F1 22 : L'avis de la Rédaction.
Nouvelle appellation, nouvelle identité graphique, nouveau logo apposé au-devant de celui de la Formule 1. Pas de doute, EA Sports est bel et bien présent sur cet opus 2022 du jeu officiel de notre discipline favorite. Bien que Codemasters soit toujours au développement du jeu, le géant Electronic Arts (EA) a désormais une véritable place dans la conception du jeu, avec l'introduction de mécaniques propres aux FIFA, Madden et autres licences sportives de l'entreprise. Alors, avec des jeux qui, malheureusement, déçoivent un peu plus à chaque fois la rédaction et une grande part de joueurs, que vaut cet opus 2022 ?
Contrairement à d'habitude, on ne va pas passer en revue les nouveautés et on ne va pas vous faire l'affront de vous présenter un script de vidéo Youtube sans les images. Ainsi, cet article va prendre le titre au pied de la lettre : on vous donne notre avis. Il n'est donc pas objectif, et n'est pas à prendre comme une vérité absolue.
Ceci étant dit, mesdames et messieurs, nous vous proposons donc de plonger longuement avec toute la rédaction dans ce F1 22.
F1 Life.
La nouveauté de cette année, elle est là. C'est d'ailleurs sur ce mode de jeu que la quasi-totalité de la communication d'EA Sports s'est concentrée : personnalisation poussée au maximum, lobby interactif, possibilité de partager avec ses amis en ligne, la présence de supercars, etc. Des promesses qui, sur le papier, sont intéressantes bien que très largement optionnelles quand l'on sait qu'il y a de nombreuses choses que les joueurs aimeraient avoir avant de pouvoir modifier le tapis et le canapé de leur salon virtuel... (coucou la Formule 3)
Bon. On va commencer par le bon : la personnalisation. Il faut avouer que même si c'est anecdotique, nous avons passé du temps à regarder les différents murs, les sols, les tapis, les canapés, le mobilier, et à tester différentes combinaisons pour parvenir à un intérieur qui nous plaisait.
Idem pour les habits qui voient l'introduction de véritables marques en jeu : Sparco, PUMA, Anti Social Social Club, Beats, Patta, etc. Là aussi de très longues minutes ont été dépensées pour observer toutes les marques, toutes les pièces proposées, afin de convenir du meilleur outfit possible, avec les Pit Coins (monnaie du jeu) que l'on avait.
Autre bon point, la présence de supercars. Alors c'est évident que l'on se serait bien passé de ces voitures pour avoir des F2 d'ores-et-déjà à jour, ou même des F3, mais bon. On ne va pas faire les difficiles. Honnêtement, ces supercars sont jolies. Mais... C'est à peu près tout ce qu'elles ont selon nous...
Et c'est là que l'on commence à grincer des dents... Car aussi sympa soient les supercars, aussi amusante soit la personnalisation, cela ne sert à rien. Enfin si, on est mauvaise langue, ça sert à habiller le menu d'accueil du jeu. On peut y voir son avatar, joliment habillé dans son superbe salon au côté de sa superbe supercar. Voilà l'intérêt de ce mode.
Car finalement, F1 Life ce n'est rien de plus qu'une galerie au sens large du terme : on peut y exposer ses trophées obtenus en jeu, ses supercars achetées grâce aux jetons supercars, on peut également aller dans le showroom virtuel pour scruter les F1 de 2022 et les (pour le moment) F2 de 2021, et on peut y revoir nos temps forts enregistrés. Une bête galerie que EA et Codemasters ont magnifiquement mise en abyme afin de (soyons honnête) tromper les joueurs en leur faisant croire que c'était une nouveauté ahurissante.
C'est une nouveauté, on ne peut pas dire le contraire. Les points cités plus haut en sont également. Mais c'est très décevant. En ce qui concerne le mode de ces supercars, on est uniquement sur des mini-jeux de sprint, de passage de portes, de drift. À bord des voitures, c'est très arcade. On est très loin d'un Gran Tourismo ou d'un Project Cars (sauf si l'on parle du 3). Bon, vous allez nous dire que ce n'est pas ce qui est recherché, et c'est vrai, vous avez raison. Mais ça n'empêche pas un jeu d'essayer d'être agréable... La jouabilité nous a plutôt fait penser à un jeu de guerre ou d'aventure dans lequel il y aurait une séquence de conduite. C'est très basique, il n'y a aucune impression de vitesse et la maniabilité est primaire; que ce soit à la manette ou au volant, et la voiture semble être sur des rails à peine on en perd le contrôle. Et on ne parle pas de l'ambiance sonore, très approximative, et des crissements de pneus dignes d'un Grand Theft Auto San Andreas... Toutes ces choses s'ajoutent donc à une liste d'événements limités, ce qui nous pousse à penser que la durée de vie de ce mode de jeu sera très succincte.
L'immersion.
On le sait, F1 22 n'est pas une simulation. Mais un gameplay plutôt orienté vers l'arcade (on en reparlera) n'empêche pas un développeur de soigner son environnement, son ambiance sonore et ses détails pour réussir à plonger le joueur dans un univers fictif qui se fondrait au réel. Voyons comment ce F1 22 s'en sort.
Moyennement on va dire. Gros point noir pour un jeu du calibre de F1 22 : son visuel. Le jeu est globalement beau, on ne peut pas dire le contraire. Mais il est bien loin des standards que l'on peut attendre d'un jeu vidéo en 2022. L'aliasing (apparition de pixels avant d'effectuer le rendu d'une texture) est toujours très présent, lors des cinématiques, temps de chargements, et même dans l'onglet de personnalisation.
De nombreux bugs visuels présents au lancement du jeu ont depuis été corrigés, et heureusement. En 2022, on est habitué à recevoir des versions Beta des jeux avant que ces derniers soient mis à jour au fur et à mesure de leur vie. C'est dommage, mais c'est ainsi que fonctionne l'industrie actuellement. Mais cela n'excuse pas pour autant les très nombreux bugs qui rendent impossible l'immersion : des mauvaises lignes de dialogues qui se lancent et qui nous parlent de Racing Point par exemple, des radios qui ne fonctionnent pas, une Safety Car qui s'enfonce dans le sol devant nous, des collisions avec des murs invisibles qui arrivent en pleine ligne droite, l'absence du rétroviseur central, même s'il est activé, etc. La liste pourrait être longue...
On pourrait aussi parler des programmes d'essais, dont l'affichage sur console est situé au centre de l'écran, et réduit donc considérablement la visibilité du joueur... Sur PC, c'est un élément qui peut être déplacé pour éviter le problème, mais les joueurs console sont un peu oubliés sur ce coup...
Mais bon, il faut savoir rendre à César ce qui appartient à César, et ce jeu n'est pas que critiquable. Ainsi, on notera, comme l'an dernier, la présence de plein de détails très intéressants : les marbles, du gravier qui se dépose sur les vibreurs en cas de sortie de piste, les traces de pneus en cas de blocage des roues, de nouvelles cinématiques avant et après les courses, et, bien que limité (microtransactions obligent) la présence de nouveaux casques, nouvelles combinaisons, nouvelles livrées, etc. Plein de petites choses qui viennent renforcer une immersion parfois difficile à avoir.
Au-delà du visuel, l'ambiance sonore est un point important. On a parlé des supercars dont le son n'était pas au rendez-vous, ce qui, heureusement, n'est pas le cas avec les monoplaces. Car c'est un point que l'on doit mettre en avant : l'ambiance sonore est très agréable ! Des moteurs dont le son est très bien reproduit, et qui se démarque en fonction du motoriste. La foule que l'on peut entendre quand l'on passe devant des tribunes. L'ingénieur (en anglais) dont la voix a été changée afin de renforcer l'immersion et de sortir de la monotonie de Jeff, même si malheureusement les phrases sont les mêmes. Bref, plein de choses très bonnes dans l'ambiance sonore.
Mais il y a aussi du moins bon. Supercars, on l'a dit. Les bruits des impacts sont assez étonnants également. Un bruit à la fois sourd et à la fois étouffé qui ne ressemble en rien à un impact avec un rail, un Tecpro ou un quelconque mur de pneus. Les commentateurs (en français) sont également à revoir. Julien Fébreau est, pour cette année, accompagné de Nicolas Martin, Jean Éric Vergne, ou Jacques Villeneuve. Bon, pour Nicolas Martin, on prend ce qu'il y avait dans les opus précédents, et c'est parti ! Pour Jacques Villeneuve, on a un commentateur crédible comme l'est Julien Fébreau. Malheureusement, la déception vient de J.E.V. dont le ton monotone et triste nous sort complètement des cinématiques... C'est dommage, car il est un consultant très pertinent et très intéressant, mais on sent qu'il n'est pas à l'aise à l'exercice du jeu vidéo.
Petit point pour terminer : la playlist du jeu. Une soundtrack tournée très électro, certes, mais qui anime un peu notre présence dans les menus. Finis les quelques notes de piano et/ou violon synthétique que l'on avait en boucle. Désormais, il y a une vraie ambiance, et c'est agréable.
Le gameplay.
Si l'on met de côté ce mode F1 Life, F1 22 comporte peu de nouveautés. Mais ce n'est pas grave tant les Formule 1 de 2022 sont, à elles seules, une immense nouveauté. La Formule 2 ne bouge pas, ou très peu, ce qui est normal car la réglementation ne change pas, et que la formule est plutôt agréable. Très agréable même. S'ajoutent à ces monoplaces les circuits sur lesquelles elles évoluent. Des tracés tous à jour (dans leur dessin), et dont certains ont même été retravaillés. Malheureusement, on est toujours loin de la réalité, tant certains circuits sont ratés. Celui de Spa-Francorchamps est un exemple récurrent, qui revient année après année, pour la simple et bonne raison qu'il est inchangé (dans le jeu) depuis 2014 ! Bientôt 10 ans que le modèle utilisé est le même, et que donc, ses défauts, sont les mêmes. On déplore bien évidemment le fait que les circuits ne soient pas laser-scan, mais on peut l'excuser étant donné les ressources que cela demande, et que Codemasters reste un « petit » studio. L'arrivée d'EA Sports pourrait peut-être les aider...
Autre point qui pourrait être sublimé par la suite grâce à EA : l'IA. « Sublimé » car l'IA, si elle est dans votre rythme, est une réussite. Si elle est dans votre rythme, nous insistons bien sur ce point... Car là où avant il fallait changer de difficulté entre chaque circuit pour être face à une IA adaptée à votre niveau, sur ce F1 22 il faut changer d'IA à CHAQUE SÉANCE. Oui oui, l'IA en Essais est loin d'être la même que vous aurez en course, et encore moins en Qualifications...
Bon, même si l'on arrive à trouver une difficulté correcte, ce n'est toujours pas parfait, et par moments elle a des comportements incompréhensibles, mais elle est agressive, elle ose, elle attaque, elle défend, et surtout, elle commet des erreurs ! Et que ça fait du bien de réussir à doubler un pilote quand on le pousse à la faute à force de se montrer dans ses rétroviseurs.
Par contre, il ne faut pas rouler contre l'IA sous la pluie, du moins pas pour le moment, tant elle est supérieure en ces conditions. C'est simple, on dirait que nous sommes les seuls à rouler sur piste humide... L'IA vole littéralement au-dessus de l'eau. C'est assez désagréable, et surtout, très frustrant. Ce sont des petits ajustements que Codemasters fera au fur et à mesure, mais il faudrait tout de même que cela arrive vite, parce que voir une Haas jouer la victoire à la régulière, c'est surprenant...
On va rester sur le thème de la frustration, et parler du gameplay à la manette. Et le premier point à soulever, c'est la maniabilité qui en prend un coup... Un temps de latence entre le moment où l'on incline le joystick pour tourner et le moment où tourne la voiture, un angle de braquage limité, et une difficulté à maitriser la monoplace, qu'elle soit une Formule 2 ou une Formule 1. La maitrise est également très sommaire, puisqu'aux gâchettes il est très difficile de trouver les limites de la voiture sans les dépasser... Aucune ou très peu d'informations nous y aident d'ailleurs...
Le seul moyen que nous avons trouvé pour s'amuser à la manette, c'était de prendre ce jeu comme un jeu complètement arcade, avec l'ABS et l'antipatinage d'activé. Ainsi, pas de prise de tête, une IA revue à la baisse, et c'est parti pour des courses courtes, amusantes, histoire de décompresser de sa journée ou de sa semaine !
Mais ce n'est pas forcément le seul but de ce F1 22. Car beaucoup de joueurs roulent au simulateur, et tout un volet compétitif est développé autour des opus de Codemasters depuis quelques années. Et au volant, il faut avouer que c'est mieux. On ressent vraiment la présence de l'effet de sol, avec des virages que l'on peut désormais prendre pied au plancher, là où avant, il fallait être précautionneux. Une fois réglée, la maniabilité est assez fidèle aux réglages que l'on fait sur son simulateur, et ce n'est pas désagréable.
Mais ne vous attendez pas à recevoir des informations dans le volant... Car encore une fois, on n'est pas sur une simulation. On est bien loin de ressentir toutes les subtilités de la route et des voitures, et de savoir exactement quand la voiture est en dérive, ou quel élément on doit changer pour obtenir exactement ce que l'on veut dans les réglages de la voiture. La réaccélération est toujours aussi compliquée, et perdre la voiture sans le voir venir est aussi facile que sur le précédent opus. C'est extrêmement frustrant lorsque l'on cherche à pousser la voiture à ses limites, ou tout simplement lorsque l'on essaye de maintenir un rythme correct. Deux virages pris de la même façon et la voiture aura deux réactions totalement différentes... Un jour, peut-être, Codemasters arrivera à nous transmettre les bonnes informations dans le volant pour que l'on puisse rouler correctement...
Mais que l'on soit à la manette ou au volant, certains points de gameplay sont similaires. Et là aussi il y a du bon et du moins bon. Et forcément, le point majeur, c'est les nouvelles monoplaces. Et à ce niveau-là, on est sur du bon ! Une physique différente, assez cohérente avec la réalité, et un style de pilotage à revoir de F1 2021 pour l'adapter à F1 22.
Malheureusement, avec ce changement de physique, viennent d'autres changements. Bon, la voiture part toujours autant en dérive sans que l'on s'en rende compte, comme c'était déjà trop souvent le cas sur F1 2021. Mais le gros point noir que l'on a relevé concerne les dégâts. Alors oui, ils sont aussi développés visuellement que dans l'opus précédent, mais là où l'an dernier beaucoup de dégâts n'étaient qu'anecdotique, cette année, ils sont tous trop punitifs. Un tout léger dégât à votre aileron avant, et c'est le passage par les stands obligatoire tant la voiture est inconduisible. Bien évidemment, c'est un problème qui n'arrive qu'au joueur, l'IA se débrouillant très bien sans aileron...
On notera la présence des pannes mécaniques, reconduite pour cette opus, et qui fait un bien fou même si quelques cheveux ont été arrachés en même temps que quelques victoires ont été annihilées... Mais c'est le sport, et pour le réalisme et l'immersion, c'est parfait !
Plusieurs nouveautés qui sont arrivées cette année concernent la mise en grille et les stands. Pour le premier point, on est enfin sur une mise en grille manuelle (au choix, cela peut être automatique comme les années précédentes. Comme les arrêts aux stands et les périodes de Safety Car d'ailleurs). Et on doit avouer que c'est un petit truc, mais que c'est génial ! On s'avance doucement, on positionne sa voiture en travers pour pouvoir bloquer le pilote à côté de nous, c'est réaliste, et c'est fun ! Le second point, celui des arrêts aux stands, est quant à lui assez frustrant... Ne comptez pas traverser la pitlane à votre rythme, ou selon vos coups de volants. Non. La direction est toujours automatique. Par contre, un QTE d'une touche a été introduit pour optimiser votre arrêt. Ainsi, lorsque vous passerez une porte, il vous suffira de cliquer sur un bouton pour que l'arrêt soit correct. Bon, pour avoir volontairement manqué des arrêts, ça ne change pas grand-chose... Cependant, des erreurs peuvent arriver durant les arrêts, et ça, on prend ! C'est une excellente nouveauté !
En bref.
F1 22 est un bon jeu d'arcade. C'est le genre de jeu que l'on lancera le soir, pour faire une course, sans se prendre la tête, pour au contraire, se prendre pour nos héros que l'on observe chaque Dimanche après-midi. Si l'on est un peu plus compétitif, c'est un jeu que l'on usera jusqu'à la moelle, mais sans pour autant prendre le prisme de la simulation, car comme nous l'avons dit et redit, ça n'en est pas une.
Si vous imaginez ce F1 22 comme tel, on ne peut que vous conseiller de l'acheter. La seule et unique raison que l'on ajouterait serait la présence d'un logo dénommé « Formula ». Pour être honnête, ça a suffi à nous convaincre... Et plus sérieusement, la présence des monoplaces version 2022 qui changent radicalement de ce qui existait auparavant devrait être une raison suffisante d'acheter cet opus. Cependant, si vous cherchez un jeu dans lequel vous allez pouvoir vous plonger longuement, jouer avec les réglages, et vraiment avoir le sentiment de piloter une Formule 1, passez votre chemin.
En tout cas, pour nous, c'est un jeu sympa que l'on aura plaisir à retrouver de temps en temps. Bien que beaucoup de choses nous hérissent le poil... Mais bon, vous nous connaissez chez FORMULA, on n'aime pas grand-chose...
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