Débrief : Miami 2022.
L'arrivée de la Formule 1 à Miami nous était vendue comme étant le plus gros show de l'année. Et ça n'a pas manqué : un parking parfaitement aménagé, pour nous faire oublier qu'il en est un, des tribunes plus combles que jamais, une fausse marina qui, quoi que l'on dise, était réussie, des télécabines au-dessus de la piste, le plus gros podium de toute l'Histoire du sport, des concerts, des célébrités, bref, si vous ne connaissiez pas le show à l'Américaine, vous voilà servi !
Il ne manquait qu'une chose pour que le weekend floridien soit parfait : le même show en piste. Enfin... Ne faisons pas les difficiles. Même juste un simple petit spectacle nous aurait convenu. Car ce Dimanche soir, rien ou presque n'aura réussi à me garder éveillé (pour ma défense, je rentrais de trois jours très épuisant au Grand-Prix de Pau...). Et les quelques véritables dépassements, et les quelques belles actions de cette course ont, pour la plupart, été passées sous silence par la réalisation, qui préférait montrer le spectacle hors piste que celui en piste...
Dans toute cette agitation externe, c'est Max Verstappen qui s'en est le mieux sorti, notamment grâce à une voiture bien plus puissante que la Ferrari en ligne droite. Un rythme de course plus solide, qui prévaut sur la monoplace rouge dont l'heure de gloire était le Samedi, lors des Qualifications.
Car à cet exercice, aussi bien Charles Leclerc que Carlos Sainz se sont montrés au-dessus des deux Red Bull. Enfin, c'est là aussi un peu grâce à une erreur de Verstappen lors de sa dernière tentative, qui ne lui permet pas d'améliorer son temps. Difficile cependant de savoir s'il pouvait s'emparer de la pole position...
Mais l'enseignement à tirer de ce weekend, c'est sûrement que Red Bull surfera sur sa progression franche depuis de nombreuses années, que Ferrari entame à peine depuis deux ans. Il y a plus d'expérience du très haut niveau avec l'équipe actuelle, que ce soit du côté des ingénieurs ou des pilotes, et il y a aussi une approche différente, la Scuderia étant indirectement sous pression pour prendre une nouvelle couronne mondiale, tant d'années après son dernier sacre. Plus l'on avance dans la saison, et plus il est probable que Max Verstappen s'empare d'une seconde couronne. Enfin, je dis ça, on n'en est qu'au début, et la saison est encore très longue... FORMULA Prono, souvenez-vous en...
Bonne surprise de ce weekend ; les deux Mercedes. Difficile de dire s'il s'agit du circuit, ou s'il s'agit du nouvel aileron arrière de cette monoplace grise, mais le marsouinage était bien moins présent à Miami. Un constat qui a permis à Lewis Hamilton de signer une belle qualification, et aux deux voitures de s'imposer en fin de course comme les meilleurs des autres.
Un léger avantage à George Russell en course, puisqu'il termine devant son coéquipier en partant bien plus loin. Une aisance à piloter une voiture extrêmement capricieuse qui s'explique sûrement par ces années chez Williams, à réussir des exploits avec une barquette. Chose que Lewis Hamilton, aussi géant soit-il, n'a jamais eu à faire jusqu'à présent, tant il était à bord de voitures au pire moyennes par rapport à leur concurrence directe.
À contrario, les deux McLaren ont souffert lors de leur sortie dominicale. Daniel Ricciardo termine à une lointaine 13e place, quand son coéquipier, possiblement en lice pour aller titiller le top 10, se met lui-même des bâtons dans les roues. Au final, c'est un zéro pointé pour Woking et un weekend à oublier en opposition aux derniers qui, malgré une voiture qui semble toujours incompréhensible, étaient au moins des réussites.
Nous avons parlé de Norris, il faut parler de Pierre Gasly, qui est l'autre voiture impliquée dans l'accrochage entre les deux pilotes. La faute à qui ? À une très vilaine mésentente surement. Le Français part large, laisse passer deux voitures, puis redémarre, et est surpris par l'arrivée de Norris. Ce dernier, quant à lui, ne vérifie pas réellement la vitesse de l'Alpha Tauri, et lui agrippe la roue avant gauche. Un fâcheux incident qui déclenchera la seule et unique Safety Car d'une course qui en promettait bien plus.
Cette seule et unique Safety Car aura permis de rassembler tout le monde pour une fin de course très condensée sur une petite dizaine de tours. Une relance dont se seraient bien passées les Haas qui, pourtant bien placées, terminent toutes les deux hors du top 10.
Pour Kevin Magnussen, c'est une double manœuvre très bête qui vient lui coûter son weekend. Un premier retour en piste très limite sur Lance Stroll, accompagné d'une première touchette, qui est ensuite ponctuée d'une seconde. Bien que la première soit majoritairement de la faute du Danois, et la seconde celle du Canadien, Kevin Magnussen est le seul sanctionné pour cette passe d'armes. Lance Stroll arrache quant à lui le point de la P10.
Et cette histoire d'amour entre Haas et Aston Martin était aussi au programme pour les deux autres voitures, puisque lors d'une manœuvre un poil trop audacieuse, Mick Schumacher vient harponner Sebastian Vettel, l'envoyant au tapis. Un weekend à oublier là aussi...
Idem pour Valtteri Bottas, qui, au rang des déceptions, aura bien été présent. Pourtant tout était réuni pour qu'il fasse un excellent résultat, mais une erreur d'inattention l'enverra embrasser le mur, et perdre deux positions qu'il ne retrouvera jamais.
Enfin, pour terminer sur les weekends négatifs, parlons de celui de Fernando Alonso qui, assez rare cela puisse être, a été auteur d'une course très brouillonne. Des manoeuvres hasardeuses, des contacts, une pénalité, le tout pour échouer à la porte des points à un tout petit dixième. Même si son coéquipier a terminé dans le mur en FP3 et qu'il n'a pas pris part aux Qualifications, il termine P8. Preuve que cette Alpine avait une carte à jouer ce weekend.
On ne va quand même pas terminer sur une note négative, bien au contraire, puisque dans toute cette course, qui aura tout de même compté cinq abandons, Alexander Albon réussit, pour la seconde fois, à hisser sa Williams dans les points. Une très belle performance pour une voiture qui reste sans trop de suspens comme l'une des deux plus mauvaises du plateau. Mais il est régulier, sérieux, travailleur, et permet à son équipe de tirer profit des opportunités laissées par les autres.
En bref.
Qualifications – Pole position de C. Leclerc.
| P. Gasly P7, E. Ocon DNS.
Grand-Prix – Victoire de M. Verstappen, suivi de C. Leclerc et de C. Sainz.
| E. Ocon P8, P. Gasly DNF.
+ Max Verstappen impérial, auteur d'une course très sérieuse et qui reprend quelques points au classement.
+ Mercedes qui pourrait bien avoir trouvé quelques solutions à son marsouinage. Peut-être le début d'une progression.
+ Un sublime show hors piste, digne des États-Unis, qui nous en aura mis pleins les yeux...
– ... pour mieux nous faire oublier qu'il y avait une course très décevante finalement. La faute à une réalisation complètement à côté de la plaque.
– McLaren qui ne comprend toujours pas sa voiture, et qui n'arrive donc pas à compenser quand ça ne va pas.
– Haas et Aston Martin qui ne se seront pas fait amis-amis ce weekend. (Pardon... Je suis fatigué...)
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