FFSA Formule 4 : la fiche technique.
Depuis quelques années, la Formule 1 redevient un sport à la mode. De plus en plus de personnes s'y mettent ou s'y remettent, découvrant au-delà de « voitures qui tournent en rond », de véritables machines surpuissantes à la pointe de la technologie. Et les plus curieux s'intéressent même aux catégories inférieures : Formule 2, Formule 3, voire même FRECA, W Series et Formule 4. À la rédaction, on s'est dit qu'il serait intéressant de présenter les particularités de ces championnats. Ainsi, pour commencer une semaine dédiée aux catégories monoplaces que FORMULA traitera en 2022, parlons de la FFSA Formule 4, qui fait office de premier échelon de la grande pyramide de la monoplace, et qui aborde cette année des évolutions drastiques.
Nous vous invitons donc, mesdames et messieurs, à découvrir la fiche technique 2022 de la FFSA Formule 4 !
Les voitures.
La Formule 4 est la première étape pour les pilotes sortant du karting, et le championnat français est l'un des principaux championnats européens. Il est régi par la Fédération Française du Sport Automobile, notre bonne FFSA, qui propose à ses pilotes une combinaison châssis/moteur commune à tous. C'est d'ailleurs le cas de tous les championnats de Formule 4.
Mais la grande particularité de la FFSA F4, c'est son équité. Tous les pilotes du championnat logent à la même enseigne : pas d’équipes, pas de différence de traitement entre coéquipiers. Ici, toutes les voitures sont préparées par les mécaniciens de la FFSA Academy, et les pilotes sont épaulés par un étudiant mécanicien qui les suit toute l’année.
Ainsi, c'est sur des voitures fournies par Mygale que travaillent les jeunes acteurs du championnat. L'association entre la FFSA et le constructeur basé à Magny-Cours dure depuis 2017 et passe un nouveau cap en 2022, avec l'introduction de la M21-F4, une nouvelle monoplace plus rapide, au look plus agressif, mais surtout plus sûre avec l'introduction du halo, une coque entièrement en carbone, et une mise aux normes de sécurité FIA. Ces mini-Formule 1 mesurent 4,8 mètres de long, un peu plus de 1,7 mètre de large, et le sommet de la monoplace se situe à un mètre du sol. Le tout amenant la voiture à 540kg avec le plein d'essence mais sans le pilote à l'intérieur.
Contrairement à ce que l'on peut voir en Formule 1 ou dans les catégories intermédiaires, l'aérodynamique sur cette monoplace reste très simple. L'aileron avant est une planche avec un réglage basique, tout comme l'aileron arrière. Seul point commun entre la Formule 4 et la Formule 1, la présence de feux de signalisation sur les montants de l'aileron arrière. Ainsi, vu la simplicité relative des pièces, pas de DRS.
Bon, pour qu'une voiture avance, généralement, il lui faut un moteur. A bord de nos M21-F4, on retrouve un moteur Alpine de 4 cylindres 1.3L Turbo, préparé par Oreca. Une association 100% française donc. Comme pour le châssis, 2022 est une petite révolution pour le bloc propulseur de ces Formule 4, puisqu'un tout nouveau turbo y est intégré. L'association châssis/moteur fait, en théorie, que ces monoplaces sont les plus rapides de leur catégorie. En bout de ligne droite, en fond de 6e vitesse, les pilotes pourraient dépasser les 220km/h grâce aux 170 chevaux qui font ronronner ce moteur alimenté en carburant bas-carbone qui y sera injecté. Là encore c'est une petite nouveauté...
Et pour aller en piste, il ne manque plus que des pneus ! Comme chez les grands, ce sont des gommes Pirelli qui équipent les Formule 4 de la FFSA. Elles sont montées sur des jantes de 13 pouces, et sont différentes de l'avant à l'arrière, puisque les pneus avant sont plus petits de 2 pouces par rapport aux pneus arrière.
Le format.
Comme du côté technique, l'équité est un maître-mot côté sportif. Les pilotes sont donc, comme les mécaniciens, eux aussi membres de la FFSA Academy, et peuvent bénéficier des structures d’entraînement de l'organisme, comme le Centre National d’Expertise et de Préparation Physique de la FFSA. Notons aussi le Pôle France, un lycée privé de la FFSA Academy, qui permet aux pilotes d’allier leur scolarité et la compétition.
Mais assez parlé des infrastructures et parlons de ce qu’il se passera sur la piste ! Chaque weekend compte trois courses, de 20 minutes + 1 tour, avec une unique séance de qualifications de 25 minutes. La grille de départ de la Course 1 est déterminée selon l’ordre des qualifications, et a un barème de points standard : 25 pour le vainqueur, 18 pour le 2e, 15 pour le 3e, puis, 12, 10, 8, 6, 4, 2 et 1 point pour le 10e. La grille de départ de la Course 2 est déterminée en inversant le top 10 de la Course 1. De ce fait, cette course à hiérarchie chamboulée voit souvent plus d’action et de dépassements que d’habitude. Mais pour garder de l’équité, cette course offre moins de points : 15 points pour le vainqueur, 12 pour le 2e, 10 pour le 3e, puis 8, 6, 4, 2 et enfin 1 point pour le 8e. Enfin, la grille de départ de la Course 3 est déterminée en fonction du second meilleur temps de chaque pilote de la séance de qualifications. Et elle offre le même nombre de points que la Course 1. Aussi, les pole positions pour les Course 1 et 3 donnent un point supplémentaire chacune. Le meilleur tour en course vaut un point également.
Enfin, comment est déterminé le champion ? Contrairement à la très grande majorité des autres catégories, le classement de la FFSA F4 est très compliqué à déterminer. Le Champion FFSA F4 est celui qui récolte le plus grand nombre de points sur l’ensemble des sept manches de la saison... auquel on décompte le score de la pire manche de l’année. Exemple : un pilote gagne 30 points à tous les weekends, sauf un où il récolte 10 points. Dans un classement « normal », il aurait gagné 30 x 6 + 10 = 190. Eh bien, en FFSA F4, ce ne sera pas le cas, et les 10 points de la pire manche ne seront pas comptés, et le pilote aura seulement 180 points.
Cependant, pour qu’une manche soit décomptée du résultat final d’un pilote, le pilote doit avoir pris part aux trois courses. Ainsi, si un problème mécanique survenant dans le tour de formation empêche le pilote à prendre part à une course, le résultat de son weekend sera tout de même comptabilisé. Ces calculs d’apothicaire avaient donné lieu à une lutte jusqu’au bout pour le titre entre Esteban Masson et Macéo Capietto l'an dernier. Si la situation venait à se reproduire, nous vous tiendrions bien sûr au courant de tous les différents scénarios.
Mais cela pourrait bien ne plus se reproduire, car des discussions sont actuellement en cours pour une révision du règlement pour éviter justement une nouvelle bataille de ce genre qui avait pu être considérée comme ridicule et inutilement compliquée à comprendre. Ainsi, comme tous les autres championnats, le champion pourrait être déterminé en calculant les points pris sur la totalité des courses de la saison. Affaire à suivre.
Trois championnats se sont disputés l’an dernier, avec les classements FFSA, FIA et Junior. Le championnat FFSA est le « vrai » championnat, le plus prestigieux, comptant les résultats de tous les pilotes. Ce champion reçoit une bourse de 100 000€. Le championnat FIA est celui qui accorde les points de Super Licence FIA, et exclut les résultats de tous les pilotes Juniors (moins de 15 ans avant le début du championnat). Car oui, comme toutes les formules de promotion, la FFSA F4 accorde des points de Super Licence FIA. On compte donc 12 points de Super Licence attribués au premier du classement FIA. Le vice-champion a 10 points, le 3e a 7 points, le 4e a 5 points, le 5e a 3 points, le 6e a 2 points et le 7e obtient 1 point. Le championnat Juniors est quant à lui réservé aux pilotes de moins de 15 ans avant le début de la saison. Il exclut les résultats de tous les autres pilotes. En 2022, aucun pilote Juniors n’a pour l’instant été annoncé, donc les classements FFSA et FIA devraient être identiques.
Enfin, concernant la diffusion, des discussions sont également en cours pour diffuser la totalité des courses du championnat. En 2021, les courses 2 et 3 de plus de la moitié des manches étaient diffusées sur le Facebook de la FFSA Academy.
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