu'en retrait globalement, a réussi une course solide, notamment grâce à Kimi Räikkönen, qui termine P11.
Pour finir avec ce petit tour d'horizon, je suis obligé d'aborder rapidement le cas Williams et George Russell, impérial en Qualifications et en course, mais dont la bonne dynamique a été stoppée par un problème mécanique.. Il se battait pour la 7e place, et il était plus que jamais dans le rythme pour décrocher de gros points..
Qui a le plus perdu ?
George Russell. Ce garçon n'aura donc jamais de réussite. Depuis son arrivée chez Williams, la voiture n'est rentrée qu'une fois dans les points, grâce à Robert Kubica, en 2019. Pourtant, ce n'est pas comme si le Britannique n'avait pas été en position de placer sa monoplace dans le Top 10 ! On peut ne serait-ce qu'évoquer Imola 2020 et Imola 2021, où il commet deux erreurs qui lui coutent de très beaux résultats. Même chez Mercedes, avec la voiture la plus dominante du plateau, et un rythme stratosphérique, des soucis viennent l'empêcher de remporter une course qui lui était promise et dont il aurait nettement mérité la victoire. Ce weekend, depuis la première fois depuis son arrivée en Formule 1, il pouvait rentrer dans les points, à la régulière, avec sa Williams. Mais un problème mécanique est venu tout gâcher, alors qu'il était sur une autre planète.. Ce fut si frustrant.. Il y en aura sûrement d'autres, mais ça commence à faire beaucoup..
Qui a le plus gagné ?
Ferrari. Réussir à placer ses deux monoplaces aux 6e et 7e rangs quand l'objectif initial est de terminer dans les points, c'est ce qu'on appelle une belle performance ! Que ce soit dans la régularité de Carlos Sainz, ou dans l'agressivité de Charles Leclerc, les Rouges auront impressionné. On peut tout de même souligner comme petit point noir l'accrochage de début de course, qui coûte sûrement un meilleur résultat au Monégasque et donc à Maranello, mais Mattia Binotto et ses hommes peuvent être ravis de leur weekend ! Reste à savoir s'ils pourront réitérer la performance pour le Grand-Prix d'Autriche.
En bref.
+ Un Red Bull Ring qui ne déçoit clairement pas !
+ La proximité entre toutes les voitures, tout au long du weekend et des séances.
+ Le rythme fou de George Russell ; presque qualifié en Q3, et très rapide en course ...
-- ... mais freiné et poussé à l'abandon par des soucis de fiabilité.
-- Nos Français aux abonnés absents au moment de compter les points.
-- Les limites de pistes, un casse-tête pendant les différentes séances..
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