Le bilan des effectifs 2019. (2/2)
Hier, on a passé en revue les cinq premières équipes du plateau dans l'ordre alphabétique. Aujourd'hui, place aux cinq dernières équipes.
Suite et fin du bilan des effectifs de cette saison 2019 !
C'est une saison assez étrange pour Renault. De trop grosses irrégularités sont venues perturber l'équipe Française dans sa saison, et dans sa course à la 4e place. C'est donc une 5e place, in-extremis, que parvient à décrocher l'écurie. Il est important de noter les améliorations moteur incroyables de l'équipe, qui en a fait sa force. Pour 2020, et 2021, il faudra se pencher très sérieusement sur l'aérodynamisme de la voiture, qui semble coûter très cher aux hommes en jaune. Ce n'est pas une saison d'améliorations, mais pas non plus de régression. Les forces d'hier sont les faiblesses d'aujourd'hui, et inversement.
Nico Hülkenberg sort d'une saison bien difficile. Derrière son coéquipier au classement général, il termine cependant plus de fois dans les points que ce dernier. Malheureusement, ce sont des petits points que rapporte le pilote allemand.. Le gros point noir de sa saison restant son GP, en Allemagne, qui semblait lui offrir son premier podium en Formule 1, avant que Nico Hülkenberg se plante tout seul dans le mur. C'est un enchaînement de causes qui mène à son départ de la discipline "pour 2020 seulement" comme il le dit. Ce qui devait arriver arriva, et son manque de coup d'éclats lui retombe dessus.
Pour Daniel Ricciardo, c'est une saison à l'image de son équipe : bizarre.. On était déçu de le voir aussi loin à de trop nombreuses reprises, et heureux de le voir perturber les gros points de temps en temps. Mais c'est assez discrètement que l'Australien aura pris ses marques dans ce qui était sa nouvelle écurie. La saison prochaine sera bien plus éclairée, mise en lumière, avec le retour d'Esteban Ocon, ce qui apportera inévitablement plus de défi à Dani Ric.
Haas a vécu la pire saison de son histoire en F1. Passer de "Waw ! Ils peuvent être les 4e à la fin" en Australie à "Meh.. Ils sont devant les Williams au moins.." en fin de saison, est une performance louable. C'est assez loin d'Alfa Romeo que Haas termine sa saison, un peu devant Williams.. Entre une fiabilité à revoir, un développement de la voiture catastrophique et des améliorations au tirage au sort et au lego, Haas ne pouvait pas aller bien loin.. Sans compter les déboires de ses pilotes et de sa communication qui, entre nous, nous aurons bien fait rire.. (cf. le logo ci-dessous, pas mis à jour volontairement..)
La saison de Romain Grosjean est sans doute la plus difficile de sa carrière.. 8 petits points viennent le placer juste au-dessus des deux Williams dans le classement des pilotes.. Mais cette année, Romain Grosjean c'est des "grosjeanneries" plus improbables les unes que les autres, avec comme point d'orgue, Silverstone et son crash dans les stands. Alors quand on regarde en surface, c'est une catastrophe, mais quand on creuse, on se rend compte que son retour technique et son implication dans le développement de la voiture a permis à cette dernière de ne pas sombrer dans les tréfonds du sport. C'est une saison à oublier, et il faut très vite se ressaisir pour 2020.
Dans ma revue d'avant-saison, je me demandais si Magnussen allait pouvoir changer. La réponse est oui ! Alors pas complètement, faut pas déconner, mais il y a du progrès. Il est moins idiot et agressif dans ses défenses, même s'il ne reste pas tendre. Et sur la piste, ce sont des bien meilleurs résultats que son coéquipier. Même si Kevin Magnussen est surtout là grâce à ses sponsors, il a montré, a moins sur cette année, qu'à armes égales avec son coéquipier, arrivé en F1 au mérite, il mérite sa place dans cette écurie.
Avant le début de la saison, je voyais la Williams comme une voiture morte-née. C'est pire que ça.. La FW42 est une fausse-couche.. Avec un manque important de pièces de rechanges, et une vitesse de pointe proche de celle d'une F2 (il n'y a pas de blagues ici..), c'est logiquement que Williams finit au fond du fond du classement, avec un seul petit point, récolté par miracle en Allemagne. Il est cependant important de noter que la Williams fut une des voitures les plus fiables du plateau. Encore heureux vous allez me dire..
Selon moi, c'est la belle histoire de cette année. Revenir en Formule 1 après tant d'absence, et surtout après être passé à un rien de la mort, est déjà une assez grande victoire pour Robert Kubica. Son point pris en Allemagne est la cerise sur le gâteau, dans une saison où un résultat vierge n'aurait pas été étonnant. Malheureusement, son handicap est trop important, et les changements depuis son départ trop forts.. C'est un One Shot qu'est venu faire Robert Kubica, mais pour tous ceux qui le connaissaient avant son accident, ce fut un plaisir.
Pour George Russell, l'année fut compliquée à cause de sa voiture. Cependant, face à son coéquipier, c'est un sans-fautes (sauf en Allemagne.. Ironie du sort..). Il termine devant le polonais à chaque séance de qualification, et est globalement au-dessus en course. Il est assez difficile de se faire une idée de la saison du Britannique, compte tenu de sa voiture, et du manque d'adversaire, mais c'est un plutôt bon bilan tout de même. 2020 devrait être du même registre, avec un nouveau coéquipier qui ne sera surement pas au niveau non plus.
C'est le running gag de l'année. Alors que Maranello arrivait en 2019 en favoris, avec le potentiel meilleur line-up de la grille, c'est un effondrement sans fin que subis Ferrari. Entre erreurs stratégiques, manque de concentration, erreur de pilotage, etc, Ferrari a investis dans une mitrailleuse automatique pour se tirer dans le pied plus facilement et plus souvent. C'est dommage pour une équipe qui semblait tout avoir pour venir détrôner Mercedes, mais qui est son propre adversaire.. Le jour où Ferrari arrivera à vaincre ses vieux démons, l'écurie fera très mal.
J'attendais Charles Leclerc en retrait, et au service de son coéquipier, et je me suis trompé. C'est un véritable loup affamé, aux dents très très longues, qui est venu faire souffrir son quadruple champion du monde de coéquipier. Agressif en piste à partir de l'Autriche, c'est un tout nouveau Charles Leclerc qui s'est créé en 2019. On passe du Charles Leclerc spectaculaire en formule de promotions, au Charles Leclerc vicieux et prêt à tout pour atteindre les sommets, quit à mettre sa vie sentimentale de côté. Il continu son apprentissage, et est inévitablement à surveiller.
Sebastian Vettel était mon favoris pour le titre. Naïf que je suis.. C'est un Sebastian Vettel dont le moral semble être détruit qui s'est assis dans cette Ferrari. Coupable de trop d'erreurs, 2018 aurait dû lui servir de leçon, mais ça lui a surement donné des idées pour 2019.. Je ne sais plus quoi de penser du pilote Allemand, qui est inévitablement un grand pilote, mais qui semble très, trop fragile moralement.. Et c'est terrible dans un sport ou le moral est crucial..
C'est une année correcte pour une écurie qui aurait dû souffrir davantage. Des résultats corrects sont venus soutenir une saison intéressante de l'écurie, dont une 4e place de Lance Stroll en Allemagne. L'objectif était surtout de se reconstruire, et de se stabiliser, et c'est chose faite. Si l'écurie maintient son rythme des années passées, et réussit à apporter quelque chose de nouveau, elle pourrait bien redevenir une force importante du plateau. C'est en tous cas une saison encourageante pour une équipe qui souffrait il y a peu de temps.
Sergio Perez a fait du Sergio Perez. Présent de temps en temps, absent de temps en temps, c'est une saison mitigée. Malgré de très bonnes performances qui lui font accrocher la 10e position du classement général, Sergio Perez est un peu passé à côté de certains weekend. Est-ce la faute de la voiture ? La sienne ? Difficile à dire, mais en tous cas, Sergio Perez s'en tire bien. Très bien.
C'est sans surprise que Lance Stroll termine à la 15e place du classement. Auteur de son coup d'éclat annuel, cette fois-ci en Allemagne, le reste de sa saison est moyen. Très en difficulté en qualifications, devenant la risée des réseaux sociaux à chaque séance de qualifications, il est cependant très rapide en course. C'est sans doute l'un des meilleurs de la grille en ce qui concerne les départs, et les premiers tours de course. Il est rapide, constant et est capable de rattraper ses bêtises du Samedi le Dimanche. Lance Stroll n'est pas si mauvais que ça, au contraire. Mais fan de Lance, rassurez-vous, l'an prochain on tapera sur un autre Canadien..