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P.W.

Dans le rétro de... Mathieu Zangarelli.


FORMULA.
FORMULA.

Entraîneur de Pierre Gasly ou d’Anthoine Hubert à la FFSA Academy pendant une dizaine d’années, notre premier invité est l’un de ces acteurs de l’ombre qui ont fait du sport automobile français ce qu’il est aujourd’hui. Pilote de monoplace puis de GT jusqu’en 2009, il s’est ensuite réorienté dans le coaching de jeunes pilotes avant d’embrasser une carrière de team manager, actuellement chez ART Grand Prix en FRECA depuis 2020. Seulement quelques jours avant la huitième manche de la saison à Valence, ce manager français s’est confié à moi pour revenir sur sa riche carrière de pilote, d’entraîneur et de team manager.

Mesdames et Messieurs, je vous propose donc de regarder avec moi, dans le rétro de Mathieu Zangarelli.



Pour commencer, est-ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Mathieu Zangarelli, j’ai 42 ans, je suis marié et j’ai 3 enfants. Professionnellement, j’ai une expérience dans le monde du sport automobile de presque 30 ans, avec une première partie en tant que pilote. Ensuite, j’ai eu une partie où j’ai fait de l’entraînement de pilotes automobiles, et maintenant je suis dans le management et la gestion d’équipe. Voilà les trois très grandes étapes dans ma vie.



D'un côté du muret...

Alors, commençons dans l’ordre en parlant de votre carrière de pilote ! En formules de promotion, vous vous êtes distingué avec un titre de vice-champion de France de Formule Renault 1999 et une 3e place en F3 japonaise en 2002, avant de décider de partir en GT. Qu’est-ce qui a précipité cette décision ?

Je voulais continuer à rouler. J’étais déjà parti au Japon en 2002 parce qu’en Europe, je n’avais absolument plus la capacité de pouvoir assumer les budgets. Et à la fin de mon année japonaise en F3, j’ai décidé de rentrer en Europe ce qui, avec le recul, était peut-être une petite boulette mais peu importe, on a le droit d’en faire. Je n’avais toujours pas les capacités financières pour rouler dans des conditions optimales en Europe en monoplace ; j’ai reçu des opportunités pour pouvoir aller en GT donc je suis parti là-dessus.


3e de votre catégorie aux 24 Heures de Spa, vice-champion de Renault Clio Cup, vous avez pourtant totalement arrêté la compétition automobile en 2009. Ce n’était pas trop dur d’arrêter de piloter après plus d’une dizaine d’années à faire ça ?

Pour être franc, je roule encore un tout petit peu en amateur, avec des amis à moi dans le cadre des rencontres Peugeot Sport, où c’est vraiment juste pour le plaisir. Mais au final : non pas vraiment. Quand on arrive sur la fin, on sent que ça arrive, c’est rare qu’il y ait une rupture nette. De toute façon, à partir du moment où la monoplace s’est arrêtée... Mon objectif au départ était quand même de pouvoir faire de la monoplace en priorité comme tant de jeunes pilotes, donc une première partie du deuil avait déjà été faite à la fin de mon expérience en monoplace. Après, j’ai eu la chance de rouler dans plein de catégories différentes avec plein de types de voitures différents, et j’ai engrangé beaucoup d’expérience à travers toutes ces expériences-là, elles m’ont toutes été bénéfiques quelque part pour la suite de ma carrière au final.



... puis de l'autre.

Et donc après le pilotage, vous avez continué avec l’entraînement de jeunes pilotes à la FFSA Academy ?

Oui, j’ai passé une bonne dizaine d’années à coacher des pilotes en objectif de professionnalisation et de haut niveau. C’était majoritairement des pilotes du collectif de l’Equipe de France FFSA. Ceux avec qui j’ai passé le plus de temps au final, c’est Pierre Gasly, Anthoine Hubert et Gabriel Aubry. Trois pilotes avec qui j’ai passé... on va dire sur les dix années, j’ai dû en passer au moins sept ou huit avec ces trois-là.


Et c’était quelque chose dont vous aviez toujours eu envie ? Vous aviez toujours eu envie de former les jeunes pilotes de demain ?

Pas forcément, au départ j’étais pas du tout dans cette optique-là, mais j’ai trouvé une passion pour transmettre et j’ai assez naturellement pris du plaisir à ça. Et puis j’ai aussi eu la chance de tomber sur des profils qui donnent envie de s’investir à 100%. Quand on travaille avec des jeunes qui ont ce potentiel-là, qui ont cette envie-là, c’est vraiment stimulant, j’ai passé tellement de supers bons moments avec ces trois-là.


Après la FFSA, vous avez rejoint ART Grand Prix comme directeur sportif, comment s’est passé ce recrutement, comment en êtes-vous venus à diriger une équipe ?

Même si je connaissais déjà Frédéric Vasseur et Sébastien Philippe [les directeurs d’ART GP, NDLR.] avant, ce qui a surtout aidé, c’était le fait qu’Anthoine fasse deux saisons de GP3 chez ART. La première saison d’Anthoine, j’étais son encadrant, son coach, et c’est à la fin de cette année-là, donc fin 2017, que Fred et Seb m’ont demandé si je ne voulais pas les rejoindre dans l’équipe ART pour gérer la partie F3 d’ART. Du coup, j’ai accepté et j’ai aussi pu suivre l’évolution d’Anthoine, mais cette fois-ci en étant de l’autre côté de la barrière, en gérant l’équipe. Et depuis un an et demi, je suis à temps plein chez ART en FRECA.


En tant que directeur sportif, j’ai une vision d’ensemble de l’entreprise, à la fois de l’organisation de l’équipe, du choix du personnel, du recrutement et du choix des pilotes, j’ai vraiment cette vision globale. Quand je suis arrivé en 2018, j’ai eu la chance d’arriver dans une équipe déjà très bien rodée, donc c’était beaucoup plus confortable, je n’avais pas tout à construire. ART m’apporte beaucoup et j’imagine que j’apporte des choses à ART, sinon j’aurai déjà été écarté très rapidement ! (rires) Mais voilà j’ai pu apprendre beaucoup grâce à eux, et moi au quotidien, j’essaye aussi d’aider l’entreprise : l’écurie à continuer à évoluer, parce qu’on a toujours besoin d’évoluer sinon on perd.


Au cours de votre carrière en tant qu’encadrant à la FFSA, et en tant que chef d’équipe chez ART, entre Gasly, Hubert, ou plus récemment Martins et maintenant Saucy, quel est le pilote qui vous a le plus marqué dans votre carrière ?

Ils m’ont tous marqué sur différents aspects en fait... Là où j’ai eu l’impression d’accomplir le plus mon travail, c’est avec Pierre [Gasly]. On s’est connus tôt, il était très jeune, il avait 14 ans. Je l’ai accompagné, pas sur toutes ses saisons sportives, mais quasiment les ¾ jusqu’à la fin du Japon [en Super Formula en 2017], donc voilà on est passé par des hauts, par des bas, mais je pense que c’est le pilote avec lequel j’ai eu le plus vraiment l’impression d’accomplir le plus. Mais je mets un bémol là-dessus parce qu’également avec Anthoine [Hubert], on a eu une vraie proximité, on avait une vraie confiance l’un dans l’autre, je l’ai vu grandir, je l’ai vu évoluer à sa manière, il avait un énorme potentiel pour devenir pilote professionnel... Et avec ART, Victor [Martins] a énormément de talent et Grégoire [Saucy] se bonifie avec le temps. Ils m’ont tous apporté des choses au final et je suis content de pouvoir partager tous ces moments-là avec eux.


Et aujourd'hui ?

Revenons à la saison actuelle, comment expliquez-vous le succès que rencontre votre pilote Grégoire Saucy ?

C’est important de reprendre un peu la carrière de Grégoire, car oui, Grégoire a 21 ans maintenant, mais il a commencé tardivement globalement, et on va dire que ses choix de début de carrière n’ont pas forcément été les bons. Déjà, il a commencé tard, avec une expérience de karting inférieure à la moyenne. Pour moi, ce n’est que sa troisième vraie année en monoplace. Alors certes, il a roulé auparavant, on ne peut pas lui enlever ce kilométrage-là, mais parfois il vaut peut-être mieux ne pas rouler que faire du roulage pas forcément de très bonne qualité. En tout cas c’est un garçon qui est très agréable, car il est toujours très calme, très attentif à ce qu’on lui dit, hyper appliqué dans son projet. Il a aussi sa maturité qui est aussi un avantage, par rapport au profil plus jeune de ses adversaires de la catégorie de Formule Régionale aujourd’hui ; on sent qu'il y a une maturité supplémentaire. Et surtout, on échange très simplement, c’est hyper intuitif : on n'est pas en train de se battre pour lui faire passer tel ou tel message, et lui quand il a des messages à faire passer, il le fait aussi avec beaucoup de tact et de précision, donc c’est ça qui fait aussi sa force aujourd’hui.


Au-delà du titre Pilotes, j’imagine que l’objectif est aussi le titre Equipes, sauf que de ce côté, c’est beaucoup plus serré avec R-ace GP notamment…

Pour être honnête, notre objectif c’est d’avoir les trois titres ! Avec le général, les équipes, et les Rookies avec Gabriele Minì, mais bien sûr c’est extrêmement serré, je pense à Gabriele Minì et Isack Hadjar chez R-ace, et dans les teams entre ART et R-ace. Ils font une très belle année, il faut le reconnaître, ils font un super boulot, il y a une vraie homogénéité dans leur line-up de pilotes, ils ont fait un excellent weekend de Monaco qui les a relancés clairement, alors que nous, on a marqué le pas. On pourrait parler de toutes les opportunités manquées, mais on fera les comptes à la fin de l’année. Mais même avec cette concurrence relevée, on espère bien, et on va tout faire pour, gagner les trois titres cette année.


Et même si la fin de saison n’est pas encore arrivée, vous commencez déjà à regarder les pilotes pour la saison prochaine, les différentes options ?

Oui bien sûr ! En général, c’est souvent à partir de la période fin août-début septembre que les premières tractations commencent. Donc oui en ce moment, ça discute beaucoup, en FRECA, on sait que l’équipe joue beaucoup dans ce championnat et qu’on est assez demandé. Nous de notre côté, on a une idée du line-up idéal qu’on souhaiterait, mais on est bien sûr en plein dedans ! Le planning des tests de fin de saison est quasiment finalisé donc oui, on a déjà pas mal avancé.


Et quand vous voyez tous vos pilotes, Grégoire Saucy, Gabriele Minì, gagner et monter sur les podiums, vous ne seriez pas tenté de rouler à nouveau en compétition ?

Oh là non ! (rires) Après, je pilote toujours un peu pour le plaisir, c’est très agréable mais après non aujourd’hui... Je ne vais pas dire que je prends autant de plaisir que quand j’étais au volant, mais presque ! Actuellement, avec les résultats, la victoire, la passion, qu’on prend d’un autre pied, je m’éclate en fait tout autant. (silence) Allez, à l’extrême, pour mes enfants car mes enfants m’ont jamais vu piloter une voiture de course. Ils ont vu des photos et des vidéos, mais ils m’ont jamais vu rouler en voiture de course, voilà c’est le seul petit regret que je pourrais avoir aujourd’hui, mais clairement je m’éclate vraiment actuellement avec ART.



Propos recueillis en Septembre 2021.

Article bouclé le 24 Septembre 2021.


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