Débrief Juniors : FFSA F4, Karting.
Un weekend doré pour beaucoup ! D'un côté des (très) jeunes pilotes sont devenus Champion du Monde, d'un autre, des jeunes pilotes se sont idéalement placés pour être Champion de France. En bref, notre catégorie Juniors n'a jamais aussi bien portée son nom...
FFSA Formule 4.
Le tournant au championnat vu à Lédenon s’est clairement confirmé à Valencia ! Avec deux poles positions autoritaires (sept dixièmes d’avance), Giusti a été auteur de la grosse opération comptable du weekend, en inscrivant 60 des 70 points disponibles.
Battu au départ par Barter qui n’a pas hésité à ouvrir sa trajectoire lors des deux premiers virages, Giusti n’a pas forcé son talent et n’a pas voulu risquer le clash avec l’Australien. Quel intérêt pour lui, Barter ne marquant aucun point, en raison de son expérience en F4 espagnole sur ce circuit ? Giusti est sagement resté derrière Barter et a accumulé les gros points. L’intelligence de course de ce gamin de tout juste 16 ans se développe déjà.
Au classement, Giusti a donc pris la tête du championnat, pour la première fois cette saison, avec 32 points d’avance. Le champion FFSA F4 Junior 2021 se retrouve dans une position rêvée pour décrocher son premier titre officiel en monoplace. Même si Barter empoche les 70 points encore disponibles au Paul-Ricard dans un mois, il suffirait de 39 points à Giusti pour s’assurer du titre. Si le Français est aussi proche de Barter qu’à Lédenon ou Valencia, cela devrait bien se passer. Mais nous aurons une nouvelle finale à suspense en Formule 4 !
Il y a encore quelques semaines, on imaginait un duel à quatre pour le titre avec Souta Arao et Elliott Vayron. Mais à désormais 65 et 74 points respectivement de Giusti, cela semble désormais impossible, et la déception sera forcément importante, étant donné qu’ils se battaient avec Giusti après Spa. Deux weekends, et tout a changé. Le symbole de cette faillite ? L’accrochage entre les deux en Course 3, en se battant pour la... 5e place. Clairement, Arao et Vayron ne sont plus des candidats au titre, et ont même été rattrapés par des pilotes derrière.
Enzo Peugeot a encore vécu un weekend plein. Trois tops 6, une victoire lors de la course à grille inversée, le finaliste FEED fonce vers une très jolie 5e place au championnat. On aimerait bien voir des podiums et des victoires en course principale pour le final au Castellet, qui marqueraient la progression du Français. Toujours côté tricolore, Romain Andriolo semble finir très fort cette saison, avec un premier podium en course principale le Dimanche. Solide, le protégé Winfield intègre le top 10 au classement et a ses yeux vers le top 7.
Car oui, l’un des enjeux de cette fin de saison sera les points de Super Licence FIA qui sont attribués aux sept premiers. La bataille sera entre les pilotes entre la 6e et la 10e place : Yuto Nomura, Dario Cabanelas, Jeronimo Berrio (qui est remonté sur le podium avec un nouveau gros weekend), Pierre-Alexandre Provost (aucun point à Valencia) et donc Andriolo.
La Finale de la FFSA F4 2022 promet énormément. On espère un véritable bouquet final et de belles batailles encore, avec si c’est possible, moins de déchet (je parle pas des pilotes, je parle des actions, calmos) et de Safety Car que ce weekend.
La FFSA Formule 4 en bref.
Qualifications – Poles positions de A. Giusti.
Course 1 – Victoire de H. Barter, suivi de A. Giusti et de S. Arao.
Course 2 – Victoire de E. Peugeot, suivi de J. Berrio et de E. Vayron.
Course 3 – Victoire de H. Barter, suivi de A. Giusti et de R. Andriolo.
+ Barter-Giusti ont vraiment une longueur d’avance sur les autres. Énorme opération comptable de Giusti.
+ Weekends extrêmement solides de Romain Andriolo (premier podium en course principale) et d’Enzo Peugeot.
+ Enzo Richer, Lény Réveillère, Pol Lopez marquent leurs premiers points. Toujours sympathique de voir la progression, notamment de Richer et de Réveillère qui ont clairement fait leur meilleur weekend.
– Quel chaos ! Beaucoup trop d’erreurs de pilotage, de crashs et de Safety Cars. Ce n’est pas la FFSA F4 que l’on connaît.
– Souta Arao et Elliott Vayron ont définitivement décrochés de Giusti et Barter, et commencent même à se faire rattraper par les Peugeot, Berrio, etc.
– Des pilotes se sont distingués par leur nombre vraiment important d’accrochages... Reis, Villagomez ou encore et surtout Fernande. Weekend très compliqué.
Championnats du Monde de karting.
Les Mondiaux 2022 de karting ont livré leur verdict ! Le Brésilien de 18 ans Matheus Morgatto est sacré en OK, et le Thaïlandais Enzo Tarnvanichkul est le champion OK-Junior.
Pour être honnête, Matheus Morgatto n’était pas le pilote le plus attendu, au vu de sa saison. Mais ce weekend à Sarno, il a été juste impérial, et a presque tout gagné, du début jusqu’à la fin du weekend, s’imposant avec plus de deux secondes d’avance. À 18 ans, on ne devrait malheureusement pas le voir en F4 l’an prochain. Il avait déjà tenté sa chance en monoplace il y a quelques années, sans succès. Le GT ou une carrière pro en karting sont possibles.
La pluie au début du weekend aura un peu rebattu les cartes, pénalisant certains pilotes plus que d’autres, en fonction de leur groupe. L’ordre final des Qualifications pouvait être un peu surprenant, avec ni Powell, ni Nakamura, ni Deligny dans le top 10.
Enzo Deligny (14 ans) n’est pas devenu le second champion du monde français de l’Histoire de la catégorie-reine du karting. Classé 31e en Qualifications sur 90, le pilote franco-chinois a mangé son pain noir et laissé passer l’orage avant de remonter progressivement. Alors 21e après les manches qualificatives, 18e après les pré-finales, il a franchi la ligne d’arrivée de la Finale en 7e position après de jolis dépassements, et finit meilleur Français. Même dans un weekend « décevant » pour ses standards, c’est une 7e place finale. Contrairement à d’autres favoris, il a su éviter les ennuis.
Pour lui, son focus sera principalement sur la fin de saison internationale de karting, avec la WSK Open Cup dans deux semaines à Lonato, toujours en Italie. En coulisses, son management (The Grid, agence gérée par Mathieu Zangarelli entre autres) s’affaire sûrement à le faire passer en Formule 4 en 2023, notamment en Italie.
Evan Giltaire (15 ans) a joué de malchance en abandonnant en Pré-Finale. Tout de même qualifié pour la Finale, il s’est distingué en signant le meilleur tour, preuve de son potentiel. Le passage en F4 est moins certain que pour Deligny, en raison du budget, mais cela reste tout à fait possible.
Meilleur français en qualifications (15e), Arthur Poulain a eu plus de difficultés lors des courses qualificatives. Classé 62e, le demi-finaliste FEED et vice-champion IAME Euro Series a échoué à rejoindre la Finale.
Les autres favoris, et protégés des équipes F1, ont aussi été en difficulté. Le champion d’Europe Kean Nakamura (Alpine), se battait pour le podium avant d’abandonner à mi-course après un tête-à-queue. Un peu similaire à Deligny, Alex Powell (Mercedes), partait d’un peu loin pour la Finale (12e), mais a effectué une solide remontée jusqu’à la 4e place. Arvid Lindblad (Red Bull), a été pris dans le chaos du premier tour. Belle performance de Freddie Slater (14 ans aussi), qui, après une saison très compliquée, a en partie sauvé son année, avec une 6e place finale.
En OK-Junior (12 à 14 ans), le Thaïlandais Enzo Tarnvanichkul s’est imposé devant Adam Hideg et Jan Przyrowski. Côté Français, la plus belle performance était sans conteste celle de Jules Caranta. Le récent champion IAME Euro Series avait vécu un début de weekend cauchemardesque après une disqualification pour infraction technique après un 3e temps...
Parti dernier de toutes les courses, le Français a remonté 75 positions sur toutes les manches qualificatives. Après avoir accroché sa qualification pour la Finale, il termine 15e après une nouvelle remontée. Son weekend était fichu dès le début, mais il n’a rien lâché. Le talent est très clairement présent.
Son compatriote Maxens Verbrugge aura été moins éblouissant, mais finit 14e. Arthur Dorison n’aura pas su trouver les bons réglages, après une certaine malchance lors des manches qualificatives (73e).
Après ces Mondiaux, les kartmen essaieront de finir la saison sur une belle note lors de la WSK Open Cup dans deux semaines. Suivront ensuite le Trofeo delle Industrie (toujours en Italie), et la WSK Final Cup en novembre pour clore la saison. Ensuite, un nouveau chapitre s’ouvrira pour tous ces pilotes en 2023.
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