Débrief Juniors : FIA F2, FRECA.
Pas moins de cinq courses pour nos Juniors ce weekend, dont la majorité aura été animée ! À défaut de voir des dépassements réguliers, on a vu quelques manœuvres audacieuses, et quelques morceau de carbone voler. Un weekend typique à Monaco me direz-vous..
FIA F2.
Après une première manche sur un tracé très large, très rapide, où les dépassements sont rois, le contraste était immense pour les 20 pilotes de la grille de F2. Un circuit révélateur de talent, qui aura poussé notre Théo Pourchaire national sur le devant de la scène.
Quel weekend de rêve pour lui, après une première manche très frustrante à Bahreïn. Une pole position obtenue avec la manière, qui en a même surpris Sébastien Philippe, directeur général d'ART. Le reste du weekend n'est que maîtrise et calme pour le Provençal, qui gagnera trois places à chaque course. Parti 10e en Course 1, avec le système de grille inversée, il remonte au 7e rang. Il termine la Course 2 à la 4e position, et le point d'orgue de son weekend arrive Samedi soir, lors de la course longue, qu'il dominera nettement. Il remporte une course à Monaco, et en profite pour devenir le plus jeune poleman de l'entité F2 (F2, GP2, F3000), et le plus jeune vainqueur également. Une victoire toute particulière, puisqu'elle intervient deux ans après celle d'Anthoine Hubert, dernier vainqueur français à Monaco.
En qualification, juste derrière Théo, on retrouve Robert Schwartzman. Ah ! Enfin ! Il peut revenir dans la course au titre et... non. Seulement quelques mètres après le départ de la Course 1, c'est dans le rail du Casino que termine le Russe. Il s'élance donc très loin en Course 2, et n'arrache que le point de la 10e place. Rédemption en Course 3 ? C'était sans compter un arrêt aux stands raté qui le positionne en 4e position. Le titre impératif pour le Russe s'éloigne de plus en plus...
Contrairement à Guanyu Zhou, qui reste en tête après un très bon weekend monégasque. Vainqueur de la Course 1, il est obligé de retarder son arrêt très tard lors de la Course 3, à cause d'un enchaînement de VSC sur sa période d'arrêt. Il termine tout de même 5e, de quoi assurer de très bons points, et maintenir une longueur d'avance sur ses poursuivants, dont Oscar Piastri, lui aussi auteur d'un weekend très réussit. Il n'aura pas gagné la moindre course, mais il se sera positionné deux fois P2, et une fois P8. L'Australien semble très en forme en ce début de saison, et on a déjà hâte de le voir à Bakou.
-- Le manque de dépassements, même si on s'en doutait.été épargné, surtout pas en Course 3, avec trois VSC les unes sur les autres, toutes les trois pour des incidents à la Rascasse. Armstrong, Vips et Ticktum sont les victimes, respectivement d'une grosse sortie, d'un câlin avec les Tecpsro, et d'une suspension endommagée. Une VSC très présente en principauté, que certains auraient préféré voir transformée en Safety Car, pour par exemple recoller au peloton... Hein Deledda ? Hors des 107% en qualification, il est repêché, et roulera en moyenne 2 secondes plus lentement que... l'avant-dernier. Oui.
La FIA F2 en bref.
Qualification – Pôle position de T. Pourchaire.
Course 1 – Victoire de G. Zhou, suivi de F. Drugovich et de R. Nissany.
| T. Pourchaire P7.
Course 2 – Victoire de D. Ticktum, suivi de O. Piastri et de J. Vips.
| T. Pourchaire P4.
Course 3 – Victoire de T. Pourchaire, suivi de O. Piastri et de F. Drugovich.
+ Théo Pourchaire, excellent du début à la fin.
+ Les Rookies très puissants ce weekend (Pourchaire, Piastri, Lawson, etc.)
-- Le manque de dépassement, même si on s'en doutait.
-- Les écarts trop importants entre les différents pilotes.
FRECA.
Ce weekend, ce sont tous les jeunes espoirs français qui ont été à la fête. En plus de Pourchaire en F2, Hadrien David, mais surtout, surtout, Isack Hadjar, ont répondu présent dans les rues de Monaco.
Hadjar a été absolument aérien pendant ce weekend en signant tout d’abord la pole position de son groupe de qualifications, avec une marge de plus de trois dixièmes sur Paul Aron, deuxième du classement général. Le Parisien de 16 ans a enchaîné ensuite en Course 1 où il fut intouchable : après s’être creusé une avance confortable de six secondes à mi-course, il a vu toute son avance fondre avec l’intervention de la Safety Car. De quoi déstabiliser Hadjar ? C’est mal le connaître. Le jeune rookie a parfaitement géré la relance et s’est imposé avec sept secondes d’avance. Première victoire en FRECA, d’autant plus impressionnant quand on sait que tous les autres rookies étaient à la peine : il était ainsi l’unique rookie du Top 8. En Course 2, en partant deuxième, il n’a cessé de mettre la pression sur Maloney pour la victoire mais n’a pu trouver la faille sur le Barbadien. Comme je l’avais dit lors de la Pré-Grille, les voitures, le circuit et les Safety Car ne favorisent pas les dépassements. Qu’importe, un podium supplémentaire pour Hadjar avec un nouveau meilleur tour à son actif (3 meilleurs tours sur les 3 dernières courses). Avec 43 points d’un coup, il est remonté d’un coup à la troisième place du championnat et a totalement assommé ses rivaux pour le titre Rookies. Il devance également ses coéquipiers plus expérimentés (David et Maloney), et se place pour le titre général… En tout cas, en FRECA ce weekend, c’était lui le patron.
Mais soulignons surtout la réussite de l’équipe entière d’Hadjar ; R-ace GP. L’équipe vendéenne a occupé cinq des six places du podium, avec un triplé historique en Course 2. Ils ont clairement su trouver les bons réglages sur le Rocher, quand leurs rivaux directs, Prema et ART, étaient beaucoup plus à la peine. Cela a notamment permis à Hadrien David (4e puis 3e) de relancer sa saison après un meeting vierge de points à Barcelone. Il a parfaitement su se reprendre pour éviter d’entrer dans une spirale négative. Sixième au championnat, il doit maintenant chercher sa première victoire pour jouer véritablement le titre.
Si R-ace et les Français ont été à la fête, ce fut beaucoup plus compliqué pour les autres prétendants au titre. Tout d’abord, Grégoire Saucy. Le Suisse menait le championnat d’une main de maître et arrivait à Monaco en terrain connu, avec trois victoires en quatre courses. De mauvaises qualifications (10e / 9e) et deux courses très compliquées (22e après un tout-droit à Sainte-Dévote puis abandon au premier tour en Course 2) ont marqué un sérieux coup d’arrêt dans sa saison. Il reste néanmoins en tête du championnat. Son rival le plus proche, Paul Aron (Prema), après un podium en Course 1, a manqué l’occasion de prendre la tête du championnat en se crashant à la sortie du premier virage. Les deux hommes voient ainsi Hadjar revenir comme un boulet de canon derrière eux.
Chez les autres, weekend sérieux d’Alex Quinn (Arden) qui marque de gros points, tout comme le Finlandais Patrik Pasma (KIC) qui lance enfin sa saison. David Vidales a sauvé quelques points pour Prema mais espérait sûrement mieux après un weekend déjà compliqué à Barcelone. Chez les Rookies, tout le monde a été assommé par Isack Hadjar. Gabriele Minì a inscrit deux petites dixièmes places, battu notamment par Thomas ten Brinke et Mari Boya (Van Amersfoort) qui sont montés sur le podium chez les Rookies. Premiers points pour Andrea Rosso (FA Racing), et catastrophe pour Dino Beganovic (Prema), jamais dans le rythme.
Maintenant, on se donne rendez-vous très vite, dès après-demain, pour la Pré-Grille de la 4e manche de FRECA, sur le circuit Paul-Ricard ! Nos Français connaissent bien ce circuit, ça promet déjà !
La FRECA en bref.
Qualifications – Poles positions de I. Hadjar (Groupe A) et de Z. Maloney (Groupe B).
| H. David P2 (Groupe B), A. Bardinon P14 (Groupe B)
Course 1 – Victoire de I. Hadjar, suivi de Z. Maloney et P. Aron
| H. David P4, A. Bardinon DNQ.
Course 2 – Victoire de Z. Maloney, suivi de I. Hadjar et H. David
| A. Bardinon P17.
+ Le weekend phénoménal d’Isack Hadjar, sur une autre planète. Et à seulement 16 ans…
+ Que de rebondissements au championnat ! Les Français se rapprochent sérieusement de la tête.
+ Le commentateur anglais Chris McCarthy est tout simplement excellent : passionné, connaisseur, c’est un pur plaisir de regarder les courses avec lui.
-- Zéro dépassements… on pouvait s’y attendre, mais c’est quand même frustrant.
-- Vous connaissez le refrain : trop de Safety Car (surtout en Course 2), malgré l’efficacité des commissaires de Monaco.
-- Les commentateurs français de Canal+ Sport… totalement à la ramasse.
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