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Finale FEED Racing 2021


FORMULA.
FORMULA.

Le 30 juin dernier, avait lieu la finale du Volant FEED Racing, organisée par Jacques Villeneuve et Patrick Lemarié, et j’ai été invité par FEED pour couvrir l’événement pour FORMULA. Après un premier article de présentation du Volant FEED, de ses six finalistes et du format de la finale, je passe maintenant au plus intéressant : je vous fais vivre cette grande Finale, en inside, à travers mes yeux.

Mesdames et Messieurs, je vous propose donc de passer avec moi, dans le paddock de la finale du Volant FEED 2021.


Les derniers essais et la finale blanche.

Deux panneaux avec le logo « FEED Racing » entourent une porte au sein du bâtiment principal du circuit. Ça doit être par-là. Une fois la porte ouverte, je vois rapidement que je suis au bon endroit. À quelques mètres devant moi, se tiennent Thomas Scibilia, meilleur temps des demi-finales et des quarts de finale, et Thibaut Cazaubon dans leur F4 Mygale. La piste est encore détrempée. Depuis le début de la semaine, la météo ne cesse de faire des siennes. Les averses et les éclaircies s’enchaînent, et c’est dans ces conditions compliquées que les six finalistes doivent rouler. Si certains découvrent l’expérience de rouler sous la pluie, tous découvrent la piste Formule 1 de Magny-Cours. Il faut donc vite s’adapter, et progresser rapidement, car cette journée est déjà une sorte de qualification pour la grande Finale de demain. Mais ces conditions compliquées font le bonheur d’un jeune homme et de son clan : Robert De Haan. Le longiligne (1m87) Néerlandais de tout juste 15 ans a déjà beaucoup couru en Europe du Nord et en Angleterre durant sa carrière. La pluie, ça, il connaît. Et il le montre : sur la première séance d’essais de l’après-midi à laquelle j’assiste, il colle près d’une seconde à tout le monde. L’avantage du Néerlandais grâce à son expérience sous la pluie, fait en tout cas parler chez ses adversaires…


« S’il pleut demain pour la finale, on a même pas besoin de venir. ». C’était dit sur le ton de la blague par l’entourage d’un des autres pilotes, mais le constat est là : sous la pluie, De Haan semble imbattable. Sous le sec, en demi-finale, il y a un peu plus d’un mois, il s’était pourtant qualifié de justesse en cinquième position, quand Thomas Scibilia collait trois dixièmes à toute la concurrence.


Alors, préfère-t-on choisir le pilote le plus rapide sur piste sèche ou sur piste humide ? « On cherche le pilote le plus performant en toutes conditions. La très grande majorité des courses est sur piste sèche, mais pour être un bon pilote, il faut être performant partout. Que la finale se fasse sur le sec ou sur le mouillé, il faut savoir s’adapter en toutes circonstances. », me dira Jacques Villeneuve.


Alors que la pluie s’est arrêtée et qu’une trajectoire commence à sécher, les six finalistes sont réunis pour un dernier débriefing collectif par les coachs. Analyse de trajectoire, erreurs de chacun, choses à améliorer : ici, rien n’est secret. Les six pilotes sont concentrés et ne loupent pas une miette du discours de leur coach Xavier Pompidou. Quand arrive finalement l’heure de la finale blanche, les pilotes ressortent encore en pneus pluie, sur une piste de plus en plus sèche : les chronos sont bien meilleurs, et c’est Scibilia qui reprend l’avantage sur De Haan. Un avantage concret pour la finale de demain, mais surtout un avantage psychologique.


Je termine la soirée avec Thomas Scibilia justement, son papa, et son coach, à l’hôtel. Autour d’un verre, les deux me racontent les déboires financiers de Thomas, alors qu’il avait toujours eu un don particulier pour le sport automobile. « C’était toujours le plus rapide, le plus intelligent. Il y avait une course, à 7 ans, où il était deuxième et était resté derrière leader pendant quatorze tours sans attaquer, pour apprendre comment roulait son adversaire, où placer une attaque. Il a juste attendu le dernier tour pour le dépasser et gagner. Une telle intelligence de course à 7 ans, c’est remarquable. Il a ça dans le sang. ».


Le grand jour.

C’est un peu avant 9h que je retourne sur le circuit de Magny-Cours. Cette fois, je connais les lieux, et je repère directement Antoine du Pit-Stop F1 avec qui je discute à propos des finalistes. On remarque quelque chose d’assez frappant, encore plus comparé à hier, on sent les pilotes déjà ultra-concentrés une heure avant les premiers tours de roue prévus. C’est la chance de leur vie pour lancer leur carrière. Comme la veille, tout le monde autour de nous ne parle que de météo. Aucune chance de pluie selon Météo France, mais les nuages sont menaçants...


Alors que les membres du jury, Julien Fébreau et Margot Laffite en tête arrivent dans le paddock, les pilotes s’élancent pour le warm-up en pneus secs. Mais la météo nivernaise est imprévisible : une violente averse s’abat sur le circuit, et tout le monde sait que les duels se passeront sous la pluie. En plus de rebattre totalement les cartes, les pilotes qui avaient tant besoin d’emmagasiner de la confiance durant le très court warm-up n’ont pas pu exploiter cette mini-séance d’essais.


Je commence à être sérieusement trempé sur le muret des stands. Je retourne donc dans les garages, pour prendre la tension. S’il y a bien quelqu’un qui est heureux de ce revirement de situation météorologique, c’est bien le Néerlandais Robert de Haan. Le père du pilote de tout juste 15 ans, ne veut pas crier victoire trop vite : « Robert a toujours été très bon sous la pluie, il est plus en confiance. Mais ça ne change rien pour nous. Tous les pilotes sont à voiture égale, c’est le meilleur qui gagnera. ». Chez les adversaires, on espère que cette averse sera passagère…


Juste avant les premiers duels, j’intercepte Patrick Lemarié pour lui demander s’il veut se risquer à un pronostic. Sans surprise : « Tous les pilotes sont très bons et peuvent gagner aujourd’hui. ». Oui… mais encore ? « Thomas [Scibilia] a l’air le plus fort. Mais Robert [De Haan] ne va pas lui rendre la vie facile. Et Enzo [Peugeot] a fait une très jolie progression... ».


En tout cas, le favori français, Thomas Scibilia, se défait facilement de Nicolas Moreau. Sur le muret des stands, Robert de Haan surveille de très près les chronos de Scibilia, avant de battre Thibaut Cazaubon dans un duel plus proche que ne le laissaient entrevoir les derniers essais, alors que Cazaubon découvrait le pilotage sous la pluie... hier. Enfin, Enzo Peugeot domine finalement Elliott Vayron après une bataille coriace. Le jury, qui peut voir presque tout le circuit depuis le virage d’Adélaïde, est revenu dans la voie des stands et délibère pour déterminer qui repêcher. C’est finalement Elliott Vayron qui est choisi. Les émotions et la tension deviennent de plus en plus fortes et palpables. Pour Thibaut Cazaubon qui a crânement défendu ses chances face à De Haan, c’est la fin de l’aventure. Le regard perdu et plein de détresse, à 19 ans, le simracer fait déjà une croix sur ses projets de carrière.


Restent donc deux duels : Scibilia contre le repêché Vayron, et De Haan contre Peugeot. Pour cette première demi-finale, une membre du staff du circuit de Magny-Cours nous emmène autour de circuit pour avoir d’autres points de vue que la voie des stands. Estoril, le 180, Imola, Adélaïde, le Château d’Eau, le Lycée, je découvre le mythique circuit bourguignon pour de vrai. Les passages des F4 sont impressionnants en bord de piste. L’inconvénient de cette visite, c’est qu’on ne connaît pas les chronos des pilotes. Même si Scibilia est grandissime favori face à Vayron, on ne sait jamais. Je me connecte sur le Live de FEED Racing sur Instagram, en direct de la voie des stands, et lis les premiers commentaires : « il méritait tellement plus... Il faut le repêcher... C’est impossible ». Thomas Scibilia, le favori, éliminé ? Visiblement oui.


Mais si l’aventure s’arrête pour lui, la compétition continue avec la seconde demi-finale entre De Haan et Peugeot. Et s’il y a une chose à dire c’est que le premier nommé impressionne visuellement : il est vraiment précis et chirurgical dans ses entrées de virage au Château d’Eau, virage si important et qui a piégé tant de monde en FFSA F4 plus tôt cette année. Il contrôle parfaitement sa sortie, enclenchant les rapports plus tôt. Les gerbes d’eau derrière les F4 se font de moins en moins imposantes, mais la piste est encore trempée, au plus grand plaisir du Néerlandais, qui se qualifie pour l’ultime duel face à Elliott Vayron. Une finale entre deux jeunes de 15 ans.


L’ultime duel.

La finale sera donc entre De Haan et Vayron. Une finale qui peut paraître déséquilibrée, tant De Haan en est le favori, même si la piste est séchante. Mais Vayron n’a rien à perdre, après avoir été repêché par le jury. Il sait qu’il peut donner raison au jury de lui avoir accordé cette seconde chance.


Comme la veille, le meilleur sera celui aura la meilleure moyenne des 3 tours les plus rapides. Alors que De Haan prend les devants dès le début, Vayron riposte directement avec deux tours plus rapides que De Haan. Avant le dernier tour, De Haan a un avantage d’un dixième de seconde sur la moyenne de Vayron. Tout peut encore être modifié dans cette ultime boucle. De Haan passe le premier et n’améliore pas et conserve sa moyenne de 1:54.446. Quelques dizaines de secondes plus tard, Vayron passe sur la ligne et améliore son chrono, ce qui fait passer sa moyenne à 1:54.448 ! Pour deux millièmes de seconde, De Haan gagne le Volant FEED !

C’est l’ébullition dans le paddock, personne n’aurait pu imaginer un écart aussi faible en Finale, en prenant une moyenne de trois tours. Le résultat est cependant en suspens. Le speaker annonce que le jury demande à réanalyser les tours. En arrivant dans la voie des stands, De Haan est applaudi unanimement et sort de sa voiture avant que son père ne le prenne dans ses bras. Mais l’euphorie reste contenue : Patrick Lemarié arrive et parle à De Haan et son père : la victoire n’est pas encore confirmée.


On entend des bruits dans le paddock comme quoi la finale pourrait être rejouée. Mais pourquoi rejouée ? On ne rejoue pas une finale parce que l’écart est minime. Après quelques minutes de délibération, c’est par la voix mythique de Julien Fébreau que la nouvelle tombe : Robert de Haan est le vainqueur du Volant FEED Racing 2021, pour deux millièmes de seconde face à Elliott Vayron.

Le sport auto est cruel, si cruel. La joie de De Haan, classe et irréprochable, tranche avec la déception de Vayron, qui s’éloigne quelque temps de la foule avec Renaud Derlot. Le jeune Français de 15 ans seulement perd une saison de F4 Italienne, tous frais payés, pour deux millièmes de seconde. Totalement désemparé, il a néanmoins fait une très très forte impression, face aux favoris annoncés de la finale. J’ose espérer que ce n’est que le début du parcours pour lui, puisse cette défaite lui donner encore plus l’envie de vaincre la prochaine fois. Pourquoi pas en FFSA F4 l’an prochain ?

Quant à Robert de Haan, le tout frais lauréat du Volant FEED m’a accordé une interview (en anglais, que j’ai traduite exprès pour vous), qui paraîtra demain. Après une nouvelle séance photo, les six finalistes grimpent sur le podium de Magny-Cours, surplombant la foule. Comme s’il avait besoin de ça pour être le plus grand, le Néerlandais se hisse sur la plus haute marche du podium, entouré par Vayron, qui tente de forcer son sourire, et Scibilia.


Peu après la finale, tout le monde monte prendre le déjeuner au Salon Panoramique en haut du bâtiment de l’entrée des stands. L’après-midi est encore nuageuse dans la Nièvre, mais au moins il ne pleut plus. À la fin du repas, depuis le 4e étage, on voit Robert de Haan et son père, prendre des photos autour de leur camping-car garé sur le parking. Ce jeune homme de tout juste 15 ans, arrivé en camping-car, repartira-t-il un jour d’un circuit de Formule 1 en voiture de sport luxueuse, un trophée de vainqueur sur le siège passager ? Aujourd’hui en tout cas, il a fait son premier pas vers cette trajectoire. Les étapes sont encore nombreuses, mais ce jeune homme a du talent à revendre.


De Haan, Vayron, Scibilia. Ces trois hommes sont dans les esprits de tous ceux qui ont assisté à la finale. Ces trois-là nous ont fait vibrer. Le sport auto est cruel et ne choisit toujours qu’un seul gagnant. Mais aujourd’hui, grâce à FEED Racing, c’est tous ces talents qui se sont vus donner la chance de briller.


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Je tiens absolument à remercier FEED Racing pour tout son travail de détection, de coaching, pour son accueil irréprochable, ainsi que le circuit de Magny-Cours que j’ai pu découvrir. Le rendez-vous est déjà pris pour la Finale 2022. Et ça promet déjà.


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