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T.L.

Débrief : Grande-Bretagne 2021.


https://www.rfi.fr/fr/sport/20210718-f1-lewis-hamilton-remporte-son-8e-gp-de-grande-bretagne-le-99e-de-sa-carri%C3%A8re
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Une fois n'est pas coutume, ce weekend nous aura offert son lot d'émotions et de spectacle. Cette saison 2021 s'inscrit de plus en plus comme un classique de l'Histoire de la Formule 1. Retour sur l'incroyable séjour chez Sa Majesté, retour sur les toutes premières qualifications sprint, en bref : retour sur tout ce qu'il s'est passé à Silverstone !



Bon. Ce qui devait arriver arriva. Après neuf courses à se battre en qualifications et en course, à se rendre coup pour coup, et à nous faire vibrer derrière nos écrans, Max Verstappen et Lewis Hamilton sont allés au contact. Un contact violent, qui envoie le Hollandais dans le mur de pneus de l'un des virages les plus rapides du circuit, le sonnant et l'envoyant à l'hôpital pour des examens médicaux approfondis. Un contact dont la direction de course a décidé d'attribuer la faute à Hamilton. Personnellement, je pense que c'est un fait de course : selon le règlement, Lewis est « devant », puisqu'à côté de Max, il est donc totalement légitime dans sa manœuvre. Dans le virage, les deux pilotes sous-virent, Hamilton un peu plus que Verstappen, le Hollandais reprenant la trajectoire plus tôt, et revenant donc sur le Britannique. C'est, si l'on veut attribuer une faute, un 50/50 quasi-parfait. Ils nous ont offerts, sur la dizaine de virages entre la ligne de départ et le lieu du crash, une bataille fabuleuse, pleine de respect, même si elle était musclée. Les conséquences sont énormes pour le clan Red Bull, et cela profite grandement à Mercedes, mais je reste sur mon idée que c'est un fait de course. La preuve en est, Hamilton double Leclerc de la même façon, au même virage, et tout se passe bien, et d'autres manœuvres ont eu lieu dans ce virage, sans qu'il n'y ait le moindre accroc. Un accident dû à une bataille d'égo, que l'un ou l'autre aurait pu nettement éviter en levant le pied pour tenter une autre attaque plus tard.


Sur notre quatuor de tête habituel, on peut donc d'ores-et-déjà retirer un Max Verstappen un poil en retrait lors de la qualification du Vendredi. Malgré une bonne qualification le Samedi, sa course s'achève au bout de quelques kilomètres seulement, et son avance au classement s'en voit bien touchée. Weekend compliqué également pour Sergio Perez, qui se rend son Dimanche infernal après une sortie de piste en qualifications sprints. Parti des stands, il peine à faire fonctionner sa stratégie avec ses pneus durs, et rentre en même temps que tous les autres, qui étaient en pneus tendres. Au final, ce sont deux arrêts pour le Mexicain qui termine à une lointaine 16e place, et donc hors des points. C'est donc Mercedes qui sort gagnant de cette lutte en Grande-Bretagne, avec ses deux pilotes sur le podium, dont un vainqueur. Valtteri Bottas, pour commencer, signe un weekend dans la transparence la plus totale : 3e en qualifications le Vendredi, 3e en qualifications sprints le Samedi, 3e en course le Dimanche. Il n'aura pas été au-delà de son niveau, mais n'aura rien fait de mal. De son côté Lewis Hamilton était dans ce genre de weekend où tout lui réussit ou presque. Pilote le plus rapide le Vendredi, il manque son dernier tour rapide, mais profite d'une faute de Verstappen qui lui non plus n'améliore pas. Le lendemain, il se contente de la deuxième place, derrière le Néerlandais. Enfin, hier, il a de la chance que sa voiture s'en sorte plutôt bien de l'accident avec Verstappen, et qu'un drapeau rouge tombe juste après pour permettre à ses mécaniciens de réparer les dégâts comme ils le peuvent. Derrière, c'est une première partie de course à l'attaque pour tenter de compenser les 10 secondes de pénalités qui lui ont été attribuées pour l'accident du premier tour, avant un passage aux stands, et une seconde partie de course dont lui seul a le secret : meilleurs tours sur meilleurs tours, constance unique, pas une seule faute, et deux dépassements (Norris et Leclerc) audacieux mais réussit. Une belle victoire malgré les incidents évoqués.


Derrière, McLaren et Ferrari ont tous les deux réussi de belles choses, mais pas de la même façon. Pour Ferrari, c'est une très belle deuxième place qui a un petit goût amer sur le moment... A quelques tours près, la victoire était Rouge... Est-ce que les coupures moteurs subies par Leclerc en sont la cause, où est-ce qu'Hamilton et Mercedes aurait dans tous les cas été trop forts ? Difficile à dire. Mais au final, Ferrari s'est montré comme étant capable de jouer aux avant-postes, et de tenir un rythme soutenu. Beau sursaut d'orgueil pour Sainz qui, après les qualifications sprints, était hors du top 10. Il termine finalement la course au 6e rang, malgré un arrêt aux stands désastreux. De son côté, McLaren termine aux 4e et 5e rangs. Une prestation qui aurait pu être encore plus belle si l'arrêt aux stands de Norris n'avait pas été manqué, le Britannique sortant derrière Bottas, et perdant ainsi la 3e place que le Finlandais n'arrivait pas à obtenir sur la piste. Mais au final, sur le bilan comptable, ce sont deux très bonnes performances de ces deux équipes.


Dans l'autre partie du midfield, un homme s'est véritablement démarqué : Fernando Alonso. Auteur d'un départ de fou lors des qualifications sprints, il a ensuite réussi à tenir derrière lui bon nombre de voitures plus rapides à la régulière. Lors du Grand-Prix, c'est un gros rythme qui lui permet de s'assurer d'une très belle 7e place, quand son coéquipier termine lui au 9e rang. Lance Stroll s'intercale entre les deux Alpine, et Yuki Tsunoda clôture ce top 10. Pierre Gasly échoue à la 11e place quand Sebastian Vettel ruine sa course dès les premiers tours, à cause de l'un de ses célèbres tête-à-queue... A noter les Williams aux 12e et 14e rangs.


Je l'évoque depuis le début de l'article, mais nous n'avons pas parlé de ces fameuses qualifications sprints ! Sur le papier, l'idée me paraissait mauvaise. Elle l'est toujours. En revanche, dans la pratique, je suis forcé de constater que j'ai apprécié la demi-heure de course du Samedi après-midi ! Animée par le départ canon de Nando, la sortie de piste de Perez, et la touchette Sainz/Russell, cette course (qui n'en était pas une) était loin d'être ennuyeuse ! Mais l'intérêt est toujours aussi peu évident pour moi... J'ai aimé voir de la course, mais parce qu'il y a eu des erreurs, et donc de l'animation. Sur une quinzaine de tours « classiques », est-ce que le format restera intéressant ? En tout cas, je le trouve peu pertinent dans le sens où cela nous enlève tout le suspens autour de la traditionnelle séance de qualifications. On aura un second aperçu à Monza, puis un dernier au Brésil, histoire de se donner une vraie idée de ce concept pas si dégueulasse que ça finalement.


Qui a le plus perdu ?

Red Bull. C'est compliqué de parler d'une autre entité quand l'on regarde la situation actuelle en haut des deux classements, et le bilan de ce weekend... Trois petits points pour Red Bull. Max Verstappen, victime de sa bataille avec Hamilton, et Perez, victime d'une erreur personnelle. Mais si l'on se penche réellement sur les conséquences de ce résultat très maigre, ça pique... Sergio Perez perd sa 3e place, et retombe au 5e rang, Max Verstappen voit Hamilton reprendre 25 points et revenir à huit longueurs, et Mercedes remonte également au classement des constructeurs, à quatre petits points de Red Bull. Mentalement, ce weekend peut être un tournant, avec des hommes surmotivés à Brackley, et au contraire abasourdis à Milton-Keynes. En tout cas, une chose est sûre : cette saison est loin d'être terminée, et on a hâte d'en voir la suite !


Qui a le plus gagné ?

Charles Leclerc. C'est assez paradoxal avec son résultat final et la physionomie de sa course, mais selon moi, le Monégasque sort grand gagnant de ce weekend. Qualifié 4e Vendredi après-midi, il se maintient à cette même position à l'issue des qualifications sprints. Il en était d'ailleurs le premier étonné et satisfait. Dès le départ du Grand-Prix, il s'élance idéalement, et passe 3e, juste derrière le duo terrible du weekend. Au moment de leur accrochage, il passe devant. Drapeau rouge et donc second départ, et c'est tout en maitrise qu'il s'envole et prend de l'avance sur Hamilton. Une course qui est gérée, malgré des coupures moteurs, malgré des pneus qui se fatiguent, il reste dans le rythme des touts meilleurs. Enfin, même s'il se fait dépasser dans les derniers tours, sa prestation n'en est pas moins remarquable. Ce qu'il parvient à faire avec une Ferrari bien mal en point depuis quelques années est tout bonnement fabuleux. Ce podium est le juste retour des choses pour ses deux pole positions (Monaco et Bakou) qu'il n'a pas pu concrétiser.


En bref.

+ Silverstone qui ne nous déçoit pas !

+ Les qualifications sprints pas si mauvaises que ça dans leur mise en place.

+ La lutte plus acharnée que jamais entre Lewis et Max...


-- ... qui finit mal. C'était à prévoir à force.

-- Les qualifications sprints qui restent tout de même peu pertinentes. Un artifice pour du spectacle pas forcément assuré.

-- Red Bull qui repart de Grande-Bretagne avec de mauvais souvenirs et zéro point.

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