Débrief : Hongrie 2022.
Les weekends se suivent et se ressemblent en Formule 1. Si si, on vous assure : Red Bull gagne, Ferrari fait n'importe quoi, et Mercedes est là pour ramasser les pots cassés et pour engranger de gros points. C'est en tout cas le schéma-type de cette saison 2022 qui, à l'aube de sa trêve estivale, nous démontre une fois de plus que tout est écrit à l'avance...
Parce qu'honnêtement, y'avait-il un scénario plus extrême que celui-ci ? La Scuderia Ferrari est au-dessus des Red Bull, ils peuvent capitaliser sur les mauvaises qualifications de leurs adversaires au titre, profiter que leurs adversaires du jour soient des Mercedes en retrait, et que la piste du Hungaroring n'est pas la plus propice à la bagarre à part dans son premier secteur, mais tout s'inverse dans un turn-over que l'on voyait tous venir, les deux Red Bull performent, les Mercedes aussi, Ferrari continue de repousser les limites de sa bêtise, et au final, aucune voiture rouge n'est sur le podium, Sainz termine devant Leclerc, et Binotto quitte le muret des stands bien avant la fin de la course.
Plus sérieusement, ça devient lassant. C'est d'un côté très drôle de voir comment, à chaque fois, les limites sont repoussées, mais très inquiétant pour une équipe de la trempe de la Scuderia, et surtout, très frustrant car on nous prive certainement d'une superbe bataille pour la tête de course... Des stratégies plus qu'hasardeuses, que personne ne préconise, et qui sont confirmées par les quelques équipes du fond de grille qui n'ont rien à perdre. Mais non, à Maranello on ne regarde pas ce qui se fait ailleurs, on ne réfléchit pas, et on fonce droit dans le mur à chaque Grand-Prix, aussi bien au sens figuré qu'au sens propre... Et je n'ai même pas envie de parler des pilotes qui, font un peu ce qu'ils peuvent, et qui sont aussi victimes de ce cirque. Sainz était excellent en Qualifications, un poil décevant en course, Leclerc c'était l'inverse, mais au final, leur pilotage est plus que secondaire cette saison...
Bon, dans toute cette cohue rouge, c'est donc Max Verstappen qui s'impose, en partant depuis la P10. Une stratégie parfaite, un pilotage presque parfait (on notera une seule erreur, sûrement dû à un serrage moteur d'ailleurs, qui l'entraîne en tête à queue) et Red Bull s'impose une nouvelle fois. Du tout cuit pour la structure autrichienne qui n'y croyait sûrement pas avant le départ, mais qui part en vacances avec un matelas plus que confortable avant d'aborder la seconde partie de la saison. Tout peut aller très vite en Formule 1, mais on a tout de même beaucoup de mal à voir quelqu'un d'autre que Verstappen être sacré à la fin de la saison. Sergio Pérez termine P5 et s'intercale entre les deux Ferrari, lui qui partait P11.
Et puis, comme en France, la troisième force du plateau elle est plus que présente. Les deux Mercedes profitent des bévues de Ferrari et de deux stratégies efficaces pour se hisser sur le podium, dans le même ordre qu'au Castellet. Alors il y a peut-être un goût d'occasion manquée pour Russell, parti de la pole position, mais j'ai tendance à penser que Verstappen était inatteignable aujourd'hui. Pour Lewis Hamilton, on est passé à un rien d'une victoire : une Safety Car bien placée, ou une arrivée plus précoce de la pluie, qui s'est finalement faite attendre pendant les deux heures de l'épreuve. Encore une très grosse performance, très opportuniste, mais qui devient logique, pour une écurie sur laquelle il faudra définitivement compter à la rentrée.
C'est la McLaren de Lando Norris qui s'impose en tant que meilleurs des autres. Une superbe qualification, une course bien maitrisée avec les contraintes techniques qu'il a entre les gants, mais un bon résultat pour l'équipe. Son coéquipier termine lui plus loin, P15, avec comme faits d'armes un superbe double dépassement, puis un accrochage en sortant des stands... En dents de scie ; du Ricciardo tout craché depuis quelques saisons.
Alpine place ses deux voitures en suivant. Un bon résultat sur le papier, quelque peu décevant en application, car comme la Scuderia Ferrari, le pari des pneus Hard a été tenté et complètement manqué. Une double stratégie mauvaise qui permet tout de même à la marque française de terminer P8 et P9. Qu'est-ce que ça aurait pu être avec une bonne stratégie...?
Peut-être une énième grosse performance comme Aston Martin qui, ENCORE UNE FOIS, ça devient une habitude, parvient à optimiser sa stratégie pour grappiller beaucoup de places et se hisser dans les points. À l'inverse de la France, c'est Vettel, le futur retraité, qui marque le point de l'équipe aujourd'hui, Stroll finissant P11. Encore du très bon boulot d'Aston Martin.
Et puis si l'on quitte les points, on tombe sur du plus compliqué. AlphaTauri n'était nulle part ce weekend, Yuki Tsunoda n'aidant pas son cas avec une erreur en course, sans incidence vu qu'il n'aurait tout de même pas marqué de point. Idem pour Alfa Romeo qui voit la monoplace de Bottas s'immobiliser en fin de course sur un énième bris mécanique. Les deux Haas, dont une avec des améliorations aérodynamiques notables, n'auront guère progressé, au contraire. Williams, à part le coup d'éclat de Latifi en FP3, qui signe le meilleur temps, c'est un weekend anecdotique comme très souvent cette année.
Mais bon, il est temps de partir en vacances pour ce mois d'Août, de se sortir la tête de la Formule 1, de se reposer, et de revenir en forme, à Spa-Francorchamps, pour la reprise de la saison, et le lancement de sa seconde partie. Un sprint de deux mois ensuite jusqu'au dénouement prévu en Novembre. Ça va être condensé...
En bref.
Qualifications – Pole position de G. Russell.
| E. Ocon P5, P. Gasly P19.
Grand-Prix – Victoire de M. Verstappen, suivi de L. Hamilton et de G. Russell.
| E. Ocon P9, P. Gasly P12.
+ Une (presque) véritable lutte à trois équipes en haut du classement. Enfin ! On y arrive !
+ Une course intéressante stratégiquement, comme c'était prévu, mais aussi en piste, avec de belles manœuvres et de beaux dépassements !
+ Aston Martin continue d'optimiser tout ce qui est possible pour marquer des points. Vu le véritable niveau de cette voiture, c'est impressionnant.
– Ferrari. Est-ce que j'ai besoin de développer ? Merci.
– Alpine qui jette sûrement quelques points à la poubelle avec une énième stratégie manquée.
– Plusieurs améliorations apportées par plusieurs équipes, aucune d'efficace... De l'argent jeté en l'air dans une saison où le moindre centime est compté.
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