Débrief : Etats-Unis 2021.
Vu l'horaire tardif de cette course, et les autres qui suivront pour la tournée américaine, ce Debrief est écrit très à chaud. Vous excuserez donc mes quelques approximations dues à un léger manque de recul sur la course. Mais à chaud, le sentiment que j'ai de ce weekend c'est un partage entre de l'admiration de voir Max Verstappen et Lewis Hamilton nous offrir une lutte passionnante, et la frustration de ne pas voir cette lutte s'orchestrer en piste, après une cinquantaine de tours stratégiques...
Tout laissait pourtant à croire à une lutte concrète entre les deux hommes. On l'a brièvement eu au départ, quand Lewis Hamilton parvient à mieux s'élancer que Max Verstappen, et à prendre les commandes de la course. Puis vient la première erreur de Mercedes. En fait, en prenant en main la stratégie, Red Bull continue de déstabiliser Mercedes sur un terrain qu'ils semblent de moins en moins maitriser... La preuve en est, avant le second arrêt des deux protagonistes, quand Mercedes manque l'opportunité de réaliser un undercut qui aurait été bien efficace pour doubler la Red Bull du Hollandais. Si l'on prend du recul, ni l'un, ni l'autre, n'a à rougir de sa course. Les deux étaient sur leur propre planète, bien loin des autres. Et ce ne sont pas les premiers et derniers tours qui vont dire le contraire. Mais justement, toute la course était construite pour que d'un côté, Hamilton attaque dans ces fameux derniers tours, et que d'un autre côté, Verstappen puisse défendre. Un dénouement qui n'est jamais arrivé, la faute surtout à deux pilotes bien trop rapides l'un pour l'autre, mais aussi à des monoplaces trop performantes qui créent un dirty air trop important, et à des pneus qui ne permettent pas aux voitures de rester collées au sol dans cet air sale. Je reste grandement sur ma faim. Un sentiment de frustration, de voir une longue construction, sans pouvoir en voir le final. Mais il reste encore une poignée de courses, qui nous offrira sans nul doute ce dont on a envie : de la bataille directe pour le titre !
Avec nos deux prétendants au titre qui ont concentré quasiment toute l'attention, leurs coéquipiers ont été quelque peu oubliés. Et pourtant... Sergio Perez de son côté a été un parfait fer de lance lors de son premier relai pour obliger Mercedes à arrêter Lewis Hamilton. Ensuite, il réalise sa course, comme on le lui demande, sans accroc, pour monter sur la troisième marche du podium. Valtteri Bottas aura offert une course correcte, mais malheureusement trop invisible. Parti 9e, il remonte à la 6e place.
Derrière, ceux que l'on n'attendait pas là, ce sont les Ferrari ! Encore une très belle surprise de la Scuderia qui se hisse sur ce weekend comme la troisième force du plateau, contrairement à ce que l'on pouvait penser. Enfin, surtout en qualifications, puisqu'en course cette différence était moins visible. Néanmoins, Charles Leclerc termine à la porte du podium, juste devant Daniel Ricciardo. Mais celui qui aura assuré le spectacle, c'est Carlos Sainz. Dès le premier tour, il est à la manœuvre avec les deux McLaren. Puis plus tard dans la course, il nous offres quelques autres manœuvres intéressantes, avant une ultime bataille contre Ricciardo, qui lui coûtera d'ailleurs un petit bout d'aileron avant. Lando Norris aura été, pour une fois, assez transparent durant l'ensemble du weekend.
Et puis après, c'est un foutoir sans nom... Pierre Gasly est contraint à l'abandon pour un souci de moteur. Les deux Alpines sont complètement à la rue, et abandonnent à quelques tours d'écarts. Williams est retourné au fond du plateau. Haas reste en clôture de la feuille des temps. Tout ça, c'est pour le négatif. Le positif ? C'est un Yuki Tsunoda revitalisé, qui ne se laisse pas faire, proprement, et qui empoche des points. Mais c'est aussi et surtout Aston Martin, avec une mention très particulière pour Sebastian Vettel, parti du fond de grille, qui termine 10e. Une course très solide, une stratégie décalée comme à l'habitude d'Aston Martin, que l'Allemand aura parfaitement mise en œuvre. C'est un résultat surprenant, mais auquel Aston Martin n'est pas étranger. Et ce ne sont pas leurs dernières arrivées dans les points qui vont dire le contraire...
Qui a le plus perdu ?
Lewis Hamilton. C'est assez évident quand il s'agit d'une couronne mondiale. Alors oui, d'autres ont également beaucoup perdu. Mais pour le Britannique, c'est du simple ou double, puisqu'il est arrivé à Austin avec 6 points de retard sur Verstappen, et repart avec 12. C'est dommageable, surtout quand l'on connaît les performances des Red Bull, et quand l'on sait que cela aurait pu être évité si la stratégie de Mercedes avait été plus efficace. C'est d'ailleurs le plus grand écart de la saison entre les deux principaux pilotes en lutte pour le titre. Alors cela ne veut pas dire que c'est joué, tant mon favori change toutes les deux semaines, mais c'est une petite avance qui peut s'avérer très importante que vient de prendre Verstappen...
Qui a le plus gagné ?
Sebastian Vettel. Elle semblait encore très loin du rythme cette Aston Martin. Samedi, ni Lance Stroll, ni Sebastian Vettel ne parvenait à la hisser en Q3. Puis la pénalité de l'Allemand l'envoyant en fond de grille ne laissait vraiment pas croire à quoi que ce soit de sa part. Et pourtant... J'assure et je persiste : Aston Martin sait exploiter le plein potentiel pneumatique de sa voiture. Ce n'est pas efficace en qualifications, ce n'est pas toujours utile en course quand la voiture est vraiment lente, mais sur des tracés atypiques et/ou très abrasifs, cela s'avère redoutable. Preuve en est, avec une 10e place inespérée pour Sebastian Vettel, après quelques manœuvres très spectaculaires, notamment dans le troisième secteur, le plus sinueux du Circuit des Amériques.
En bref.
+ Max Verstappen et Lewis Hamilton sur leur propre planète. Leurs coéquipiers très proches ce weekend.
+ Des surprises et de la bataille dans le midfield.
+ Une course stratégique, avec un suspense qui s'est installé de tour en tour...
– ... pour que le cliffhanger n'arrive jamais.
– Alpine, complètement à la rue. L'un des pires weekends de la saison.
– Le tracé, complètement bosselé, qui s'avère dangereux et compliqué pour les mécaniques.
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