Débrief : Italie 2022.
Dernière manche de la tournée européenne, et dernière manche du terrible triple-header de la rentrée. En Italie, devant son public, la Scuderia Ferrari est passée très proche de renouer avec la victoire sur la course la plus importante de sa saison. Mais encore une fois, c'est un échec, et pour une fois, ils n'y sont pour rien...
Le principal fautif de cette non-victoire, c'est le gagnant : Max Verstappen. Comme en Belgique et comme aux Pays-Bas, il était trop fort, trop rapide. Il a bien été aidé par une stratégie réussie, et une position de force face aux Rouges au moment de sauter (ou non) dans la voie des stands lors de la VSC. Ensuite, comme on pouvait s'y attendre, le Hollandais Volant a déroulé pour assurer la victoire à son équipe, sans même avoir à affronter Charles Leclerc en piste.
Car du côté de Ferrari, on savait qu'il fallait jouer un coup stratégique, et c'est ce qu'ils ont fait. Une stratégie surprenante par rapport aux autres pilotes du plateau, mais parfaitement orchestrée, et par l'équipe, et par le pilote. Pour une fois, on a senti une Scuderia sereine, maitresse de sa course qui remettait son destin entre les mains des dieux de la course après avoir fait tout ce qui était en leur pouvoir. L'arrêt sous VSC est intelligent, le second arrêt avant que Verstappen ne revienne l'est aussi, et le rythme était là. Le seul souci était un Super Max trop rapide...
Et malgré tous leurs efforts, aucun des deux coéquipiers des principaux protagonistes n'aura pu se mêler à cette bataille. Carlos Sainz remonte au pied du podium, avec grâce, mais le temps perdu dans le peloton lui est fatal face à la Mercedes de George Russell. Sergio Pérez aura eu quant à lui un peu plus de mal, mais est parvenu à revenir jusqu'au 6e rang. Malgré leurs belles courses dans le peloton et leurs belles manœuvres, les pénalités rendaient impossible la lutte pour les sommets.
Idem pour Mercedes, un poil en dessous ce weekend. Russell, P3 à l'issue de la course, peut grandement remercier les nombreuses pénalités de grille. Ensuite, c'est une course solide dont il a le secret qui permet à Mercedes de monter sur un nouveau podium et de marquer de gros points encore. Lewis Hamilton termine P5 après un début de course très poussif, mais un second relai bien plus impressionnant. Sa gestion couplée à son intelligence de course ont fait le travail, il remonte très haut, lui qui partait très loin.
On a donc nos 3 équipes de tête aux 6 premières places. Et derrière ? Classique, avec Lando Norris qui hisse sa McLaren à une bonne P7, même s'il y avait peut-être mieux à aller chercher vu la vitesse pure observée le Vendredi et le Samedi. Gasly renoue avec les belles positions aussi en terminant P8 après une course sérieuse et appliquée. Même chose pour Guanyu Zhou qui revient dans les points, P10, après une très bonne course durant laquelle sa mécanique l'aura épargné.
Mais la véritable surprise de ce top 10, c'est Nyck de Vries. Après un Vendredi matin passé chez Aston Martin, il est appelé en urgence le Samedi matin pour remplacer un Alexander Albon souffrant de l'appendicite. Qualifié en Q2, il s'élance P8 avec le jeu des pénalités. Une course très solide, possible notamment grâce à sa grande expérience en monoplace et à ses titres obtenus en F2 et en Formule-E. Il termine P9 de sa première course de Formule 1, marque donc 2 points, et se classe devant Nicholas Latifi au classement. Ce qui devient gênant pour le Canadien...
Les autres coéquipiers des pilotes cités plus haut ont tous terminé hors du top 10 donc. Daniel Ricciardo abandonne à quelques boucles de la fin sur une panne mécanique, ce qui cause l'intervention de la Safety Car et la fin de la course, Yuki Tsunoda aura été aux abonnés absents, tout comme Valtteri Bottas, très discret ce weekend.
Pour Alpine, plus de mal, avec Esteban Ocon qui échoue à la porte des points et Fernando Alonso obligé d'abandonner. Ce n'est pas le weekend qu'on espérait pour des voitures bleues pourtant si rapides et si prometteuses à Spa-Francorchamps. Pas grand-chose à dire non plus sur les deux Haas qui terminent hors des points et sur les deux Aston Martin qui abandonnent toutes les deux. Des weekends difficiles pour ces équipes, qui espèrent peut-être un regain de forme en Asie...
Enfin, je pense qu'il est pertinent de parler de cette fin de course sous Safety Car. Oui, on peut reprocher à la FIA une longueur sur l'appel de la voiture de sécurité, qui décale donc par conséquent tout le protocole. Mais dès lors que la voiture est appelée en piste, ce dernier est respecté à la lettre. On se souvient tous d'une course, en 2021, durant laquelle le règlement avait été oublié pour privilégier le spectacle, et on se souvient tous des réactions qui avaient suivi... Ici, on a appliqué le règlement tel qu'il le devait, quitte à ce que la course se termine sous Safety Car. Alors oui, c'est grisant, oui on aurait aimé un vrai finish, mais je ne blâmerai certainement pas la FIA pour avoir respecté son règlement. Pas plus que je ne la blâmerai pas non plus pour ne pas avoir sorti de drapeau rouge, ce dernier étant absurde et là encore uniquement destiné à produire du spectacle. Et vu les circonstances, vu le lieu, on ne va pas se mentir, le « spectacle » que tout le monde attendait, c'était une victoire de Charles Leclerc et de Ferrari... Malheureusement, ça ne fonctionne pas ainsi...
En bref.
Qualifications – Pole position de C. Leclerc.
| P. Gasly P9, E. Ocon P11.
Grand-Prix – Victoire de M. Verstappen, suivi de C. Leclerc et de G. Russell.
| P. Gasly P8, E. Ocon P11.
+ Une 11e victoire pour Verstappen qui se rapproche du record. (13 victoires en une saison)
+ La Scuderia Ferrari a été sérieuse et compétitive ! C'est plaisant à voir !
+ Nyck de Vries qui marque 2 points pour sa première course. Des points sont sûrement aussi marqués en prévision d'un baquet pour 2023.
– Les pénalités. Trop de pénalités. C'est incompréhensible...
– Alpine dans le dur alors qu'on avait de très beaux espoirs.
– En contrepartie à Nyck de Vries : Nicholas Latifi. Si l'on ne sait pas le réel niveau de cette Williams, on commence à se faire une idée du réel niveau de Latifi. Et ce n'est pas bon...
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