Le Volant FEED Racing
Début de ce weekend 100 % FEED Racing sur FORMULA !
Six jeunes pilotes de 14 à 19 ans participaient à la grande Finale du Volant FEED Racing le mercredi 30 juin dernier, sur le circuit de Nevers Magny-Cours. Ce jour-là, j’ai été invité par FEED Racing pour couvrir l’événement pour FORMULA. Pour marquer l’événement, ce sont trois articles qui vous attendent. Un premier article de présentation de FEED aujourd’hui, un deuxième sur la grande Finale de l’édition 2021 vue depuis le paddock en inside demain, puis enfin un troisième avec l’interview du lauréat. Maintenant, commençons !
Si le Volant FEED en est à tous ses débuts (création en 2019), ses ambitions n’en sont pas moins immenses : « donner la chance aux jeunes qui ne croient plus en leur rêve de carrière. ». Pour seulement 12 000 euros (un prix dérisoire en sport automobile), des dizaines de jeunes se sont vus offrir cinq journées de stage au volant de la Mygale M14-F4 (voiture de Formule 4 française). Après plusieurs étapes de sélection (quarts de finale, demi-finales), les six pilotes les plus rapides ont été retenus pour défendre leurs chances en Finale. L’enjeu ? Une saison en Formule 4 italienne, le championnat le plus relevé, tous frais payés (environ 400 000 euros, s’il vous plaît). Pour lancer une carrière sur de bons rails, on ne fait pas mieux. Le Volant FEED Racing, en plus d’être un concours, est une véritable école de pilotage, où les pilotes bénéficient de conseils personnalisés et de débriefings de coachs comme Xavier Pompidou, Patrick Lemarié ou Jacques Villeneuve. Un encadrement solide qui permet aux pilotes qui débarquent du simracing pour certains, du karting pour d’autres ou même... de rien du tout, de se démarquer et de progresser le plus vite possible.
L’exception FEED.
En plus des Volants comme Winfield, Richard Mille ou Girls On Track, un petit nouveau s’est rajouté à la liste en 2019 : FEED Racing, créé par Jacques Villeneuve, le Champion du Monde de Formule 1 1997, et Patrick Lemarié, pilote d’essai de BAR F1 pendant trois ans. Le principe des Volants est simple : on met des dizaines, des centaines de pilotes à voitures égales, et on voit qui est le plus rapide. Mais en plus des avantages des volants de détection et des écoles de pilotage, deux atouts formidables ressortent chez FEED : tout d’abord l’incroyable transparence. Cette année, on était gâtés avec un Live Instagram sur le compte de FEED Racing à partir des quarts de finale. Tout est transparent, on sait ce qu’il se passe. On a les noms et les temps chronométrés de chaque pilote. Aux quarts de finale et aux demi-finales, c’est ainsi Thomas Scibilia qui avait fait le meilleur temps, avec plus de trois dixièmes d’avance sur les autres. Les temps de chacun sont révélés, et ça, pour le public, mais aussi pour les potentiels futurs sponsors des pilotes, c’est important à savoir. On sait ainsi que FEED prendra le meilleur pilote, le plus rapide, ce qui change d’autres Volants, comme Girls on Track, où d’autres paramètres peuvent rentrer en ligne de compte.
Enfin, la diversité des profils est phénoménale et permet de mettre en exergue les meilleurs talents possibles. Certes, des pilotes viennent du karting, de la scène nationale et internationale, mais c’est loin d’être l’entièreté comme ça peut l’être chez Winfield ou Richard Mille. À la finale, la moitié des pilotes venait ainsi de l’Esport. Même si le passage du virtuel au réel n’est pas toujours évident pour les pilotes et dépend de chacun, le simracing commence, petit à petit, à devenir une école de pilotage. Enfin, en dehors de ces deux grandes catégories, on a aussi la catégorie des OVNIs. Celle des pilotes qui n’ont presque, voire absolument aucune expérience en karting ou en simracing. Celle des pilotes qui se sont ignorés pendant des années alors qu’ils ont un don particulier pour le sport automobile.
Alors oui, vous me direz, pour participer à FEED, il faut payer 12 000 euros, c’est trop pour la grande majorité des gens. Mais c’est une somme ridiculement faible en sport automobile. Les 12 000 euros permettent d’accéder aux cinq premières journées de stage, avec piste réservée, entretien et réglages de la voiture réalisés par des mécaniciens professionnels, et plusieurs trains de pneumatiques alloués. FEED estime à au moins 45 000 euros le coût réel pour un participant, et à 80 000 euros pour un finaliste, et ce sans compter le fait d’avoir des coachs d’exception en la personne des anciens pilotes Lemarié et Villeneuve.
L’édition 2019 : que sont-ils devenus ?
En 2019, pour sa première année, FEED Racing avait couronné le Néerlandais Marijn Kremers, déjà champion du monde de karting, devant les inexpérimentés Étienne Chéli et Alexis Giroud, un apprenti boucher qui avait tout appris du sport automobile en quelques jours. Le premier nommé s’était vu offrir une saison de F4 britannique. Les deux autres avaient fait des essais en F4 italienne et étaient toujours managés par Villeneuve et Lemarié. L’avenir s’annonçait radieux, même pour les finalistes perdants. Puis un virus est passé par là.
Kremers a finalement dû essayer de rebondir en FFSA F4. Mais n’y a pas trouvé le succès escompté. Deux podiums, deux poles positions, une discrète 8e place finale au championnat, loin d’Iwasa ou Hadjar. En 2021, Kremers a dû retourner vers ses premiers amours : le karting international, en compagnie d’Émilien Denner notamment. Pourquoi une telle mésaventure ? J’ai posé la question à Jacques Villeneuve : « La F4 française, c’est plutôt une école, avec la FFSA Academy. Tout le monde a les mêmes réglages, les mêmes ingénieurs, et on ne peut pas trop toucher à la voiture. C’est super pour des pilotes de 14-15 ans inexpérimentés. Mais pas idéal pour le profil de Kremers. ». Cette fois, en 2021, le vainqueur n’ira pas en FFSA F4 mais en F4 italienne, possiblement chez Cram Motorsport : « La F4 italienne, c’est un vrai championnat professionnel et structuré avec des équipes, où le vainqueur pourra se mettre en avant. On n’est pas obligés d’être dans une Prema pour gagner, ça ne fait pas tout. Évidemment, les pilotes qui y vont avec budget quasi-illimité auront toujours un avantage mais c’est un fait : on ne pourra jamais se battre contre les millions. ».
Et pour nos autres finalistes ? Chéli et Giroud avaient des espoirs de F4 mais ils ont été douchés par la crise sanitaire et n’ont pu réunir le budget nécessaire. Chéli a pu faire une manche de FFSA F4 (en remplacement de Kremers) et a défendu crânement sa chance avec quelques jolis points. Mais sans lendemain. Avec Alexis Giroud, il a pu faire des essais en NASCAR européenne, championnat dont FEED Racing est très proche, mais qui n’ont, à l’heure actuelle, pas débouché sur un contrat professionnel. En 2021, les finalistes perdants auront sûrement plus d’opportunités professionnelles que Chéli et Giroud, la crise sanitaire étant mieux maîtrisée que début 2020...
Les finalistes 2021.
Pour cette édition 2021, les six pilotes les plus rapides des demi-finales organisées sur la piste Club de Magny-Cours ont été retenus. Mais c’est bien sur la grande piste de Formule 1 que la finale a eu lieu ! Pour celle-ci, l'un des favoris était sans nul doute Thomas Scibilia, 19 ans, simracer de la R8G Esports Team, l’équipe de Romain Grosjean. Meilleur temps en quart de finale et en demi-finale, le Français s’est fait connaître sur Gran Turismo. Pourtant, il avait commencé en karting, étant même sacré champion de France de mini-kart en 2011. Mais au fur et à mesure des saisons, sa famille n’a pas pu assurer le budget suffisant pour continuer, et Thomas a dû arrêter sa carrière en catégorie Nationale. FEED est sa dernière chance pour devenir pilote professionnel.
Autre favori, un Néerlandais qui vient tout juste de fêter ses quinze ans : Robert De Haan. Champion d’Allemagne OK-Junior et 3e du FIA Academy Trophy en 2019, De Haan n’est pas n’importe qui en karting. En plus de cela, fin 2020, il a remporté une bourse pour commencer la compétition automobile en Angleterre, en Ginetta, formule de promotion du BTCC (championnat de Grande-Bretagne des voitures de tourisme) qui a déjà révélé Lando Norris ou Jamie Chadwick.
Enzo Peugeot et Elliott Vayron ont sensiblement le même profil. Champion et vice-champion de France Junior FFSA de karting en 2020, les deux jeunes Français de 15 ans sont parmi les meilleurs kartmen de leur génération dans l'Hexagone. Vayron a la double casquette, car il est aussi simracer au sein de la R8G Esports Junior Team. Thibaut Cazaubon (19 ans), comme Scibilia, est pilote de la R8G Esports, notamment sur iRacing. Nicolas Moreau (17 ans), lui, a assez peu de références en karting, et est la surprise de la finale avec rien à perdre et tout à gagner.
Enfin un mot sur le format particulier de la finale : essais le mardi, avec finale blanche en fin d’après-midi, puis warm-up et finale le mercredi. C’est au terme de la finale blanche que les duels de la Finale sont décidés : le 1er de la finale blanche affrontera le 6e, le 2e contre le 5e, le 3e contre le 4e. Le lendemain, les gagnants de ces trois duels (plus un quatrième, repêché par le jury) s’affronteront pour enfin décider du vainqueur : le 1er contre le repêché, le 2e contre le 3e, puis enfin le duel final. Durant ces finales, les pilotes ont le droit à une série de cinq tours : le plus rapide sera celui qui aura la plus rapide moyenne de ses trois meilleurs tours.
Vous avez toutes les infos en main concernant FEED Racing ? Alors rendez-vous demain pour la Finale, au cœur du paddock.
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