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T.L.

Le Grand-Prix de Bordeaux.


FORMULA.

La France a toujours été un pays de sport automobile. Que ce soit de par ses pilotes, Champions du Monde dans toutes les catégories, de par ses équipes, légendaires sur les cinq continents, ou de par ses circuits, souvent uniques et innovateurs, l’Hexagone s'est toujours démarqué. Fut d'ailleurs un temps où bien plus de courses avaient lieu, et certaines moins connues que d'autres. Multi21, autre créateur, avait présenté l'un des circuits oublié du patrimoine français, celui de Nantes. Aujourd'hui, c'est à mon tour de raviver la flamme de la chambre à combustion de bolides d'autrefois, dans la cité bordelaise.

Mesdames et Messieurs, je vous propose donc de vous plonger avec moi dans l'histoire, pour découvrir ou redécouvrir le Grand-Prix de Bordeaux.

Son histoire.

Il faut savoir que le Grand-Prix de Bordeaux n'a pas toujours été à Bordeaux.. Initialement, il se passait à Saint-Médard-en-Jalles, au Nord-Ouest de la ville. Mais à cette époque, rien de ce qui pouvait s'apparentait à la Formule 1 empruntait ce tracé. C'est en 1951, après une vingtaine d'années d'arrêt, que le circuit revient sur le devant de la scène, en plein centre-ville de Bordeaux, et avec des Formules 1.

Le tracé est alors dessiné autour de l'esplanade des Quinconces, qui est toujours à l'heure actuelle, un grand lieu de fêtes et de festivals dans la ville girondine. Et son parcours, relativement simple, longeait les berges, contournait la place Lainé, puis contournait les Quinconces, avant de se diriger vers la Route de la Porte Cailhau, pour retrouver les berges. Un tracé long de 2.457km, que les pilotes empruntaient près de 120 fois.

Son dessin, ci-dessous représenté, était pensé pour accueillir le plus de public possible, dans un espace assez réduit. Les Bordelais qui lisent cet article, savent que l'endroit est relativement étroit. Et pourtant, huit tribunes étaient construites pour le public. Sans compter la tribune des officiels, celle de presse, et la structure de chronométrage. En tous, ce sont pas moins de 11 constructions éphémères qui voyaient le jour, le temps de la course. Quelque chose de si bien pensé, qu'il en aurait inspiré les récents créateurs de circuits.. (ci-dessous du ci-dessous)

Ses appellations uniques.

Dans son histoire, le Grand-Prix de Bordeaux n'aura jamais été considéré comme une manche officielle du Championnat du Monde de Formule 1. Mais de sa réintroduction en 1951, jusqu'à sa disparition, en 1955, il aura toujours, sauf en 1952, année où il ne s'est pas tenue, été un grand rendez-vous pour les pilotes, mais pas que..

Il n'a pas toujours eu le nom "Grand-Prix de Bordeaux". Du moins, pas officiellement. Par exemple, en 1953, il est appelé "Grand-Prix des Champions du Monde". Pourquoi ? Car on pouvait compter parmi les participants, les trois premiers Champions du Monde de l'histoire de la Formule 1, à savoir Giuseppe Farina, Juan Manuel Fangio, et Alberto Ascari. En 1954, c'est par le nom de "Grand-Prix du Président de la République" qu'il faut présenter l'événement. En effet, René Coty, notre Liberty Media à nous, un grand homme, marquera l'Histoire, en donnant cette appellation au Grand-Prix. Il aimait la Formule 1, la course automobile, les Grand-Prix urbains.. C'était donc notre ami. (Pour ceux qui ont la référence).

Ainsi, dans son histoire Bordelaise, le tracé n'aura porté le nom de "Grand-Prix de Bordeaux" qu'à deux reprises, en 1951 et en 1955.

Son ascension stoppée net.

Le circuit connaissait un essor fantastique, propulsé par l'Automobile Club du Sud-Ouest (ASCO). L'intérêt était présent, surtout dans une ville comme Bordeaux, qui peut s'apparenter à un "petit Paris". Les célébrités pouvaient venir en nombre, et le prestige de courir en plein centre-ville n'était que plus grand. Ce fut une telle réussite qu'en 1955, ce ne sont pas un, ni deux Grand-Prix de Bordeaux qui ont eu lieu, mais bien trois ! Le premier, concernait donc les Formule 1. Le deuxième, faisait courir des voitures de sport comme l'on pouvait retrouver au Mans, l'ancêtre des GT. C'est d'ailleurs une Porsche 550 qui s'est imposé lors de cette course, une voiture rendue célèbre pour ses très très TRÈS nombreuses victoires (plus d'une soixantaine), mais aussi et surtout pour avoir été le cercueil de James Dean. Enfin, la troisième édition du Grand-Prix concernait des voitures moins puissantes, plus accessibles, l'ancêtre du Tourisme. Malheureusement, cette folle ascension a vite été stoppée, en 1956, lorsque les organisateurs se sont rendus compte qu'ils ne pourraient pas mettre aux normes le tracé, suite au drame du Mans 1955. Le Grand-Prix de Bordeaux disparaissait alors du paysage sportif Français, sans laisser beaucoup de trace.. En 1987, une édition commémorative a été organisée pour fêter les 90 ans de l'ASCO, où l'on pouvait par exemple retrouver Maurice Trintignant, ou Juan Manuel Fangio à bord de sa Gordini, devant plus de 50 000 personnes.

Il y a fort à parier qu'avec les évolutions des normes de sécurité, et les intérêts de la ville de Bordeaux, le Grand-Prix aurait, petit à petit, été voué à disparaître, comme de nombreux autres tracés urbains français. Mais peut être qu'avec les bons soutient, aux bons moments, le Grand-Prix de Bordeaux aurait évolué, et serait devenu un événement incontournable du Sport Automobile Français, comme le Grand-Prix de Pau..

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