Derrière la visière de... Arthur Leclerc.
Tout fraîchement sacré en Formule Régionale Asia (FRAC), Arthur Leclerc se trace une route vers les sommets de la monoplace depuis ses débuts en F4 FFSA en 2018. Durant cette saison, il termine 5e du championnat. L'année suivante, c'est sur la dernière marche du podium qu'il conclut sa campagne de F4 ADAC, avant de terminer vice-champion de la F3 Régionale en 2020. Cette même année, il intègre la Ferrari Driver Academy (FDA) et Prema, équipe pour laquelle il pilote depuis maintenant deux saisons pleines. À l'aube de sa troisième saison avec la structure italienne, et de sa deuxième campagne de F3 FIA, le jeune monégasque de 21 ans a accepté de s'entretenir avec nous, presque trois ans jour pour jour après notre premier DLVD, déjà avec lui.
Mesdames et Messieurs, nous vous proposons donc de passer avec nous, derrière la visière d'Arthur Leclerc.
On va commencer par ton actualité ! Tu sors tout juste de la FRAC, championnat dans lequel tu as été titré. C'est ton premier titre en monoplace, et le premier depuis 2014 (acquis en kart à l'époque NDLR.). Il était attendu ce titre ?
Ah oui, je l'attendais ! Je suis super content, on a fait un très bon boulot avec le team. Avant de commencer le championnat, on était vraiment dans une optique de travailler les points faibles de la F3 FIA, et on a super bien bossé. Je pense qu'on a rempli l'objectif ; on s'est bien amélioré avec les qualifications, les podiums et les victoires. Maintenant, il faut continuer de travailler !
Est-ce que ça te permet de passer dans une autre dimension ? Auprès des sponsors, des équipes, des pilotes, etc.
Passer dans une autre dimension, non. Je pense que c'est un grand mot. On a fait un bon job, tout le monde l'a vu, c'est sûr, après voilà, ça reste relativement la même chose pour les sponsors et les autres teams on va dire.
Ce qui a frappé pendant cette campagne, c'est ta régularité : 15 courses, 14 fois dans les points, 9 podiums, 4 victoires. Ça contraste assez avec ta saison 2021, plus difficile.
Oui c'est vrai qu'on a été assez régulier sur l'ensemble des courses. Mais honnêtement, je n'ai pas vraiment cherché la régularité. J'ai vraiment cherché à maximiser toutes les opportunités à chaque fois : ne pas faire d'erreurs, essayer de performer et de montrer vraiment la vitesse qu'on avait, sans trop en faire pour ne pas faire d'erreurs et se qualifier loin. Pas comme l'an dernier justement. Parce que l'an dernier je pense qu'on avait beaucoup de vitesse mais ça ne s'est pas vraiment reflété dans les résultats. Je pense qu'on a fait un meilleur boulot cet hiver, et voilà, c'était clairement l'objectif. On voulait travailler sur ça, la régularité, maximiser nos résultats et montrer notre vraie vitesse.
Comme tu l'as dit, il y a eu une belle progression entre le début d'année dernière et cet hiver. Si on suit la logique, l'objectif cette année c'est le titre en F3 FIA ?
Oui c'est le titre. J'ai toujours envie de finir premier ! Mais ce n'est pas forcément ce que j'ai en tête en ce moment. J'ai vraiment envie de continuer sur notre lancée, essayer d'appliquer ce qu'on a fait en FRAC mais en F3 FIA. Voilà, l'an dernier on avait déjà de la vitesse mais on n'a pas su l'exploiter comme on le voulait, donc le plus gros objectif de cette saison sera de faire une saison similaire à la FRAC pour refléter le maximum possible notre vitesse, nos performances. Et je pense que les résultats viendront avec.
Il va y avoir de la concurrence : Victor Martins, Grégoire Saucy, Isack Hadjar pour ne citer que les francophones, mais il y en aura d'autres, dont Pepe Marti que tu vas retrouver. Tu t'attends à quoi cette saison ?
C'est sûr qu'il y a de la concurrence oui, après ça a toujours été comme ça, que ce soit l'an dernier, ou même en Formule Régionale. La concurrence c'est pas ce qui manque ! Maintenant ça ne change rien à notre boulot et à notre état d'esprit. On va continuer à bosser pareil, on est concentré sur nous et sur ce qu'on a à faire.
Et après la saison ? C'est déjà tôt pour y penser, mais l'an prochain c'est la F2 ? Puis la F1 ?
Oui, c'est beaucoup trop tôt. Je pense que le plus important, surtout dans ces sports, c'est de se focaliser sur le présent, de prendre les choses course par course, weekend par weekend, et de s'améliorer. Je ne pense pas vraiment à l'année prochaine ni aux saisons d'après.
En tout cas, ça se fera sûrement avec la FDA. Tu es d'ailleurs le pilote Junior le mieux placé de l'académie. Comment est-ce qu'elle t'aide dans ta carrière ?
La FDA elle m'apporte un grand support c'est sûr. Honnêtement, je passe la plupart de mon temps à la FDA : dès que je ne suis pas à la maison, je suis à Maranello ! Je fais des entraînements physiques, des entraînements mentaux, etc. En plus on a la chance d'être avec les ingénieurs de la Formule 1, donc on peut optimiser tout notre travail. Par exemple, pour chaque weekend on a les revues des tests. C'est une vraie chance de pouvoir parler avec eux, ils ont énormément d'expérience, c'est un grand plus. Donc oui, finalement on a beaucoup de travail, beaucoup plus que ce qu'on peut croire. Dès qu'on n'est pas sur le circuit, on est toujours en train de bosser.
Et qui dit FDA, dit Ferrari. Tu as 45 points de Super Licence sur les 40 nécessaires pour rouler en Formule 1. Tu nous vois venir... Est-ce qu'il y a des choses de prévues avec Ferrari ?
Je pense que c'est un peu tôt pour en parler là aussi. Ce que tout le monde a en tête c'est de faire une très bonne saison de F3, de continuer le job qu'on a fait en FRAC, et puis voilà, on verra par la suite ! Mais pour le moment, ce qu'on a en tête c'est vraiment la F3.
Propos recueillis en Mars 2022.
Article bouclé le 5 Mars 2022.
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